« Chat-Écoute » Parfois il est plus facile d’écrire que de parler

« Chat-Écoute » Parfois il est plus facile d’écrire que de parler
Le clavardage, une solution à découvrir

DRUMMONDVILLE

Parfois il est plus facile d’écrire que de parler… Écrire permet de prendre son temps, réfléchir avant de dire ce que l’on veut dire et ce, dans le plus grand anonymat. « Chat-Écoute » est un service de clavardage  permettant à toute personne majeure (18 ans et plus) résidant au Québec de communiquer individuellement, en temps réel, avec un bénévole. 

Le service de Chat-Écoute est actuellement disponible du lundi au jeudi entre 18h00 et 22h00 pour des sessions de clavardage d’environ 25 minutes.  Suis le lien ici-bas et au plaisir de « chatter » ensemble !

: http://www.acetdq.org/component/content/article?id=24

 

Lundi, 01 avril 2019 : 21h08

 

– Bonjour, je suis disponible pour toi ; de quoi aimerais-tu parler ce soir ?

– Allo.

– Allo!

– Je ne sais pas trop quoi dire. C’est la 1ère fois que viens ici.

– Oui, je comprends. Tu peux peut-être commencer par me dire comment tu vas ce soir?

– Pas super…

– Ha non? Tu veux m’en parler?

– J’ai peur que mon chum me laisse.

– C’est vrai que ça fait peur l’idée de perdre son chum. C’est normal de te sentir ainsi. As-tu envie de me parler de ce qui t’amènes à penser ça?

– Ben avant, il me textait ou m’appelait souvent dans la journée. Aujourd’hui, il ne m’a pas encore écrit une seule fois et il ne me répond pas non plus lorsque je l’appelle.

– C’est inquiétant pour toi…

– Oui

– Ce n’est pas dans ses habitudes ?

– Non

– Tu penses donc qu’il pourrait y avoir quelque chose qui ne va pas?

– Ben là! Si non, pourquoi il ne m’écrirait pas?

– Je ne sais pas… Pourrais-t-il y a voir une autre raison?

– Je ne sais pas… C’est pas normal!!

– C’est inquiétant lorsqu’on ne comprend pas ce qui se passe…

– Vraiment!

– Vous êtes ensemble depuis longtemps?

– 3 mois.

– Et c’est la 1ère fois que ça arrive?

– Aussi longtemps que ça, oui.

– C’est déjà arrivé, mais moins longtemps?

– Oui. Une fois il avait oublié son cell à la maison. Mais il m’a appelé dès qu’il est revenu!

– D’accord. Tu vois donc ça différemment cette fois-ci.

– Oui.

– Tu sembles l’aimer beaucoup?

– Oui, vraiment. Je ne veux pas le perdre.

– Je comprends ça. Tu es bien avec lui.

– Oui.

– En attendant, y-a-t-il quelque chose que tu puisses faire pour t’aider à te sentir un peu mieux ?

– Qu’est-ce que tu veux dire?

– Parfois, il y a des choses que l’on peut faire qui nous aide à nous sentir moins nerveux, moins triste…

– Ce qui m’aiderait, c’est lui parler!

– Oui, c’est certain. Tu ne peux vraiment pas communiquer avec lui en ce moment?

– Il ne répond pas à son cell, ni a ses textos.

– Ok, donc impossible de le rejoindre via son téléphone.

– Je pourrais peut-être appeler un de ses ami?

– Ce serait une option qui te conviendrait?

– Oui.

– Ok. Si ça ne fonctionne pas, que feras-tu?

– Je crois que je vais appeler ma meilleure amie à la place. Elle doit avoir fini son cours.

– Tu es chanceuse d’avoir une bonne amie à qui tu peux parler en cas de besoin.

– Oui, elle est toujours là pour moi et moi pour elle.

– C’est une bonne idée de l’appeler ; ça t’aidera sûrement ce soir…

– Oui, c’est sûr ! Bye !

– Prends soin de toi ! J’espère que les choses s’arrangeront pour toi.

– Merci.

– Bye.

 

Fin de la conversation : 20h:30

 

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Mardi, 02 avril 2019 : 18h23

 

Bonjour, je suis disponible pour toi ; de quoi aimerais-tu parler ce soir ?

– Salut. Je suis pas mal découragé, je ne sais pas à qui parler.

– Je suis là pour toi. Tu veux me parler de ce qui ne va pas?

– Ca va mal à mon travail. Je ne sais pas quoi faire. J’ai peur de perdre mon emploi.

– Tu vis des choses vraiment difficiles on dirait… J’aimerais que tu m’en parles un peu plus si tu veux.

– J’ai peur de me faire mettre dehors! Mon superviseur m’a avisé que si je ne m’améliore pas, c’est ce qui va arriver. Je suis encore en probation.

– C’est effectivement une situation difficile; je comprends que ça puisse t’inquiéter.

– Oui, vraiment. Je viens de finir mes études et j’ai plein de dettes. Ma blonde veut tomber enceinte, ça fait longtemps qu’elle attend pour ça. Elle va être déçue si je perds mon emploi.

