DRUMMONDVILLE
Cette étude s’inscrit dans un contexte où seulement 10 % des besoins en SAD sont actuellement comblés, malgré les promesses répétées d’un virage vers le maintien à domicile. « Lorsqu’on parle de coupes potentielles de l’ordre d’un milliard de dollars dans le réseau de la santé, il est légitime pour les aînés de s’inquiéter. Ce qui était présenté comme un grand virage pourrait bien se transformer en un virage au ralenti », déplore Mme Solange Tremblay, porte-parole de la Coalition pour la dignité des aînés.
Les CLSC au cœur de la transformation
Parmi les recommandations phares, l’étude de l’IRIS propose de faire des CLSC la porte d’entrée principale vers les services de SAD, une suggestion qui résonne fortement avec les revendications exprimées lors du Rendez-vous national sur le maintien à domicile, organisé par la Coalition en mai dernier.
Cet événement, qui a réuni plus de 160 participants issus d’une centaine d’organisations, avait souligné la nécessité de doter les CLSC de ressources spécialisées. « Nos CLSC doivent aller au-delà d’un simple rôle d’information. Ils doivent être équipés pour évaluer les besoins des aînés, offrir des soins directement lorsque pertinent ou orienter vers les bons professionnels ou prestataires de services », affirme Mme Tremblay.
À Drummondville, comme dans plusieurs grandes villes, une réalité alarmante et inquiétante persiste
De nombreuses personnes âgées peinent à se loger décemment, à se nourrir adéquatement et à obtenir des services essentiels. Une famille rencontrée par le Vingt55 précise que les soins et l’aide sont grandement insuffisants, et déplore que les élus et députés de la MRC brillent de son avis, par leur absence dans de nombreux dossiers, dont celui de la pauvreté et de l’accessibilité à des soins de base pour les ainés.
La précarité sociale, la diminution des rentes et les pertes de soutien minimum garanti, causées par différents paramètres provinciaux et fédéraux, affectent gravement les personnes âgées. Cette situation, dénoncée par plusieurs lecteurs ayant contacté le Vingt55, illustre les défis auxquels sont confrontées de nombreuses familles. Certaines se voient contraintes d’héberger leurs parents ou proches âgés, faute de solutions adaptées et de services disponibles.
« C’est au détriment de notre propre santé et qualité de vie que nous devons pallier le manque de ressources à Drummondville et dans la MRC », déplore Mme Darcy, une proche aidante par default dit-elle. Elle ajoute que les CLSC devraient recevoir de meilleurs soutiens, tant pour les aînés que pour les familles qui deviennent souvent une bouée de secours.
Mme Darcy souligne également les graves conséquences de cette situation : « Nous avons constaté que de nombreuses personnes âgées se retrouvent dans une situation financière et alimentaire préoccupante, ce qui engendre des problèmes majeurs de santé mentale. Nous avons dû gérer des crises suicidaires et reloger chez nous, un proche, faute de ressources financières et d’aide du CLSC. »
Un appel à des gestes concrets
La Coalition pour la dignité des aînés insiste : les constats de l’étude de l’IRIS doivent servir de catalyseur pour accélérer la transition vers un système de soutien à domicile digne et efficace. Le maintien à domicile ne peut se limiter à une ambition politique, il doit devenir une réalité tangible, portée par des investissements à la hauteur des besoins.
Alors que le débat sur les priorités budgétaires s’intensifie, la voix des aînés, soutenue par des organisations comme la Coalition, continue de rappeler l’urgence d’agir pour transformer les promesses en actions concrètes.