Traite de personnes, proxénétisme et prostitution : sept accusés liés à l’exploitation d’une adolescente opéraient depuis Drummondville

Traite de personnes, proxénétisme et prostitution : sept accusés liés à l’exploitation d’une adolescente opéraient depuis Drummondville
Traite de personnes, proxénétisme et prostitution, sept accusés liés à l’exploitation d’une adolescente opéraient depuis Drummondville.@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Sept coaccusés comparaissent devant le tribunal à Drummondville, faisant face à plus d’une douzaine de chefs d’accusation, dont la traite de personnes, le proxénétisme et la prostitution. Parmi les accusés, on compte des résidents de Drummondville, Sorel, Laval et Québec.
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Benjamin Chavannes et Gérald Junior Charles, continuent de plaider leur innocence dans le cadre du procès @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Une adolescente, exploitée par ce réseau criminel, a témoigné, affirmant avoir craint pour sa vie alors qu’elle était sous l’emprise du groupe. Ce dernier opérait depuis Drummondville et était actif dans plusieurs villes de la province ainsi qu’en Ontario.

L’affaire de traite de personnes, dans le cadre d’un important procès, met en lumière un réseau structuré opérant depuis Drummondville.

Les sept coaccusés Kimberly Champagne et Célestin Garrentz résidents de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, dans la MRC de Drummond, Benjamin Chavannes de Laval, Jimson Pierre de Repentigny, Sébastien Thibault de Sorel-Tracy, Vicky Bélanger de Sainte-Thérèse et Gérald Junior Charles de Laval. Ils font face à des accusations de traite de personnes et de fraude.

Ils sont soupçonnés d’avoir exploité des adolescentes, notamment en les déplaçant dans divers hôtels de la région et d’autres provinces, jusqu’à leur arrestation dans un motel de Joliette, un endroit connu des autorités pour ses activités liées à la prostitution. La jeune adolescente, qui était signalée en fugue, a été identifiée positivement lors de l’intervention.

Grâce à une enquête des enquêteurs et des dossiers menés par le procureur de la Couronne Jean-Philippe Garneau. Les autorités ont pu identifier et inculper ce groupe, décrit par certains intervenants et autorités comme la « pointe de l’iceberg » d’un des réseaux de traite de personnes actifs dans la région à partir de Drummondville et du Centre-du-Québec.

Un procès sous haute surveillance à Drummondville

Le Vingt55 a assisté au procès de cinq jours, tenu au palais de justice de Drummondville, marqué par des mesures de sécurité renforcées en raison du nombre important d’accusés et des risques potentiels de débordement.

Lors de son témoignage, une adolescente victime a relaté comment elle avait été secourue in extremis grâce à une intervention policière.

Les faits dans cette affaire se sont déroulés entre le 8 et le 16 mars 2022, période durant laquelle une jeune adolescente, piégée par ce réseau de traite de personnes, a craint pour sa liberté et sécurité alors que ce réseau opérait principalement depuis Drummondville, notamment à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. La victime a témoigné avoir été coupée de ses contacts en étant privée de son téléphone et de ses papiers d’identité.

Traite de personne et prostitution, de Drummondville vers le Nouveau-Brunswick

Après avoir été privée de ses effets personnels, l’adolescente a été conduite à une résidence à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, où elle pensait initialement être en sécurité. Cependant, elle a rapidement été transférée au Nouveau-Brunswick et exploitée par un groupe de fraudeurs. Hébergée dans un logement Airbnb, elle recevait peu de nourriture mais était régulièrement approvisionnée en cannabis et alcool, a précisé le procureur de la Couronne. Ne parlant pas anglais, elle a souffert d’un isolement accru, la rendant particulièrement vulnérable. Plus tard, elle a été déplacée dans une chambre de motel où ses exploiteurs collectaient les revenus issus de son exploitation, la privant de tout moyen de communication.

Une première intervention policière infructueuse pour soustraire l’adolescente du groupe et du réseau

Une intervention policière aurait pu mettre fin à son calvaire. Un policier du Nouveau-Brunswick, l’ayant aperçue en compagnie de deux coaccusés quittant un motel associé à des activités de prostitution, a tenté de la questionner. Cependant, craignant des représailles, elle n’a pas osé révéler sa situation. Les coaccusés, interceptés pour une infraction routière, ont été relâchés faute d’informations suffisantes.

Plus tard, des photos de l’adolescente présentant des blessures ont été retrouvées sur un site de rencontres en ligne, révélant l’emprise exercée par ses agresseurs. « Il était question de me déplacer vers un autre secteur. À ce moment-là, je me suis dit que je ne reviendrais jamais, que j’étais perdue », a-t-elle déclaré lors de son témoignage.

L’adolescente a été localisée lors d’une intervention à Joliette, où elle avait été identifiée comme étant en fugue. Elle se trouvait alors en présence de certains coaccusés dans un motel, un lieu connu des policiers pour ses activités avec des activités de prostitution.

Arguments de la défense et réplique de la Couronne

La défense des coaccusés a tenté de présenter une version différente des faits, affirmant que certains accusés n’auraient joué que des rôles d’accompagnateurs et n’avoir aucun lien avec les inflations telles que portés .

« La version de la jeune femme correspond davantage à celle d’une adolescente en fugue », a soutenu l’un des avocats, tout en remettant en question le lien entre les blessures de la victime et les accusés. Le procureur Jean-Philippe Garneau a contesté ces affirmations en présentant une chronologie accablante des événements et des éléments de preuve solides qui soutiennent les chefs d’accusation. « Il faut examiner le dossier dans son ensemble », a rappelé Me Garneau.

Le dénouement : des plaidoyers de culpabilité et des audiences à venir

Avant le procès, plusieurs coaccusés, confrontés à la preuve accablante présentée par la Sûreté du Québec de Drummondville et de Joliette, ainsi qu’à des éléments fournis par la police du Nouveau-Brunswick, ont rapidement plaidé coupable. Kimberly Champagne a reconnu sa culpabilité à un chef d’accusation amendé pour tentative de proxénétisme en vertu de l’article 286.3(1) du Code criminel. Sébastien Thibault a également plaidé coupable pour une tentative de proxénétisme, tandis que Garrentz Célestin a été condamné à une peine de sept mois avec probation. Vicky Bélanger a été arrêtée par la Sûreté du Québec le 22 octobre, après l’émission d’un mandat. Jimson Pierre a plaidé coupable et connaîtra sa sentence en janvier prochain.

Deux des accusés, Benjamin Chavannes et Gérald Junior Charles, continuent de plaider leur innocence dans le cadre du procès.

Les représentations sur sentence pour ceux ayant plaidé coupable sont prévues pour janvier 2025, date à laquelle le juge Paul Dunagan rendra également son verdict concernant les coaccusés qui maintiennent leur innocence. En attendant la conclusion des procédures, Chavannes et Charles demeurent en liberté, avec un jugement attendu le 29 janvier au palais de justice de Drummondville.

Le procureur de la Couronne, Jean-Philippe Garneau, a déposé et géré l’ensemble du dossier, ainsi que la mise en accusation, mettant en lumière le réseau de trafic de personnes qui opérait depuis Drummondville. @ Crédit photo Éric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

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