DRUMMONDVILLE
Le Drummondvillois Alexandre-Jessy Crichlow était de retour au palais de justice de Drummondville pour l’imposition de sa peine, après avoir plaidé coupable à des infractions à caractère sexuel, dont une agression sexuelle sur un enfant de moins de 14 ans. Visiblement ébranlé à l’idée de recevoir une peine d’emprisonnement, l’accusé a été victime d’un malaise soudain lors du prononcé de la sentence. Il a dû être transporté au centre hospitalier de Drummondville.
Alexandre-Jessy Crichlow a pris le chemin des cellules depuis le centre hospitalier, après avoir reçu sa sentence @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Comme le rapportait Le Vingt55, visiblement ébranlé par la perspective d’une peine privative de liberté, l’accusé s’est effondré en pleine salle d’audience, au moment où le juge amorçait le prononcé de la sentence. Victime d’un malaise, Alexandre-Jessy Crichlow, 41 ans, a été rapidement pris en charge par les services d’urgence et transporté au centre hospitalier Sainte-Croix de Drummondville.
Le juge Conrad Chapdelaine a brièvement suspendu l’imposition de la peine, le temps que l’accusé soit évalué médicalement. Ce dernier ayant rapidement repris ses esprits, l’audience a pu reprendre un peu plus tard au centre hospitalier, où le juge a complété le prononcé de la sentence.
Lors des représentations de ce matin, devant la Couronne représentée par Me Cassandre Hamel, l’honorable juge Conrad Chapdelaine a rappelé les faits et les événements, qui remontent à novembre 2022, alors que l’accusé avait incité la victime à des gestes intrusifs de nature sexuelle.
Le 6 novembre 2022, sur le chemin du retour d’un déplacement vers Drummondville, l’accusé, Alexandre-Jessy Crichlow, avait immobilisé son véhicule en bordure de la route, a rappelé l’honorable juge Conrad Chapdelaine devant l’accusé, qui se tenait debout à la barre des témoins, au palais de justice de Drummondville.
« Il est alors passé à l’arrière du véhicule, où se trouvait la jeune victime, âgée de moins de 9 ans. »
Selon l’exposé des faits livré au tribunal, l’accusé a invité l’enfant à sortir son pénis afin qu’il puisse lui faire une fellation. L’enfant a rapidement exprimé son désintérêt pour l’acte et a demandé à l’accusé, un adulte en qui il avait confiance, de cesser. Ce que ce dernier a fait. Toutefois, Alexandre-Jessy Crichlow a ensuite profité de l’arrêt pour sortir lui-même son pénis de son pantalon, avant de se frotter contre les fesses de l’enfant, par-dessus ses vêtements.
L’enfant a de nouveau exprimé clairement son inconfort, affirmant qu’il n’aimait pas cela, a rappelé le juge lors de l’exposé des faits. Ces gestes, décrits en détail par l’honorable juge Conrad Chapdelaine au tribunal, ont mené au dépôt d’accusations formelles et au plaidoyer de culpabilité de l’accusé.
Me Cassandre Hamel, pour la Couronne, s’est appuyée sur la gravité des gestes intrusifs, le principe de dissuasion en matière d’agressions sexuelles commises contre de jeunes enfants, ainsi que sur un rapport sexologique concluant à un risque moyen de récidive et à la présence d’un intérêt pédophilique chez Alexandre-Jessy Crichlow. Elle a ainsi réclamé une peine de trois ans de pénitencier. L’avocate de la défense, Me Yousser Ayari, pour sa part, proposait une peine de deux ans moins un jour, à purger dans la collectivité.
Le juge Conrad Chapdelaine a brièvement suspendu l’imposition de la peine afin que l’accusé puisse être évalué au centre hospitalier Sainte-Croix de Drummondville.
L’état de ce dernier s’étant rapidement stabilisé, l’audience a pu reprendre peu de temps après. Soucieux d’éviter tout délai supplémentaire, l’honorable juge Chapdelaine a conclu l’audition par voie téléphonique, depuis l’établissement hospitalier.
