Pornographie juvénile, Voyeurisme, et acte sexuel avec des animaux : Stéphane Courchesne prend le chemin du pénitencier

Pornographie juvénile, Voyeurisme, et acte sexuel avec des animaux : Stéphane Courchesne prend le chemin du pénitencier
Stéphane Courchesne a pris le chemin du pénitencier après avoir plaidé coupable à des crimes sexuels graves @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

C’est seul et muni de sa valise que l’accusé Stéphane Courchesne, s’est présenté vendredi au palais de justice pour l’imposition de sa sentence. Visiblement conscient de la gravité des crimes commis et de la peine de détention qui l’attendait, il a comparu pour des infractions graves de nature sexuelle, notamment du voyeurisme, de la pornographie juvénile et de la bestialité, des accusations aussi sordides que troublantes.

Stéphane Courchesne a pris le chemin du pénitencier après avoir plaidé coupable à des crimes sexuels graves @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Des faits et récits troublants ont été relatés par la procureure de la Couronne Me Vichy Smith en présence de l’accusé, ainsi que des proches des victimes venus assister, au palais de justice de Drummondville, à la sentence et à l’incarcération de l’accusé Stéphane Courchenes, âgé de 45 ans.

Reconnu coupable le 17 avril 2024, le Drummondvillois Stéphane Courchesne, 46 ans, résident à Durham-Sud a été arrêté à la suite d’une enquête amorcée en juillet 2022, déclenchée par un premier signalement. Cette dénonciation a mené les policiers et enquêteurs de la Sûreté du Québec à son arrestation. Le Drummondvillois faisait alors face à une accusation de voyeurisme, a rappelé Me Vicky Smith, procureure de la Couronne, lors de l’exposé des faits, en présence de l’accusé représenté par Me Jasmin Laperle.

À l’été 2021, selon les faits obtenus par Vingt55 lors de l’audience, Stéphane Courchesne a filmé, à l’insu de nombreuses très jeunes victimes, des images de décolletés et sous les vêtements, à l’aide de son téléphone cellulaire, notamment dans des lieux publics en dissimulant les images captées par son cellulaire. L’analyse de son appareil a permis de retrouver de nombreuses vidéos de pornographie juvénile et bestialité, produites par l’accusé lui-même.

C’est depuis le banc des accusés, entouré de constables spéciaux du palais de justice de Drummondville, qui venaient de lui passer les menottes, que Stéphane Courchesne a écouté le récit des gestes qui lui sont reprochés relatés par la procureure de la couronne au dossier Me Vicky Smith. Ces éléments découlent d’une enquête menée par la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond, en collaboration avec le module technologique et le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Il a également produit du matériel de pornographie juvénile, en plus d’avoir réalisé des enregistrements impliquant des actes de nature sexuelle avec des animaux, notamment des chèvres. Les images vidéo filmées par l’accusé lui-même montrent l’accusé obtenant notamment des fellations de ces animaux

Ces découvertes ont mené au dépôt d’accusations de production et de possession et production de pornographie juvénile, de voyeurisme, ainsi que de bestialité.

Voyeurisme, il a filmé, à l’aide d’une caméra cachée dissimulée chez une amie, des relations sexuelles et des moments d’intimité à son insu. Au total, 45 vidéos et 26 photographies ont été captés à l’aide de caméras dissimulées.

Ces gestes ont mené à une première arrestation et au déclenchement de l’enquête. L’analyse de son téléphone cellulaire a également révélé l’utilisation de caméras cachées, notamment pour filmer, à l’insu d’une connaissance, ses relations sexuelles à l’aide d’une caméra dissimulée dans un bas, placée dans la chambre de cette jeune femme.

Production et possession de pornographie juvénile, l’accusé confronté à une preuve accablante.

Appuyés par le module technologique, les enquêteurs ont retrouvé 16 fichiers de pornographie juvénile, dont certains montrant l’accusé en compagnie d’enfants très jeunes. Il y apparaît tenant un enfant dans ses bras  dans un contexte jugé préoccupants et lors de scènes de masturbation.

L’analyse de ses appareils électroniques a révélé la présence de 191 fichiers de pornographie juvénile, ainsi que plus de 1 200 fichiers supplémentaires répartis sur différents supports saisis chez l’accusé.

