DRUMMONDVILLE
Le regroupement d’associations nationales, représentant plus de 150 000 personnes aînées à travers le Québec, ne se surprend toutefois pas des besoins en main-d’œuvre énormes et du rythme de construction effarant évoqués par les chercheurs ayant piloté le rapport.
« Ces projections sont le résultat prévisible d’une fuite en avant décriée depuis des années. Lors du dépôt du dernier budget provincial, nous rappelions à qui voulait l’entendre que la Vérificatrice générale avait averti qu’un investissement additionnel de 2 G$ par an représentait un strict minimum pour maintenir le niveau de service actuel en soutien à domicile. » souligne M. Paul-René Roy, porte-parole de la Coalition pour la dignité des aînés.
Des coûts qui explosent pour un service en deçà des besoins.
« Aujourd’hui, on nous dit qu’on aura besoin de près de 14 000 infirmières, 45 000 aides à domicile et 42 500 places en établissements de plus d’ici 2040, soit le double de la capacité actuelle, et tout cela pour maintenir un taux de réponse aux besoins en soins à domicile de seulement 10 %. De combien d’autres études avons-nous besoin pour enfin poser des gestes structurants et rattraper notre retard? » demande M. Roy.
La Coalition estime que le travail entamé par la Commissaire à la santé et au bien-être dans le cadre de son mandat spécial sur le soutien à domicile est essentiel. Ses membres sont d’ailleurs impatients de connaître les recommandations contenues dans le dernier rapport de la série Bien vieillir chez soi.
« Ce qu’on doit encore une fois retenir de cette étude, c’est que le modèle de soins pour aînés du Québec s’en ira droit dans le mur si rien de substantiel n’est fait rapidement. Les défis, ils sont connus. Pendant qu’on les actualise, ils s’aggravent, et les personnes aînées attendent toujours des solutions pour s’assurer de pouvoir vieillir dans la dignité. Le temps d’attendre est terminé, on doit passer à l’action ! » conclut M. Roy.
Dans ses recommandations déposées en amont du dernier budget provincial, la Coalition demandait au gouvernement de s’engager à la hauteur de 3 G$ par an pour équilibrer le ratio de d’investissement entre soins à domicile et soins offerts en établissement. Actuellement évalués à 7,6 G$, les coûts annuels du soutien à l’autonomie devraient augmenter à 16,5 G$ en 2040.