– Ça te fait beaucoup de pression tout ça…

– Oui, ça me stresse vraiment beaucoup!

– Tu as bien fait de m’écrire pour en parler. C’est important de ne pas vivre ça tout seul.

– Je ne sais pas à qui en parler, j’ai trop honte.

– C’est un sentiment lourd à porter la honte. Ca t’empêche d’en parler ; tu vis ça tout seul?

– Oui.

– Ça ne doit pas être facile pour toi ; je suis contente que tu sois venu écrire ici.

– Ouais… Ça ne règle pas mon problème toutefois. Je ne sais toujours pas quoi faire.

– Tu veux vraiment trouver une solution. Tu l’aimes beaucoup cet emploi ?

– Oui. Je trouve ça difficile, mais j’aime ça. Je ne veux pas le perdre! J’y tiens pour ma blonde aussi…

– Je comprends très bien. As-tu pensé ou même essayé des choses jusqu’à présent pour aider dans cette situation ?

– Non.

– Est-ce que tu aimerais qu’on explore ça ensemble un peu ?

– Oui.

– D’accord. Est-ce que tu sens qu’il pourrait y avoir une ouverture pour parler avec ton superviseur de cette situation pour trouver ensemble une solution?

– J’ai peur qu’il me trouve encore plus incompétent si je fais ça.

– Ce n’est pas facile pour toi de demander de l’aide ; tu crains que ça empire les choses on dirait. Est-il arrivé quelque chose qui te laisse croire que ça se passera comme ça si tu essaies?

– Non, rien de précis. Il est en fait plutôt gentil. J’ai juste peur de le décevoir.

– C’est important pour toi de ne pas décevoir les gens qui te font confiance ; est-ce que lui parler de ton désir de t’améliorer  ne serait pas une façon de lui montrer que cet emploi est justement important pour toi?

– Peut-être… Je ne sais pas trop…

– C’est correct de prendre le temps d’y réfléchir…

– Oui, c’est ce que je vais faire.

– À part ton superviseur, y aurait-il quelqu’un d’autre au boulot qui pourrait t’aider et en qui tu aurais assez confiance pour en parler ?

– Je ne veux pas faire rire de moi…

– Je comprends ton inquiétude mais je vais te demander d’imaginer ce que tu ferais si cette situation arriverait à quelqu’un d’autre que tu aimes bien ; essaierais-tu de l’aider ?

– Oui, sûrement.

– Ne serait-il donc pas possible que quelqu’un d’autre se sente ainsi par rapport à toi ?

– Oui, je suppose que c’est possible.

– Peux-tu plus imaginer maintenant la possibilité d’en parler avec ton superviseur ou quelqu’un d’autre ?

– Oui.

– Tu me parlais de ta femme tantôt. Tu t’inquiètes de ce qu’elle aussi va penser?

– Oui. J’ai peur qu’elle se tanne d’attendre et aille voir ailleurs.

– Tu ne veux pas ça.

– Non.

– Tu l’aimes vraiment beaucoup ; est-ce que tu lui fais confiance?

– Oui.

– Est-ce que tu crois qu’elle puisse ressentir actuellement que tu ne te sens pas bien ?

– Oui, elle me l’a demandé encore aujourd’hui.

– Elle s’inquiète pour toi on dirait. Elle tient à toi.

– Je crois que oui.

– C’est difficile pour toi de montrer ta vulnérabilité.

– Oui. Mon père disait tout le temps qu’un homme, c’est fort, ça pleure pas.

– Tu en penses quoi toi ?

– C’était comme ça dans son temps. Je pense tout de même que c’est un peu vrai.

Il y a cette peur de décevoir si les choses ne sont pas comme elles le devraient?

– Oui.

– Est-ce que ton amour pour elle est inconditionnel?

– Oui, je l’aimerai toujours! Je ne peux pas imaginer ma vie sans elle.

– Tu crois qu’elle pourrait se sentir comme ça elle aussi par rapport à toi?

– Je crois que oui.

– Parfois, lorsqu’on a peur de quelque chose et qu’on se sent envahi par le stress et l’anxiété, on imagine les pires scénarios. C’est normal. Il faut essayer de prendre un recul pour voir les choses autrement. Ça peut aider quand on en parle…

– Oui, c’est vrai. Je me sens déjà moins nerveux. Je pense que je vais lui parler.

– Je suis contente que tu te sentes moins nerveux et que tu décides de lui parler.

– Merci.

– Ca m’a fait plaisir.

– Je vais y aller. Bonne soirée.

– Toi aussi. Prends soin de toi.

 

 

Fin de la conversation : 19 :01

 

Écris-moi ce qui ne va pas…

Parfois il est plus facile d’écrire que de parler… Écrire permet de prendre son temps, réfléchir avant de dire ce que l’on veut dire et ce, dans le plus grand anonymat. « Chat-Écoute » est un service de clavardage permettant à toute personne majeure (18 ans et plus) résidant au Québec de communiquer individuellement, en temps réel, avec un bénévole.

Julie Ouellet
CHRONIQUEUSE
PROFILE

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