Aujourd’hui, 12 août, j’achète un livre québécois! : Le Vingt55 vous propose encore cette année des suggestions d’auteurs bien de chez nous

Aujourd’hui, 12 août, j’achète un livre québécois! : Le Vingt55 vous propose encore cette année des suggestions d’auteurs bien de chez nous
Le 12 août, j’achète un livre québécois @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

C’est aujourd’hui que vous pourrez, comme tous les autres jours de l’année, vous procurer un… deux… trois… ou, pourquoi pas, six livres québécois pour embellir votre bibliothèque et culture ! Le 12 août est un symbole fort pour notre littérature québécoise.

Rencontrez Alain Labonté au Renaud-Bray de Drummondville @ Crédit photo archive Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

C’est avec un immense plaisir que Le Vingt55 a interpellé dans un premier temps un auteur bien de chez nous, Alain Labonté, en cette journée dédiée à la promotion des auteurs d’ici et à l’une de ses passions : l’écriture et la lecture.

Alain Labonté fait le constat suivant : « Plus je vieillis, plus je lis, et plus je lis, plus je réalise savoir peu de choses. »

Dans ma vie, depuis l’école secondaire, « j’adore me rendre dans des librairies. Je flâne dans les différents rayons. Tous piquent ma curiosité, tous m’interpellent, » se rappelle Alain. L’auteur, qui en plus de sa plume extraordinaire, exprime sa passion pour la lecture.

« Aujourd’hui, après toutes ces années, ma bibliothèque est garnie de romans, d’essais, de biographies. J’adore découvrir les plumes de différents auteurs et autrices d’ici, d’Europe et d’Afrique. J’aime aussi profondément les livres traitant de géographie et de géopolitique. »

En plus de partager sa passion, Alain Labonté partage aussi généreusement une anecdote bien personnelle : « Chaque fois que j’ouvre mon dictionnaire Le Petit Robert, c’est plus fort que moi, je flanque mon nez au milieu des pages pour y respirer l’odeur du papier et de l’encre ! »

La lecture d’un roman complet ou même d’un mot prend tout son sens et nous permet de réaliser que, comme l’amour, « la quantité n’a d’égal que la qualité de ce que nous y découvrons ! »

En cette journée du « 12 août, j’achète un livre québécois », nous avons demandé à l’auteur de L’Avenir, Une âme et sa quincaillerie, Trois saisons et un puits de lumière, Moi aussi j’aime les hommes, et bien d’autres encore, de nous suggérer quelques titres. C’est sans difficulté et avec sa générosité légendaire et bien connu qu’Alain Labonté partage avec vous ses coups de cœur.

‘’ Je me permets ici de suggérer quelques titres à ceux qui désireraient s’aventurer dans de nouvelles aventures’

Les carnets du lac d’Hélène Pedneault

Rue Duplessis du Drummondvillois, Jean-Philippe Pleau

Bienvenue au pays de la vie ordinaire de Mathieu Bélisle, également Drummonvillois !

Afroqueer,  un ouvrage dirigé par Fabrice Nguena (Sociologie#LGBTQI+)

Le 12 août, j’achète un livre québécois : notre rédacteur et chroniqueur Jean-Sébastien Bourré © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

C’est avec un plaisir tout aussi grand que Le Vingt55 donne la parole à son rédacteur en chef, chroniqueur et lui-même auteur, Jean-Sébastien Bourré, en cette journée dédiée à la promotion des auteurs d’ici. Il nous partage son coup de cœur littéraire

Élu à l’Académie française en 2013, l’écrivain Dany Laferrière possède une vaste bibliographie qui vaut le détour. Son premier roman, « Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer », publié en 1985, a marqué le début d’une prolifique carrière qui, espérons-le, n’est pas près de se terminer.

Avec « Un certain art de vivre », M. Laferrière revisite les cinquante dernières années de sa vie, nous partageant des réflexions personnelles portant sur le métier d’écrivain autant que sur sa vie et le monde qui l’entoure.

Riche entrée en matière, Laferrière y va d’une longue tirade pour nous mettre en contexte, la seule de ce court livre composé majoritairement de haïkus.

« L’été dernier, dans cet hôtel de Bornéo, j’ai découvert sous forme de réflexions fulgurantes, de haïkus langoureux, de descriptions hâtives d’un lieu, d’une situation ou d’un état d’esprit ce qui s’était passé dans ma vie durant ce dernier demi-siècle. » (pages 13-14)

Ce livre d’une profondeur émouvante de l’écrivain né à Port-au-Prince et adopté par le Québec est un magnifique chef-d’œuvre qui possède la capacité exceptionnelle de nous faire voyager tout en nous plongeant dans des réflexions fortes qui touchent tant notre esprit que notre cœur. Plus encore, cette façon qu’il a trouvée d’écrire cette œuvre est unique et fait appel autant à nos sens qu’à nos émotions. Au fil des pages, nous avons l’impression d’accéder aux pensées de l’écrivain, d’entrer dans sa plus grande intimité, qu’il nous partage avec humilité, passion et éloquence.

