DRUMMONDVILLE
La période des bals de fin d’année du secondaire est enfin arrivée. Votre fille est prête ; elle s’est exercée à marcher avec ses talons hauts, qu’elle retirera une heure après son arrivée, parce qu’elle ne les tolèrera plus. Votre garçon a acheté – non, vous avez acheté son complet, qui est tout propre et prêt à être porté, et qui se retrouvera sur une chaise à la première occasion. Votre enfant a décidé comment se maquiller et se peigner après au moins une dizaine d’essais… Ça y est, ils sont prêts.
Mais vos enfants sont-ils prêts pour L’APRÈS-BAL ?
Parce que, on ne se le cachera pas, c’est ça qu’ils attendent avec impatience! Ce moment où, ensemble, ils fêteront avec un minimum de supervision, la fin du secondaire. Soyons honnêtes … L’alcool risque de couler à flots, et d’autres substances seront définitivement de la partie pour certains.
Leur capacité de raisonner sera donc altérée. Largement altérée pour plusieurs! Autrement dit, vos enfants ne seront plus aussi alertes, leurs inhibitions – vous savez, cette petite voix intérieure qui nous dit « non » ou « ce n’est pas une bonne idée » – s’évaporeront sous l’effet des substances, le temps de cette soirée de douces folies.
ET C’EST LÀ QUE LES RISQUES SURVIENNENT.
Parce qu’une personne mal intentionnée pourrait profiter du jugement altéré d’une autre personne, pour assouvir une envie sexuelle.
Parce qu’une personne qui n’a jamais appris (ou compris) qu’il était mal de bénéficier de l’état d’intoxication d’une autre personne pour avoir un contact physique ou une relation sexuelle avec elle, pourrait avoir envie d’essayer – parce que c’est plus facile!
Un petit rappel s’impose ici : une agression à caractère sexuel, c’est une prise de pouvoir sur l’autre. Par exemple, si une personne est consciente qu’elle peut profiter de l’état de consommation avancé d’une autre personne pour avoir des relations sexuelles avec elle alors qu’elle dirait probablement « non » si elle n’était pas en état de consommation, c’est une prise de pouvoir et donc, une agression à caractère sexuel!
La drogue du viol? De façon surprenante, ce n’est pas le GHB ou couramment appelé, la « drogue du viol » qui est la substance la plus dangereuse quand il s’agit d’agression sexuelle. Je sais, c’est trompeur, parce que justement, on la surnomme la « drogue du viol » et il y a une raison pour laquelle elle est identifiée ainsi, mais ce sera pour une autre chronique ! Alors quelle est la substance la plus dangereuse? C’est l’alcool qui est le psychotrope le plus impliqué lors d’agression sexuelle.
Alors voilà. Je le répète. Vos enfants sont-ils prêts pour l’après-bal ?
Voici quelques TRUCS DE PRO pour qu’ils le soient un peu plus !
Sensibilisez vos enfants à la notion éclairée du consentement. Expliquez-leur que de profiter de l’état d’intoxication d’une personne pour avoir une relation sexuelle avec elle, c’est une agression sexuelle.
Sensibilisez vos enfants au consentement tout court. Il doit être clair, libre, éclairé et enthousiaste. Pour vous informer, une chronique précédente a déjà abordé le sujet. Vous pouvez également nous contacter via nos réseaux sociaux – CALACS La passerelle sur Facebook, Instagram ou TikTok -, ou par téléphone au 819-478-3353 pour plus d’informations sur le sujet.
Encouragez votre enfant à être un témoin actif. C’est-à-dire, invitez-le à intervenir s’il fait face à une situation qu’il trouve risquée. Exemple : une personne qui en entraine une autre – qui a beaucoup consommé – loin du groupe. Favorisez-le à écouter son système d’alarme interne qui sonne en lui lorsqu’il voit quelque chose qui cloche et à répondre à cette alarme. Mais pas simplement pour l’autre. Pour lui aussi.
Parlez-leur de l’effet que la pression des pairs peut avoir sur eux. Préparez-les à la possibilité d’être sollicité par les autres à commettre des gestes qu’ils n’auront peut-être pas envie, et apprenez-les à s’affirmer.
Dites à vos jeunes – garçons, filles, non-binaires, peu importe leur genre – qu’il est inacceptable d’agresser sexuellement une autre personne. Que ça constitue un crime, que c’est grave et qu’il y a de lourdes conséquences à ce geste.
Ne dites pas seulement à vos filles de se protéger @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Et s’il vous plait … Ne dites pas seulement à vos filles de se protéger.
Elles le savent déjà. Elles l’ont entendu à maintes reprises. Elles savent protéger leurs verres et rester avec leurs ami.es ou encore feindre de parler au téléphone si elles sont seules et se sentent suivies… Le problème, c’est qu’elles aient besoin de se protéger! C’est là, la réelle source de cette problématique : la tolérance de notre société envers les agressions sexuelles. Ce n’est surtout pas l’incapacité ou la non-volonté de se protéger.
J’espère que vos enfants seront maintenant plus prêts à profiter sécuritairement de ce moment magique qu’est le bal de fin d’études secondaires et que leur après-bal sera mémorable, pour les bonnes raisons!
Bonne saison des bals !
Vous avez des questions sur ce sujet ou n’importe quel autre, écrivez-vous dans notre boite à questions : https://forms.gle/QDPmiPLswumYxv1M6