Français dans les établissements postsecondaires : selon le MQF il y a urgence d’appliquer la loi 101 aux cégeps

Français dans les établissements postsecondaires : selon le MQF il y a urgence d’appliquer la loi 101 aux cégeps
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

À la lumière de nouvelles études de l’Office québécois de la langue française (OQLF), le Mouvement Québec français (MQF) exhorte le gouvernement de la CAQ de cesser de tergiverser dans le dossier linguistique.

Le président du MQF, Maxime Laporte, a fait valoir : « Depuis son entrée en fonction, le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, répète qu’il veut « renverser » le déclin du français au Québec… Se croit-il vraiment, quand il dit ça? Pour ma part, je commencerai à le croire le jour où lui et son gouvernement « nationaliste » se résoudront enfin, d’une part, à appliquer la loi 101 au cégep, et d’autre part, à combler le déficit de complétude institutionnelle dont souffrent nos universités françaises par rapport aux universités anglaises au Québec. Sans cela, l’attrait effectif et institutionnel de l’anglais continuera de croître aux dépens de la vitalité du français. Que les naïfs se détrompent : il ne s’agit pas ici de « bilinguisme », mais de glottophagie, une langue qui en mange une autre. »

Dans une société linguistiquement normale, on étudie dans la langue nationale. Or, ce principe élémentaire, et quasi universel, ne semble guère s’appliquer chez nous. Ainsi, en 2021, les universités de langue anglaise au Québec captaient pas moins de 25% de l’effectif étudiant global. Dans l’île de Montréal, cette part s’élevait à 40,3%, comparativement à 37,6% en 2002… Pourtant, selon le recensement de 2021, le poids démographique de l’anglais comme langue maternelle au Québec ne représente que 8,8%.

Toujours en 2021, les cégeps anglais captaient 19,3% de l’effectif étudiant global. Dans l’île de Montréal, cette proportion a oscillé entre 39,2% et 41,7% depuis 2015, comparativement à 38,2% en 2007. Dans le secteur préuniversitaire, on sait que les chiffres sont encore plus spectaculaires, même si l’étude n’en dit mot. Pis encore, selon l’OQLF, « parmi les nouveaux inscrits ayant fait leurs études secondaires en français, la proportion de ceux fréquentant un collège anglophone [sic] est passée de 18 % en 2007 à 25 % en 2021 (+7 points de pourcentage) ».

Tout cela génère des effets éminemment délétères sur la vitalité du français, langue commune et langue du travail. Entre mille exemples, seuls 4,8 % (!) des jeunes allophones diplômés d’un établissement postsecondaire anglais au Québec disent préférer travailler en français, comparativement à 57 % chez ceux ayant fréquenté un établissement de langue française.

Éric Beaupré
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