DRUMMONDVILLE
À partir du 3 septembre prochain, et pour une période de six mois, la réception des demandes dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires sera suspendue pour les emplois situés dans la région de Montréal, dont le salaire offert est inférieur au salaire médian du Québec, fixé à 57 000 $. Des exemptions sont toutefois prévues pour certains secteurs stratégiques de l’économie, tels que la santé, l’éducation, la construction, l’agriculture et la transformation alimentaire.
Le gouvernement du Québec souhaite également renforcer son encadrement de l’arrivée des étudiants étrangers sur son territoire. Il juge nécessaire de pouvoir limiter le nombre de demandes en fonction de divers critères, notamment le type d’établissement, le nombre d’étudiants étrangers par établissement, la région, et le niveau d’études. À cet effet, un projet de loi sera déposé cet automne pour permettre un meilleur suivi et une application plus rigoureuse des limitations et de l’encadrement ciblé des étudiants étrangers.
Rappelons que le nombre de résidents permanents au Québec, comprenant principalement des demandeurs d’asile, des travailleurs étrangers temporaires et des étudiants étrangers, a presque doublé entre 2021 et 2024, atteignant environ 600 000 au 1er avril 2024. Face à cette augmentation, le gouvernement du Québec prend des mesures pour réduire le nombre d’immigrants à Montréal afin de protéger la langue française et de limiter les répercussions sur la disponibilité des logements ainsi que sur les services publics.
Le premier ministre, François Legault, a réitéré les attentes du Québec envers le gouvernement fédéral, en demandant une réduction de 50 % du nombre de demandeurs d’asile et de travailleurs étrangers temporaires. Un système de répartition des demandeurs d’asile devrait être établi en collaboration avec le gouvernement fédéral et l’ensemble des provinces d’ici la fin du mois de septembre.
« On doit absolument réduire le nombre d’immigrants temporaires à Montréal pour protéger le français. On doit aussi protéger nos services publics et réduire la pression sur le logement. Le gouvernement fédéral est le grand responsable de l’explosion du nombre d’immigrants temporaires au Québec. On a décidé d’agir dans nos champs de compétence. L’annonce faite aujourd’hui est un premier pas et l’on n’exclut pas d’aller plus loin. On s’attend aussi à ce que le gouvernement fédéral agisse rapidement pour freiner l’arrivée importante d’immigrants temporaires, dont une bonne partie est sous sa responsabilité », a déclaré François Legault, premier ministre du Québec.
Christine Fréchette, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, a ajouté : « L’immigration temporaire pèse lourd sur le Québec – tant sur le français, que sur nos services publics et le logement. En effet, le Québec fait face à une pénurie de main-d’œuvre dans certaines régions, mais avec la hausse du taux de chômage et la présence en grand nombre de demandeurs d’asile sans emploi à Montréal, les entreprises de la métropole doivent faire un effort afin de recruter les gens qui sont déjà ici avant de faire venir de la main-d’œuvre étrangère. Le Québec pose aujourd’hui un geste fort pour réduire l’immigration temporaire avec les leviers dont il dispose et entend se doter prochainement d’un plus grand nombre d’entre eux pour mieux encadrer l’arrivée d’étudiants étrangers. »