DRUMMONDVILLE
Une découverte préoccupante soulève l’inquiétude de citoyens au centre-ville de Drummondville. Ce samedi matin, Cynthia, une mère de famille, a retrouvé des comprimés suspects dans un abribus situé au terminus du centre-ville,. Les comprimés présentaient l’apparence d’une drogue synthétique surnommée « Snapchat ».
Drogue Snapchat retrouvée dans un abribus au centre-ville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
« Je viens régulièrement ici avec ma fille. Un abribus devrait être un endroit sécuritaire. Ce matin, cette découverte m’inquiète énormément », a confié Mme Bérubé au Vingt55, alors qu’elle remettait le comprimé aux agents de la Sûreté du Québec dépêchés sur place.
Selon elle, l’abribus était jonché de débris, de verre cassé, de bouteilles et de pilules, dont ces comprimés colorés à l’apparence attrayante qui auraient pu être ramassés par un enfant. « J’ose à peine imaginer les conséquences si un jeune avait ingéré cette pilule », lance-t-elle, visiblement secouée.
Une drogue dangereuse qui circule à l’international
Selon les recherches effectuées par le Vingt55, les comprimés retrouvés pourraient s’apparenter à une pilule de synthèse surnommée « Snapchat ». En Australie, cette substance, composée notamment de méthamphétamine et d’ecstasy, a récemment conduit quatre jeunes à l’hôpital après l’ingestion d’une seule demi-pilule, selon les informations relayées par le Daily Telegraph.
Présentée sous forme de comprimé coloré, rose ou bleu, souvent avec des taches vertes et un logo Snapchat en relief, cette drogue est référencée sur plusieurs plateformes d’alerte, dont Pillreports.com, comme « à éviter », en raison de sa composition incertaine et hautement toxique.
« La Sûreté du Québec est intervenue pour récupérer les comprimés, précise Mme Bérubé, qui confirme que les policiers en ont pris possession à des fins de destruction, selon ce qui lui a été transmis au moment de la récupération. Pour le moment, aucune analyse n’a été effectuée et rien ne permet de confirmer qu’il s’agit d’une substance illicite ou d’une drogue, précise la SQ.
« La substance n’a pas été envoyée pour analyse, puisqu’il n’a pas été possible de la relier à une situation ou à un suspect, précise la sergente Camille Savoie, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), en entrevue au Vingt55. Toutefois, la Sûreté du Québec (SQ) invite toute personne ayant été témoin ou détenant des informations à ce sujet à communiquer avec elle », de préciser la sergente Savoie.
La substance n’a pas été envoyée pour analyse, puisqu’il n’a pas été possible de la relier à une situation ou à un suspect. Toutefois, la Sûreté du Québec précise que si vous avez été témoin ou si vous détenez des informations à ce sujet, vous êtes invités à communiquer avec elle. »
Contacté par le Vingt55 ce matin, le coroner Me Yvon Garneau rappelle que le Bureau du coroner demeure en constante vigie à ce sujet et confirme que des décès lui ont récemment été rapportés.
Les effets secondaires de cette substance peuvent inclure de l’irritabilité, des hallucinations, de la paranoïa, une élévation marquée du rythme cardiaque, voire une psychose toxique ou un coma en cas de surdose, et même être mortelle selon Santé Canada.
Des signes d’une détérioration visible du centre-ville
Pour Mme Bérubé et d’autres citoyens, cette découverte est le symptôme d’un malaise plus large. « L’itinérance, la consommation de drogue, les crises psychologiques… ce sont des réalités de plus en plus fréquentes ici. Ce n’est plus seulement à Montréal ou Vancouver, c’est chez nous aussi, ici à Drummondville depuis quelques années la situation se dégrade rapidement », déplore-t-elle.
Mme Lavoie, une autre résidente du secteur, raconte avoir été témoin, la semaine dernière, d’une scène à caractère sexuel derrière la bibliothèque municipale, en plein jour.
« Ça ressemblait à un acte de prostitution ou, à tout le moins, à une urgence bien pressante… Ce genre de comportement, on le voit maintenant jusque dans les parcs familiaux du centre-ville », s’indigne-t-elle.
La présence de préservatifs retrouvés par le Vingt55 dans le nouveau parc culturel adjacent à la bibliothèque semble appuyer les propos de la citoyenne et soulève des inquiétudes quant à l’usage inapproprié de cet espace public.
La semaine dernière, deux personnes dans un état visiblement particulier ont été aperçues complètement nues, en train d’avoir des relations sexuelles en plein centre-ville de Drummondville, devant le parc Saint-Frédéric, rapporte-t-elle.
Selon la citoyenne témoin de la scène, la situation a une fois de plus nécessité l’intervention des policiers.
Selon plusieurs citoyens rencontrés par le Vingt55, la situation se détériore rapidement.
« Il y a des incendies, des arrestations fréquentes, des personnes en détresse psychologique ou en situation d’itinérance qui nécessitent clairement des soins ou de l’aide face à leur détresse. On voit maintenant des gens consommer en pleine rue, et un nouveau phénomène émerge : des individus rôdent autour des voitures, ce qui ajoute aux inquiétudes. Le campement d’itinérants est encore bien présent au centre-ville de Drummondville, et la problématique s’étend maintenant à d’autres secteurs plus à l’abri des regards », déplore une citoyenne.
« Et les policiers n’ont ni les moyens ni le financement pour intervenir à la hauteur des besoins. C’est inquiétant », conclut Mme Lavoie.
Bien qu’elles ne souhaitent pas sombrer dans l’alarmisme, ces citoyennes demandent des actions concrètes. « Il faut arrêter de fermer les yeux. Les enfants, les familles, tout le monde est exposé. La sécurité publique doit redevenir une priorité au centre-ville », conclut Cynthia, ce matin, après avoir découvert les quelques comprimés de drogue trouvés sous un banc de l’abribus du centre-ville.

Drogue Snapchat retrouvée dans un abribus au centre-ville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.