DRUMMONDVILLE
Une autre tuile tombe donc sur l’industrie des hebdos au Québec dans un contexte initié et précipité par l’adoption d’un règlement de l’administration Plante en mai dernier à Montréal, renversant le principe d’adhésion pour la distribution des circulaires sur son territoire avec pour conséquence d’entraîner la fin du Publisac.
Le président d’Icimedias, Renel Bouchard, a affirmé dans une entrevue accordée à la Nouvelle Union que chaque journal conservera son rayonnement et sa présence sur le marché. «Selon nos chiffres, ce sont 60 à 65% des copies livrées à domicile qui sont véritablement lues, alors que dans un point de dépôt, près de 100% des copies seront prises par des gens qui veulent les lire», affirme le président d’Icimedias
« C’est un volet important de notre modèle d’affaires qui disparaît pour une très large majorité d’éditeurs au Québec », de commenter Benoit Chartier, président du conseil d’administration d’Hebdos Québec, ajoutant que « nos médias locaux et régionaux ont maintenant l’énorme défi de trouver une alternative viable pour résoudre leur problématique de distribution et d’atteindre leur lectorat le plus efficacement possible afin d’éviter de laisser place à un désert journalistique ».
Depuis la fin de la pandémie, le commerce local s’est affaibli. Nos médias ont dû composer avec une baisse importante des revenus publicitaires locaux et régionaux sans compter la domination abusive et scandaleuse des géants du Web, les défis reliés à la transformation numérique et d’autres enjeux majeurs reliés au recrutement et à la rétention de personnel dans les quatre secteurs d’activités que sont le contenu journalistique, les ventes, la production et la gestion elle-même.
Il a en été question à plusieurs reprises, mais plusieurs villes et/ou régions pourraient devenir des déserts journalistiques alors que nos médias ne pourront plus assumer la production de contenu original pertinent et de qualité.
« Les gouvernements devront se lever avant que nos régions du Québec se vident de leurs ressources journalistiques et que nos médias cessent d’être le porte-voix des communautés locales et régionales, qu’ils ne puissent plus protéger ce droit si précieux du public à l’information et jouer ce rôle si essentiel pour notre démocratie », renchérit M. Chartier.
La menace planait déjà depuis quelques mois pour notre regroupement de propriétaires d’hebdomadaires indépendants, mais ce dénouement arrive encore trop tôt. Il s’ajoute au poids énorme d’une crise des médias et accentue le danger de miner toute pérennité de nos médias. La capacité de résilience des éditeurs n’est pas illimitée et ils doivent, une fois de plus, adapter leur modèle d’affaires afin d’accomplir leur mission d’informer la population.