Les courts chapitres portent sur différentes thématiques toutes liées à cet art de vivre qu’il nous décrit à merveille et dans lequel on se reconnaît, pourvu que l’on en soit constamment à tenter d’atteindre le Sommet de cet art si particulier et de comprendre la vie en elle-même. Par exemple, la première thématique, « L’art de vivre à l’horizontale », où il se décrit comme un lecteur horizontal, dans son bain, « L’art du déclin », qui traite entre autres de la mort, réflexion bien présente tout au long du livre, et ce, jusqu’à la toute fin, « L’art des choses décousues », qui porte cet esprit de contradiction que l’on trouve en toutes choses, et la dernière, « L’art de vivre ». L’écrivain a par ailleurs usé d’une précision chirurgicale pour écrire des chapitres qui totalisent six pages chacun.

Certains des haïkus sont si bien écrits que nous ne pouvons nous empêcher de les relire deux, trois, voire quatre fois afin de capter non seulement l’essence de la réflexion, mais aussi la richesse de la plume de Dany Laferrière.

Ce voyage à Bornéo de Laferrière, qu’il dit n’avoir vu qu’une seule fois sur une carte, était accompagné de l’ouvrage « Les Poésies de A. O. Barnabooth », de Valery Larbaud, dont quelques phrases ponctuent les réflexions de Laferrière. Les courts extraits sont joliment empruntés à l’œuvre de Larbaud et on y voit la symbiose parfaite entre ce voyage unique et cette lecture horizontale.

Le lecteur de ce dernier recueil de Laferrière découvre certainement, avec « Un certain art de vivre », ce plaisir qu’a Dany Laferrière, en lisant à l’horizontale, dans son bain, de lire « une page les yeux ouverts, pour la repasser ensuite dans [notre] tête les yeux fermés ». C’est exactement ce que nous offre ce livre, même s’il paraît court : l’occasion d’une dégustation lente de l’intelligence d’un écrivain d’exception.

Voilà une belle suggestion pour « Le 12 août, j’achète un libre québécois »… ou n’importe quel autre jour de l’année!

« Un certain art de vivre », Dany Laferrière de l’Académie française, Les Éditions du Boréal, 2024, 135 pages

 

Extraits

Comme il n’existe pas non plus tel coucher de soleil de tel après-midi d’automne, ce qui existe c’est le sentiment poignant qui nous étreint en regardant le même disque rouge qu’a vu Virgile en son temps. (page 20)

La première frontière qu’un enfant traverse souvent clandestinement c’est bien celle qui relie la nuit au jour. (page 21)

Je conjugue toujours mes émotions au présent un présent de l’indicatif si brûlant que ma vie ne me semble aujourd’hui qu’une longue enfance. (page 37)

On n’écoute plus depuis un moment les gens qui nous parlent mais on observe attentivement ceux qui ne s’adressent pas à nous. (page 40)

Il faut tenir compte, en écrivant, du fait que le lecteur arrête parfois de lire sans toutefois fermer le livre. On doit éviter de parler alors par-dessus son silence. (page 42)

Le monde ne s’arrête jamais il change de vitesse. (page 67)

C’est bien d’écrire un livre mais c’est parfois mieux de ne pas le faire car chaque mauvais livre qu’on n’a pas écrit enrichit notre œuvre. (page 82)

Tout dans la vie nous paraît trop lent quand on court vers un premier baiser. (page 132)

C’est en tant que journaliste ayant découvert le monde de l’édition par la publication d’un livre sur l’un des plus importants déraillements ayant touché le Québec, mais aussi en tant que passionné des mots, des découvertes littéraires, et surtout des personnes passionnées et passionnantes, que je me permets de vous proposer mes suggestions d’achat de livres.

En plus de la série complète de livres d’Alain Labonté, pour qui l’amour des mots et de ceux qui l’entourent se traduit par mille mots d’amour et une lecture sous toutes ses formes, je vous invite à découvrir les œuvres de Marie-Ève Martel. Sa passion et sa rigueur, alliées à sa curiosité et à son professionnalisme, se reflètent dans ses publications sur divers sujets liés à l’univers médiatique.

Ces ouvrages interpellent, font réfléchir, et dévoilent plusieurs facettes du monde journalistique que nous côtoyons chaque jour dans ses différentes dimensions. Marie-Ève Martel vous offre un regard précieux sur le monde des médias et du journalisme d’aujourd’hui.

Pas de lapin dans le chapeau. Coulisses éthiques et déontologiques du travail journalistique, Privé de sens Plaidoyer pour un meilleur accès à l’information au Québec, Prendre parole Lettres de la (plus si jeune) relève journalistique, Tombée médiatique Se réapproprier l’information et Extinction de voix Plaidoyer pour la sauvegarde de l’information régionale

Je vous propose de découvrir ces ouvrages qui interpellent et font réfléchir, tout en dévoilant plusieurs facettes du monde journalistique que nous côtoyons chaque jour dans ses différentes dimensions. Marie-Ève Martel vous offre un regard précieux sur le monde des médias et du journalisme d’aujourd’hui.

En cette journée de mise en avant de la littérature québécoise, je vous invite non seulement à découvrir un ou plusieurs auteurs d’ici, mais aussi à prendre le temps de trouver les mots qui nous touchent, nous font rire, nous émeuvent et nous font du bien. …Bonne lecture  -Eric Beaupré 

Le 12 août, j’achète un livre québécois © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
PROFILE

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

Les derniers articles

Faits divers

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

facebookyoutube-icon