Crise du logement : des centaines de locataires manifestent à Drummondville pour un gel des loyers

Crise du logement : des centaines de locataires manifestent à Drummondville pour un gel des loyers
Crise du logement, des centaines de locataires manifestent à Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

À l’occasion de la 13e Journée des locataires, Drummondville a été l’épicentre d’une manifestation nationale réunissant plusieurs centaines de personnes venues de partout au Québec. Organisé par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), l’événement visait à dénoncer l’explosion du coût des loyers et à exiger des mesures concrètes pour protéger les locataires.

Crise du logement, des centaines de locataires manifestent à Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Des citoyennes et citoyens de Montréal, de la Rive-Sud, de Québec ainsi que de plusieurs municipalités régionales ont convergé vers le centre-ville de Drummondville à bord d’une dizaine d’autobus, répondant à l’appel du RCLALQ. La marche, amorcée au parc Woodyatt, a traversé les rues de la ville, marquant des arrêts symboliques devant l’hôtel de ville et au parc Saint-Frederic.

Messages aux élus municipaux et provinciaux

Devant l’hôtel de ville de Drummondville, les manifestants ont lancé un appel direct aux élus municipaux, les pressant de prendre part au débat et d’agir localement pour freiner la flambée des loyers. Au parc Saint-Frederic, les manifestants ont ensuite interpellé le député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, ainsi que la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau.

« Il est devenu impossible pour de nombreuses personnes de choisir entre se loger ou se nourrir », a martelé Mélanie Gamelin, intervenante en droit des locataires chez Action Logement Drummond, en entrevue au Vingt55. « Le gouvernement doit agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. »

Crise du logement, des centaines de locataires manifestent à Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Une situation critique et des appels à un moratoire

Selon Mme Gamelin, les critères actuels de fixation des loyers sont injustement favorables aux propriétaires. « Le gouvernement de la CAQ, et particulièrement la ministre Duranceau, doit revoir le cadre réglementaire. Présentement, les propriétaires peuvent augmenter les loyers par toutes sortes de moyens, au détriment des locataires. »

Elle insiste sur l’urgence de mettre en place un gel complet des loyers : « Il faut un moratoire d’au moins un an, le temps de mettre en place de véritables mesures de contrôle. La flambée actuelle des prix rend le logement inaccessible, et il sera très difficile de faire marche arrière. »

Drummondville aussi durement touchée

La hausse des loyers à Drummondville a des effets visibles, selon Mme Gamelin. « On observe une hausse de l’itinérance comme jamais auparavant. De plus en plus de familles, de jeunes, de femmes et d’hommes de tous âges n’arrivent tout simplement plus à boucler leur budget. Les banques alimentaires débordent. »

Pour l’intervenante, il ne s’agit plus d’un enjeu isolé, mais d’une crise sociale à part entière. « Il est urgent d’agir. Il faut des engagements clairs pour stopper la montée de la pauvreté et permettre aux gens de se loger dignement. »

Dans son discours, l’intervenante a précisé que, contrairement à ce qu’affirmait la ministre il y a quelques mois, les faits démontrent aujourd’hui qu’elle avait bel et bien le pouvoir de modifier le règlement. « Or, au lieu de répondre aux besoins criants des locataires en matière de contrôle réel des loyers, la réforme proposée ne fait qu’accentuer la crise du logement. Le nouveau règlement ouvre grand la porte à des hausses de loyers plus importantes, fondées non plus sur les coûts de gestion, mais sur la valeur marchande et l’augmentation du coût de la vie », explique-t-elle en entrevue au Vingt55.

« Si cette méthode avait été appliquée depuis 2015, les loyers auraient augmenté bien plus rapidement au cours des dix dernières années. Cette réforme constitue une occasion ratée de freiner la précarité résidentielle et la spéculation immobilière croissante. Le gouvernement refuse toujours d’instaurer des mesures complémentaires pourtant essentielles, telles qu’un contrôle obligatoire des loyers et la mise en place d’un registre public pour prévenir les hausses abusives, notamment lors des changements de locataires. En refusant d’aller dans cette direction, on laisse les locataires sans protection réelle contre les abus », affirme Mélanie, Gamelin  qui rappelle, à l’image du slogan du RCLALQ : « Les loyers explosent, un contrôle s’impose ».

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Éric Beaupré
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