DRUMMONDVILLE
« On se sent floués, affirme Lisa Courtemanche, présidente du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux (SEMB-SAQ–CSN). Ça fait deux ans qu’on nous promet de discuter des demandes à impact financier une fois les clauses normatives réglées. Or, maintenant qu’on y est, l’employeur exige l’acceptation de plusieurs reculs et retire toutes nos revendications. Ça n’a juste pas de bon sens. »
Les employés de la SAQ, encore affectés par l’abolition de nombreux postes réguliers plus tôt cette année, veulent limiter le recours à la main-d’œuvre précaire pour assurer la continuité des activités.
« À la SAQ, près de 70 % des employé-es sont à temps partiel ou sur appel, déplore Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur du Québec – CSN. Il faut attendre 12 ans avant d’obtenir un poste régulier. Aucune entreprise au Québec n’exploite autant la précarité de son personnel. Il est légitime de réclamer davantage de stabilité et de réduire le recours au travail à temps partiel. »
L’un des points sensibles de la négociation concerne l’assurance collective. Alors que la direction souhaite diminuer les prestations, le syndicat revendique une amélioration des conditions d’accès. Actuellement, les employés doivent attendre sept ans avant d’être admissibles à la couverture. Le syndicat demande de réduire ce délai à cinq ans et d’ajouter une couverture pour les soins dentaires.
« La SAQ génère des bénéfices considérables pour la société québécoise, souligne Jean-François Bordeleau, délégué régional du SEMB-SAQ–CSN. Il est normal que les employé-es cherchent à améliorer leurs conditions de travail, comme dans toute négociation de convention collective. »
Par ailleurs, le syndicat critique l’offre salariale de la SAQ, qui propose une augmentation de 16,5 % sur six ans, une hausse jugée insuffisante comparée aux augmentations récemment accordées aux employés du secteur public en décembre dernier.
Le SEMB-SAQ–CSN, représentant quelque 5 500 employés à travers le Québec, est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) ainsi qu’à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui regroupe 330 000 membres dans diverses régions du Québec et du Canada.