Augmentation importante des bris : L’hôpital Sainte-Croix, une véritable bombe à retardement, préviennent les professionnels de la santé

Augmentation importante des bris : L’hôpital Sainte-Croix, une véritable bombe à retardement, préviennent les professionnels de la santé
La situation s'aggrave de jour en jour au Centre hospitalier Sainte-Croix, cette fois, ce sont les médecins, les pharmaciens et les professionnels de la santé qui prennent la parole @ Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Une foule de médecins, de pharmaciens et de professionnels de la santé s’est rassemblée lundi matin en face de l’hôpital Sainte-Croix à Drummondville pour sonner l’alarme une fois de plus. Selon eux, l’hôpital Sainte-Croix est maintenant une véritable bombe à retardement.

Comme le mentionnait le Vingt55 au cours des derniers jours, la situation s’aggrave de jour en jour au Centre hospitalier Sainte-Croix de Drummondville. Cette fois, ce sont les médecins, les pharmaciens et les professionnels de la santé qui prennent la parole.

En effet, cn raison de l’augmentation des bris et des situations problématiques qui sont survenues au cours des derniers mois, vos professionnels médicaux lancent un ultime cri du cœur : le gouvernement Legault doit absolument inscrire officiellement le projet de construction d’un nouvel hôpital dans le prochain Plan québécois des infrastructures (PQI) qui sera dévoilé en mars prochain. Il faut accélérer la cadence pour éviter de potentielles catastrophes.

Au cours des derniers mois, les bris liés à la vétusté de l’établissement se sont multipliés : dégâts d’eau récurrents, toilettes hors service, refoulements d’égouts à l’urgence, panne de chauffage dans les unités critiques comme les soins intensifs, bris sur le système de vide médical et, au cours des deux dernières semaines, panne des deux ascenseurs principaux et dégât d’eau majeur dans le garage des ambulances. Ces problèmes liés à la désuétude des installations empêchent le personnel soignant de travailler efficacement et affectent leur santé physique et mentale. En effet, les professionnels de la santé sont constamment sous pression et angoissés par l’imprévisibilité des défaillances de l’hôpital qui surviennent de jour comme de nuit. Ils n’en peuvent plus de devoir s’adapter et jongler avec ces situations complexes, qui s’ajoutent à la lourdeur de leurs tâches quotidiennes. Ils luttent chaque jour pour maintenir des soins de qualité dans un hôpital qui tombe littéralement en ruine.

Vos médecins insistent : l’état de désuétude de l’hôpital accroît de façon exponentielle le risque qu’un bris de services survienne et menace éventuellement des vies humaines. Dans un contexte où la population est vieillissante et que la demande et la complexité des soins sont sources constantes de préoccupation, le statut quo est devenu insoutenable. Pour la énième fois, vos professionnels de la santé réclament une prise en charge réelle et rapide du dossier par le gouvernement. Ils réclament que le projet du nouvel hôpital fasse partie des priorités gouvernementales et qu’il soit inscrit dans le prochain PQI. Ils ne veulent plus sortir en plein hiver pour décrier la situation. Ils veulent travailler et soigner la population dans un environnement digne leur époque, pleinement sécuritaire et fonctionnel. Aidez-les !

De l’espoir, mais pas assez rapidement

En avril 2024, le gouvernement du Québec a annoncé le lancement de deux appels d’offres visant à accélérer certaines étapes du projet de construction d’un nouvel hôpital à Drummondville. Le premier visait à mettre à jour le plan clinique du futur hôpital et le second devait permettre la mise sur pied d’un bâtiment modulaire pour l’urgence. Depuis, les équipes soignantes et le personnel du CIUSSS-MCQ ont travaillé sans relâche pour faire avancer ces deux chantiers, mais la réalisation des projets se fait toujours attendre.

D’ailleurs, il est important de rappeler que la construction d’un bâtiment modulaire est essentielle pour tenir le fort pendant l’élaboration du projet du nouvel hôpital et sa construction. Il s’agit néanmoins d’une solution temporaire. Ce bâtiment ne permettra pas de régler les autres problèmes et défaillances qui causent actuellement des bris fréquents à l’hôpital Sainte-Croix.

