DRUMMONDVILLE
Le ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie, de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, Jean Boulet, simplifie la reconnaissance de six cancers à titre de maladies professionnelles pour les pompières et pompiers du Québec : le cancer colorectal, la leucémie, ainsi que les cancers du cerveau, des testicules, de l’œsophage et du sein. L’annonce du ministre a suscité des échos et des réactions positives à Drummondville, tout comme dans l’ensemble de la province.
Le ministre du Travail, Jean Boulet @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
« Ces changements réglementaires étaient nécessaires afin que les pompiers et les pompières du Québec n’aient plus à démontrer la relation entre la maladie diagnostiquée et leur travail explique Jean Boulet, ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie, de la région de l’Abitibi‑Témiscamingue et de la région du Nord-du-Québec Ces démarches peuvent générer du stress et des inquiétudes, et il est important de mieux soutenir ces travailleuses et ces travailleurs pour alléger leur charge mentale. Toutefois, il reste du chemin à parcourir afin de reconnaître encore plus de cancers liés à la profession de pompier. Votre gouvernement s’engage à poursuivre les travaux pour élargir cette reconnaissance et protéger encore mieux les individus qui risquent leur santé et leur sécurité pour sauver nos vies. » d’ajouter le ministre du Travail
« En facilitant la reconnaissance d’un plus grand nombre de cancers à titre de maladies professionnelles bénéficiant de la présomption, nous souhaitons offrir aux pompières et aux pompiers un accès plus facile et plus rapide à l’indemnisation et une plus grande tranquillité d’esprit ajoute Anouk Gagné, présidente-directrice générale de la CNESST, Nous continuerons à travailler, conjointement avec les parties prenantes concernées, afin d’améliorer la protection de ces travailleuses et de ces travailleurs. »
« À l’issue de plusieurs années de bataille et de négociations, le tableau des cancers reconnus comme maladies professionnelles chez les pompiers et pompières du Québec commence à s’allonger significativement », a déclaré M. Ross. Ce dernier a tenu à souligner la sensibilité et l’engagement du ministre du Travail, Jean Boulet, qui a piloté cette réforme dans le cadre de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail (LMRSST). Le décret officialisant ces ajouts a été publié récemment dans la Gazette officielle du Québec.
L’annonce a été officialisée à Trois-Rivières, un symbole fort pour toutes les pompières et tous les pompiers du Québec. Cette modification réglementaire vient consolider un système plus juste, permettant une prise en charge plus rapide et humaine des travailleuses et travailleurs atteints.
Les six nouveaux cancers désormais reconnus sont :
- le cancer du cerveau,
- le cancer des testicules,
- le cancer de l’œsophage,
- le cancer colorectal,
- la leucémie,
- et le cancer du sein.
Ces ajouts portent à 15 le nombre total de cancers inscrits dans le Règlement sur les maladies professionnelles, facilitant ainsi la reconnaissance et l’indemnisation des travailleuses et travailleurs atteints.
Des échos et des réactions positives aux annonces du ministre à Drummondville .
Ces modifications visent à simplifier le processus, à accélérer les démarches et à réduire les inégalités régionales en matière d’accès à la reconnaissance, comme l’a souligné Marco Héroux, pompier au Service incendie de Drummondville, à la suite de l’annonce faite ce matin par le ministre
« Avec cette annonce, le ministre vient limiter les recours individuels jusqu’ici nécessaires à la reconnaissance des maladies professionnelles chez les pompiers du Québec, ce qui constitue une avancée majeure. En simplifiant le processus, cette mesure permettra d’accélérer les démarches, d’alléger les fardeaux administratifs et de réduire les inégalités dans l’accès à cette reconnaissance », précise M. Héroux.
« Contrairement à la perception répandue selon laquelle les pompiers évoluent dans un environnement de travail sécurisé et rigoureusement encadré, la réalité révèle d’importantes disparités quant aux conditions de travail et à la reconnaissance des risques à travers le territoire. Malgré la dangerosité constante du métier, la vision et l’application des normes varient trop souvent d’une région à l’autre », ajoute le pompier drummondvillois.
« Un incendie, avec toutes ses particularités, demeure un phénomène semblable partout au Québec. Notre profession exige des pratiques claires, cohérentes et universellement applicables, peu importe la région, afin d’assurer une protection efficace et équitable de la population », affirme encore Marco Héroux.
Il précise également que « cette reconnaissance officielle de nouveaux cancers professionnels constitue une avancée importante pour la professionnalisation de notre métier. Il faut toutefois rappeler que si cette mesure s’applique désormais uniformément à l’échelle du Québec, il n’en va pas de même pour l’application des normes encadrant nos conditions de travail et nos interventions. Ces dernières demeurent largement à la discrétion des municipalités, et ce, même lorsqu’elles sont densément peuplées, ce qui entraîne des écarts inacceptables d’une région à l’autre. »
« Il est donc essentiel que la même volonté politique qui a permis une reconnaissance équitable des maladies professionnelles s’étende à l’uniformisation des normes opérationnelles. Tous les pompiers du Québec, peu importe leur lieu d’exercice, méritent les mêmes standards de sécurité, de formation et d’équipement pour assurer une protection optimale à la population », insiste-t-il.
« Je tiens également à souligner que, même lorsque certaines bonnes pratiques ont été clairement reconnues par le Tribunal administratif du travail ou la CNESST, leur application demeure inégale selon les milieux. Pourtant, la mise en œuvre rigoureuse de ces décisions a un impact direct et déterminant sur la sécurité de celles et ceux que nous avons le devoir de protéger », affirme Marco Héroux, bien informé des enjeux.
« Avec cette annonce, le ministre pose un geste essentiel de reconnaissance. Merci d’y avoir pris part. Vous avez franchi une première étape importante ; il nous revient maintenant de vous exposer le reste de nos préoccupations, toujours dans l’intérêt du bien commun », conclut le pompier drummondvillois.
Les échanges constants et productifs avec le ministre Boulet, de même qu’avec le Regroupement des associations de pompiers du Québec (RAPQ), ont permis de maintenir un dialogue constructif. Une photo prise en juin 2023, réunissant Jean Boulet, Chris Ross et Alexandre Arturi, président de l’Association des pompiers de Québec, témoigne de cette collaboration continue.
Selon l’Association des pompiers de Montréal, cette réforme était devenue urgente. Le métier a évolué rapidement depuis le début des années 2000, notamment avec l’utilisation de matériaux de synthèse dans les bâtiments, générant des toxines particulièrement dangereuses lors d’incendies. Résultat : des maladies aux effets différés, parfois fatals.
Les statistiques parlent d’elles-mêmes : 90 % des décès de pompiers imputables à des maladies professionnelles au Québec sont recensés à Montréal.
« Bien que le Québec accuse encore un certain retard par rapport à des provinces comme l’Alberta, l’Ontario ou la Saskatchewan, il a fait des pas de géant au nom de la justice et de la reconnaissance pour nos pompiers », a conclu M. Ross.