Alexandre-Jessy Crichlow a finalement été condamné à une peine de 18 mois d’incarcération, suivie d’une probation de deux ans et d’un suivi thérapeutique additionnel de deux ans, en lien avec des infractions de nature sexuelle commises sur un enfant de moins de neuf ans au moment des faits.
L’honorable juge Conrad Chapdelaine a imposé une peine de 18 mois d’incarcération, soit la moitié de la peine suggérée par la Couronne.
Il s’est appuyé sur les principes d’individualisation des peines, tenant compte des circonstances particulières de l’accusé, notamment son plaidoyer de culpabilité, qui a permis d’éviter un procès à la jeune victime.
Le magistrat a également tenu compte des démarches thérapeutiques déjà entreprises par l’accusé en lien avec ses déviances sexuelles, et ce, malgré un rapport présentenciel dans lequel un professionnel évaluait le risque de récidive comme moyen, selon une analyse sexologique versée au dossier.
Le juge a rappelé qu’il considérait la situation particulière de l’accusé, notamment ses responsabilités personnelles et l’absence d’antécédents judiciaires. Toutefois, il a insisté sur l’importance des conséquences subies par la jeune victime, qu’il a qualifiées de profondes et durables. « L’enfant a subi de graves répercussions psychologiques », a mentionné le juge. « Il est devenu plus anxieux, plus agressif, et ses résultats scolaires s’en sont ressentis. » La victime a également perdu confiance en les adultes, a-t-il ajouté. « Il craint désormais d’être agressé de nouveau et évite de se dévêtir, au point de prendre ses bains vêtu d’un maillot. »
Selon les éléments exposés par le magistrat, l’enfant bénéficie encore aujourd’hui d’un suivi pour gérer son impulsivité et traverse régulièrement des périodes difficiles. La famille entière demeure profondément affectée par les conséquences de cette agression. « La mère ressent une profonde culpabilité, un sentiment d’impuissance et beaucoup de ressentiment », a précisé le juge.
Alexandre-Jessy Crichlow a pris le chemin des cellules depuis l’hôpital Sainte-Croix, où il avait reçu sa sentence.
Escorté par les policiers et menotté, comme a pu le constater le Vingt55, l’accusé a été pris en charge par les agents de la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond. Il a ensuite été conduit au centre de détention, où il purgera sa peine de 18 mois d’incarcération.
Il lui est désormais interdit à perpétuité de posséder des armes à feu. Il lui est également défendu de chercher, d’accepter ou d’occuper un emploi le plaçant en position de confiance ou d’autorité auprès de personnes de moins de 16 ans. De plus, tout contact avec des mineurs, ainsi que l’utilisation d’Internet ou de tout autre réseau numérique, lui sont interdits, sauf en stricte conformité avec les conditions imposées par le tribunal. Alexandre-Jessy Crichlow est également inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans.
À la sortie de la salle d’audience, la mère de la jeune victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, s’est confiée au Vingt55.
« Ni mon fils ni moi ne sortirons indemnes de cette agression. La sentence ne répare rien. Elle ne fait qu’atténuer, très légèrement, ce qui me semble aujourd’hui irréversible. La seule chose qui aurait pu effacer tout ça, c’est que cela ne se soit jamais produit », a-t-elle confié avec émotion.
« J’ai perdu une partie de mon fils… et une partie de moi-même, a-t-elle ajouté. Aujourd’hui, la sentence est accueillie pour ce qu’elle est. Il recevra l’aide qui lui sera apportée, et aura sans doute le sentiment d’avoir payé sa dette. Mais nous, mon fils, moi, et le reste de notre famille, continuerons de vivre avec les lourdes conséquences de cette agression, et ce, pour encore de nombreuses années. »

Alexandre-Jessy Crichlow a pris le chemin des cellules depuis le centre hospitalier, après avoir reçu sa sentence @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.