La situation critique de l’Hôpital Sainte-Croix de Drummondville continue de susciter des appels à l’action de la part des professionnels de la santé. La vétusté des installations et le manque d’espace rendent les conditions de travail et la prestation des soins de plus en plus difficiles.

Dre Nancy Durand, médecin de famille au GMF Centre de Santé et cheffe de la table médicale territoriale de Drummondville, souligne l’urgence de concrétiser le projet de construction d’un nouvel hôpital. « Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre avant de franchir la prochaine étape dans le cadre du projet de construction du nouvel hôpital. En ce moment, la majeure partie des problèmes de fonctionnement que nous rencontrons dans l’hôpital sont liés directement à la vétusté du bâtiment. Nous avons déjà mis en place plusieurs solutions temporaires pour maintenir la qualité des soins de santé, mais la limite est dépassée : il est urgent d’agir avant qu’une catastrophe survienne. »

Le secteur des chirurgies est particulièrement touché par ces enjeux. Dr Jean-Martin Turgeon, chirurgien orthopédiste, décrit une situation alarmante. « Dans le domaine des chirurgies, les listes d’attente sont longues. Le gouvernement du Québec nous demande d’en faire plus et d’être plus productifs. Malheureusement, à l’hôpital Sainte-Croix, malgré toute notre bonne volonté, nous ne pouvons pas faire mieux. Nous avons atteint le maximum en raison des installations dans lesquelles nous travaillons. Nous manquons d’espace, nous travaillons avec des outils désuets et en fin de vie, nous ne pouvons pas mettre à jour nos équipements en raison de la faiblesse de la structure actuelle du bâtiment, et nous devons aussi jongler avec des dégâts d’eau de manière périodique. Nous avons besoin de savoir que nous sommes entendus et que nous pourrons bientôt travailler dans des installations dignes de ce nom. »

L’aspect de la formation médicale est également compromis, comme l’explique Dr Simon Coiteux, médecin de famille au GMF-U de Drummondville et coordonnateur de l’enseignement médical pour le RLS Drummond. « Dans un contexte où les besoins en matière de soins de santé sont en constante augmentation et que la main-d’œuvre se fait rare, nous devons nous donner les moyens de nos ambitions. En ce moment, en plus de sa grande vétusté, l’hôpital Sainte-Croix est trop petit : les postes de travail sont surchargés et inadéquats, et les salles d’examen pour accueillir de nouveaux stagiaires sont en nombre insuffisant. Non seulement nous manquons de place pour former les futurs médecins, mais également pour les retenir. C’est toute la population centricoise qui en fait les frais et c’est inacceptable. La construction du nouvel hôpital est la seule solution possible. »

Ces témoignages illustrent l’ampleur des défis rencontrés et renforcent la nécessité d’un investissement rapide et massif pour le remplacement de l’Hôpital Sainte-Croix. Le personnel médical, à bout de souffle, demande que des actions concrètes soient prises pour répondre aux besoins pressants de la population.

Inscription au PQI dans le prochain budget? Rien n’est encore joué

Les annonces et confirmations tardent à venir. En effet, selon des informations obtenues par le Vingt55 et qui restent à être confirmées officiellement, l’inscription d’un nouvel hôpital régional au Plan québécois des infrastructures (PQI) n’est toujours pas officialisée. Des sources ayant témoigné au Vingt55 indiquent que des montants pour une étude pourraient être annoncés, mais que l’inscription officielle du projet dans sa globalité au PQI ne figure pas encore dans le prochain budget provincial.

Un budget d’environ 50 millions de dollars permettrait de poursuivre certaines étapes, mais ne garantirait pas pour autant l’inscription complète du projet au PQI. Cette situation est vivement déplorée par plusieurs élus et employés de l’hôpital. « Il faut des annonces claires et des engagements fermes pour aller de l’avant avec ce projet. La question n’est plus de savoir si nous avons besoin d’un nouvel hôpital, mais où et quand il sera construit », affirment plusieurs employées de l’hôpital rencontres par le Vingt55.

Bien que la bonne volonté des députés Sébastien Schneeberger et André Lamontagne soit reconnue, le manque de décisions concrètes et l’attente des annonces du ministre de la Santé suscitent frustration et inquiétude chez les parties prenantes.

Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
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