DRUMMONDVILLE
Angèle Grenier exploitait une érablière de 7000 entailles à Sainte-Clotilde-de-Beauce. Elle souhaitait que ses enfants reprennent le flambeau. Cette femme de 60 ans a finalement vendue son érablière à l’automne 2017.
Cette dame, qui conteste les quotas imposés par la Fédération des acériculteurs du Québec, avait perdu espoir dans le système actuel et ne voulait pas que ses jeunes soient pris au piège comme les autres producteurs de sirop d’érable du Québec.
Son mari, Nelson Grenier, déplore les amendes «exhorbitantes» que le couple a payées à la Fédération, à la suite des poursuites judiciaires intentées contre eux parce qu’il voulait vendre et gérer lui-même son sirop d’érable.
«J’ai été suivie comme si j’étais une criminelle», proteste Mme Grenier, encore révoltée par le sort qui lui a été réservé.
Le couple a dépensé environ 300 000 $ en frais d’avocat et s’est battu jusqu’en Cour suprême. La plus haute juridiction d’appel a finalement refusé, l’été dernier, d’entendre cette cause.
Omerta
Selon Mme Grenier, les partis politiques de l’époque ne semblaient pas intéressés par cet enjeu.
«Les producteurs présentement sont pris dans un étau. Le gouvernement ne s’en occupe pas. (…) Ils ont perdu leur droit de parole. C’est l’omerta», a déclaré Mme Grenier, en conférence de presse, jeudi soir.
Cette retraitée croit que seul le parti conservateur du Québec saura défendre ce dossier.
Mme Grenier est fière d’avoir conservé son droit de parole et souhaite que la gestion du sirop d’érable au Québec soit débattue en campagne électorale.
Libéraliser le marché
Le candidat du PC dans Drummond-Bois-Francs, François Picard, affirme que son parti abolira le monopole de la Fédération des acériculteurs en matière de commercialisation des produits de l’érable du Québec.
Deux confrères, soit Milan Jovanovic dans Beauce-Sud et Jean-François Vignola dans Johnson, s’étaient joints à lui pour son lancement de campagne, à Drummondville.
Selon M. Picard, les saisies de sirop d’érable dont font l’objet des acériculteurs du Québec actuellement ne devraient tout simplement pas exister.
«Bien sûr que nous voulons une évolution et non une révolution», conclut-il.
Son parti conteste également le monopole syndical de l’UPA et souhaite que les entrepreneurs agricoles puissent choisir le syndicat auquel ils sont prêts à cotiser, que ce soit l’UPA, l’Union paysanne ou eux-mêmes.