Fermeture du Sears des Promenades Drummondville

Fermeture du Sears des Promenades Drummondville
M. Jacques Dion, un fidèle client de Sears aux Promenades Drummondville.Crédit photo : Éric Beaupré.

En cette dernière journée, après 49 ans d’activités à Drummondville et 28 ans aux Promenades Drummondville, les quelques employés restants chez Sears voyaient les derniers clients profiter des articles offerts en rabais, ce dimanche 1er octobre.

Sur les quelques rayons et tablettes dégarnies du magasin à grande surface, les employés présents offraient les derniers soldes avec le sourire et mentionnaient un dernier au revoir à la fidèle clientèle.

« J’étais ici lors de l’ouverture du commerce il y a près de 28 ans », exprime avec émotions et nostalgie l’homme de 81 ans, M. Jacques Dion, fidèle client rencontré sur place par le Vingt 55, à quelques heures de la fermeture définitive.

« Plus de 28 ans plus tard, je me tiens devant ces mêmes portes qui ont accueilli ses premiers clients en 1989. J’y vois avec regret les derniers franchir les portes aujourd’hui dimanche 1er octobre 2017. Le premier Sears était sur Lindsey en 1968 avant de s’installer ici aux Promenades Drummondville en 1989 » se souvient M. Dion. « C’est 50 ans d’histoire qui se termine aujourd’hui à Drummondville.»

M. Dion se remémore de bons souvenirs : « Nous y achetions par catalogue au tout début. Étrangement nous achetons maintenant un peu de la même façon 50 ans plus tard. « Ironiquement, le bulletin papier en magasin a cédé sa place au bulletin électronique en ligne. L’achat en ligne fait mal aux commerces de détail ajoute-t-il. Sears a fermé tranquillement pas vite : garage de 4 portes a fermé; le salon de coiffure; l’optométriste; l’électronique télévisions et radios ont quitté les rayons petit à petit, pour finalement voir le commerce tristement disparaître. Je pense que certains y survivront comme par exemple l’optométriste qui est maintenant plus loin dans le centre commercial, mais très peu auront cette chance », croit-il.

 

Préoccupations pour les employé(e)s

Mes pensées vont aux fidèles employé(e)s qui devront, après bien des années, voir leur dernier et, pour certains, leur premier emploi filer entre les mains », ajoute M. Dion, avec un pincement, tout en saluant une employée qui quitte le commerce pour une dernière fois. « Cette dame a travaillé et servi sa clientèle ici une bonne dizaine d’années. À son âge, bien que jeune de cœur, elle aura sûrement de la difficulté à trouver un autre emploi », craint-il.

Émue et visiblement bouleversée, l’employée a été incapable de commenter, préférant s’en tenir à la directive du commerce qui leur suggéraient de ne pas commenter la fermeture aux médias.

« Le gouvernement et nos dirigeants devraient peut-être penser aux commerçants dans un avenir rapproché s’il ne veut pas les voir fermer les portes un à un », souligne M. Dion. Il refuse de ne blâmer que les géants et magasins étrangers ou à grande surface comme Walmart et Costco.

« Il y a aussi les magasins virtuels qui proposent des produits chinois à petits prix et qui font inévitablement mal aux petits commerçants locaux. L’achat en ligne fait mal », souligne-t-il. « Si nos gouvernements ne font pas attention à ceux qui fond du commerce en ligne, ils continueront de faire du mal à nos commerces, il faut être de notre ère », souligne-t-il. le client bénéficie des rabais de taxe bien souvent entre autres, certes, mais les magasins eux doivent les charger tout comme payer et soutenir des employés. »

Il est vrai que les commerces en ligne n’ont pas d’espace aux pieds carrés à embellir pour la clientèle. « Une page informatique ou web bien colorés voilà tout, le commerce en ligne n’est soutenu que par peu d’employés et demeure peu créateur de richesse et d’emplois pour une communauté », exprime M. Dion qui croit que l’avenir du commerce de détail en est à un tournant important au détriment du commerce en ligne.

Rappel

Le 22 juin dernier, Sears Canada, dans une réorganisation de ses activités, s’est placé sous la protection de la loi et arrangement avec les créanciers. Dans la réorganisation de ses commerces, le géant du commerce de détail avait procédé à la fermeture de 14 magasins grande surface et de ses 59 commerces de détails, voyant du même coup plus de 3 000 emplois disparaître.

Sears a été fondé en 1952 et comptait, en date du 28 janvier 2017, 69 magasins locaux, 95 grands magasins, 135 magasins d’entreprise, et 830 comptoirs de ramassage d’articles dans l’ensemble du Canada.

L’espace laissé vacant par Sears serait dans la mire de quelques franchises populaires intéressées par les locaux qui seront inoccupés. Les employées des Promenades Drummondville n’étaient pas en mesure de commenter ou d’affirmer qui souhaitait succéder au géant qui ferme définitivement ses portes en ce dimanche 1er octobre 2017.

La bannière Sears s’est installée en 1989 aux Promenades Drummondville mais, fin des années 60, sur la rue Lindsey. Précisons que l’entreprise a enregistré des pertes nettes depuis 2014.

 

 

Éric Beaupré
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