DRUMMONDVILLE
Marina Bonard aura droit à un nouveau procès d’une durée de quatre semaines @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
La Cour d’appel du Québec a ordonné un nouveau procès pour Marina Bonard, qui avait plaidé coupable en 2019 au meurtre au second degré de son père, Jean Bonard. Condamnée initialement à la prison à perpétuité avec une possibilité de libération conditionnelle après dix ans, Mme Bonard avait reconnu les faits liés à la mort de son père. Le tribunal a remis en question la déclaration de culpabilité enregistrée par l’accusée et a ordonné la tenue d’un nouveau procès.
La décision, rendue le 21 novembre dernier par l’honorable juge Lyne Décarie au palais de justice de Drummondville, fait suite à une récente évaluation psychiatrique. Ce rapport, élaboré par le Dr Marie Frédéric Allard, confirme que Mme Bonard est désormais capable de comprendre les procédures judiciaires et d’y participer activement. En conséquence, la Cour a ordonné la tenue d’un nouveau procès.
Lors de son premier procès, Marina Bonard avait plaidé coupable à des accusations de meurtre au second degré, après avoir porté 26 coups de couteau à son père et tenté de dissimuler le crime. Elle avait été condamnée à la prison à perpétuité avec possibilité de libération conditionnelle après dix ans. Cependant, en mars 2023, la Cour d’appel a autorisé un nouveau procès, citant des doutes quant à sa capacité à comprendre pleinement son plaidoyer de culpabilité en 2022.
Le récent rapport psychiatrique indique des signes de psychose, soulevant des questions sur la lucidité de l’accusée lors du premier procès. Bien qu’elle ait reconnu sa culpabilité et déclaré comprendre les conséquences de son plaidoyer, ces nouveaux éléments remettent en question la prise de décision libre et volontaire de Mme Bonard à l’époque.
Un procès prévu pour novembre 2025 : des défis importants pour la constitution d’un nouveau jury
Lors de la comparution d’aujourd’hui, les parties ont convenu de la tenue du procès du 3 au 28 novembre 2025. La gestion du dossier, dirigée par la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, et l’avocate de la défense, Me Véronique Robert Blanchard, a permis de fixer ces dates. La Cour a souligné l’importance de prioriser ce dossier afin d’assurer une justice équitable.
L’un des principaux défis pour ce procès devant jury sera la sélection des jurés. Comme le premier procès a été largement médiatisé, les membres du jury devront être impartiaux et ne pas avoir été exposés aux détails ou aux preuves présentées précédemment.
Une présomption d’innocence rétablie pour l’accusée
Malgré son plaidoyer de culpabilité lors du premier procès, Marina Bonard bénéficie à nouveau de la présomption d’innocence. Ce nouveau procès, qui réexaminera à la fois son état mental et les circonstances entourant le meurtre, devra tenir compte des nouveaux éléments apportés par la défense et la Couronne.
Marina Bonard demeure incarcérée au pénitencier de Laval. Ce nouveau chapitre judiciaire vise à garantir un procès juste et équitable, tout en permettant de faire la lumière sur un dossier complexe et sensible.
Me Vicky Smith, procureure de la Couronne au dossier @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.