L’accusé a aussi plaidé coupable à un chef de bestialité, après la saisie de deux vidéos dans lesquelles il se filme dans des actes explicites avec des animaux, notamment des chèvres.

Il fait également face à des accusations d’action indécente, notamment pour s’être filmé à se masturber à proximité de camps de jour.

Lors de l’audience sur la peine, Me Jasmin Laperle a soutenu que son client reconnaît les faits et amorce une démarche sérieuse de réhabilitation, selon la défense  « Il était pris dans un cercle vicieux », a-t-il fait valoir, ajoutant que l’accusé attribue ses comportements à une dépendance à l’alcool et à la drogue. Depuis sa première arrestation, il aurait consulté sur une base volontaire pour comprendre ses déviances et tenter de trouver des solutions. Sans antécédents judiciaires, il a reconnu les gestes et en assume la responsabilité, a fait valoir l’avocat de la défense.

L’honorable juge Marie José Ménard a eu du mal à cacher son inquiétude face à des gestes inqualifiables et de telles accusations.

« Il aurait été difficile d’agir autrement », a souligné l’honorable juge Marie José Ménard, qui n’a pas caché son étonnement devant la gravité des faits. « Je suis toujours étonnée, monsieur, d’entendre que ce n’est qu’à la suite d’une arrestation qu’une prise de conscience survient. » La juge a qualifié les gestes reprochés  « d’inqualifiables dans une société comme la nôtre », rappelant que les victimes de pornographie juvénile sont bien réelles, tout comme les séquelles subies par elles et leurs proches.

« Il m’apparaît tout aussi inacceptable que vous n’ayez, à aucun moment, mesuré la gravité de l’escalade de vos crimes », a-t-elle ajouté, visiblement secouée par l’ampleur du dossier.

La procureure Me Smith a, de son côté, insisté sur les conséquences pour les victimes « Ces enfants, qui devront vivre avec les séquelles de tels gestes, ont été atteints dans leur intégrité. Même très jeunes, ils demeurent de vraies victimes, tout comme leurs parents, confrontés à des impacts bien réels. » Les familles des victimes, présentes dans la salle, ont assisté au prononcé de la peine, alors que l’accusé, entouré de constables, écoutait les plaidoiries.

Au terme de l’exposé des faits et des représentations sur la peine, l’accusé prend le chemin du pénitencier, où il devra purger sa peine.

Une suggestion commune de la Couronne et de la défense a mené à l’imposition d’une peine de 39 mois de pénitencier. « Dans les circonstances, je me range à la suggestion qui m’a été faite », a tranché la juge Ménard.

Elle a souligné que la déclaration de culpabilité avait évité un procès difficile pour les jeunes victimes, ce qui a été pris en compte dans la détermination de la peine, tout comme l’absence d’antécédents. « La peine aurait pu être bien plus sévère », a-t-elle précisé.

« Si, au terme de votre peine, vous récidivez, vous vous exposez à des peines allant de 12 à 14 ans », a averti l’honorable juge Ménard « La peine de trois ans et demi qui vous est imposée aujourd’hui est un message clair. La société sera protégée, notamment à votre sortie, par les conditions imposées. »

L’accusé se voit désormais interdire l’utilisation d’ordinateurs, l’accès à tout lieu fréquenté par des enfants, et sera inscrit à vie au registre des délinquants sexuels.

« Il faut imposer des peines sévères pour que la société comprenne, et que les délinquants potentiels sachent’ qu’aucun adulte ne peut, de manière préméditée et organisée, porter atteinte à l’intégrité d’un enfant », a conclu la magistrate.

À la sortie de la salle d’audience, les familles des victimes rencontrées par Vingt55 ont salué le travail rigoureux des policiers, des enquêteurs et de la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith. Elles ont souligné que cette décision contribuera à protéger d’autres enfants et familles contre de tels agissements, tout en leur permettant de tourner la page sur les événements, amorçant ainsi le processus de guérison pour les enfants et les victimes de l’accusé.

Stéphane Courchesne a pris le chemin du pénitencier après avoir plaidé coupable à des crimes sexuels graves @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

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Éric Beaupré
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