Victoriaville / Centre-du-Québec
L’accident survenu le 13 mars 2024 dans la cour de l’entreprise à Victoriaville, au Centre du Québec a mis en lumière des lacunes importantes en matière de sécurité selon le rapport et conclusion de la CNESST.
Selon e rapport et conclusion de la CNESST obtenue par le Vingt55, le jour de l’accident, le camionneur et un collègue procédaient au chargement de tuyaux métalliques sur une semi-remorque à plateau. Utilisant une chargeuse sur roues, le collègue a soulevé un tuyau de 370 kilogrammes, mesurant six mètres de long, avant de le déposer sur le plateau. Pendant que le camionneur tentait de placer une pièce de bois pour stabiliser le tuyau, celui-ci a roulé. L’homme, qui se trouvait à l’avant du plateau pour attacher les sangles, a été frappé aux jambes. Le tuyau a ensuite chuté au sol, entraînant le travailleur dans sa trajectoire. Transporté en urgence à l’hôpital, il a succombé à ses blessures.
Toujours selon l’enquête de la CNESST, l’accident a été causé par plusieurs défaillances. Tout d’abord, le tuyau reposait dans une position instable sur le plateau de la semi-remorque. Cette instabilité a été aggravée par l’absence de dispositifs de blocage adéquats. Par ailleurs, les méthodes de travail utilisées lors du chargement, ainsi que l’organisation générale des tâches, étaient insuffisantes pour assurer la sécurité des travailleurs. Ces facteurs ont contribué à placer le camionneur dans une situation où il ne pouvait éviter la trajectoire de chute du tuyau.
À la suite de cet événement, la CNESST a imposé la suspension des travaux de chargement et d’arrimage des tuyaux jusqu’à ce que l’entreprise élabore des méthodes de travail sécuritaires et forme ses employés à leur application. Ces mesures ont été mises en œuvre, permettant la reprise des opérations. Cependant, la CNESST insiste sur l’importance d’instaurer des pratiques préventives rigoureuses pour éviter d’autres drames similaires.
Pour prévenir ce type d’accidents, il est essentiel d’identifier les risques avant toute opération, de concevoir des méthodes de travail adaptées et d’utiliser des équipements sécuritaires tels que des cales, des sangles d’arrimage ou des berceaux. La stabilité de la semi-remorque doit également être assurée, notamment en abaissant la suspension automatique lors des chargements lourds. La CNESST rappelle que ces mesures relèvent de la responsabilité de l’employeur, qui doit garantir la sécurité de ses travailleurs en tout temps.
Les conclusions de l’enquête seront partagées avec les associations sectorielles, les mutuelles de prévention et des organisations comme l’Association du camionnage du Québec et l’Association des routiers professionnels du Québec. Elles seront également intégrées aux programmes de formation en transport par camion pour sensibiliser les futurs travailleurs à l’importance de la sécurité au travail.
Ce tragique incident rappelle à quel point la vigilance et des protocoles rigoureux sont indispensables dans les environnements de travail où les risques sont omniprésents. La CNESST invite toutes les entreprises à redoubler d’efforts pour protéger leurs employés et prévenir d’autres pertes humaines.