Projet de loi 89 : une menace pour le droit de grève et l’équilibre des relations de travail, selon la FIQ

Projet de loi 89 : une menace pour le droit de grève et l’équilibre des relations de travail, selon la FIQ
Pour la FIQ, cette initiative législative constitue une atteinte aux principes fondamentaux du droit du travail @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a déposé un mémoire dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi n° 89, qui vise à réévaluer les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out. Pour la FIQ, cette initiative législative constitue une atteinte aux principes fondamentaux du droit du travail et un déséquilibre en faveur des employeurs.

Un projet de loi qui remet en cause le droit de grève

Selon Julie Bouchard, présidente de la FIQ, ce projet de loi affaiblit le rapport de force des salariés syndiqués. « La grève n’est pas une menace pour la population, puisque dans plus de 90 % des cas, les négociations se règlent sans qu’elle soit nécessaire. Plutôt que de favoriser un rééquilibrage des forces, le gouvernement choisit de restreindre les droits des travailleurs au profit des employeurs. On peut sincèrement se demander quelles sont les motivations derrière cette initiative, sinon un agenda politique visant à favoriser certains intérêts », affirme-t-elle.

Une riposte à la mobilisation de l’automne 2023?

La FIQ voit dans cette législation une réaction punitive à la mobilisation syndicale qui a contraint le gouvernement à faire des concessions aux salariés du secteur public lors des dernières négociations. Le droit de grève, reconnu par la Charte canadienne des droits et libertés et confirmé par la Cour suprême du Canada en 2015 dans l’arrêt Saskatchewan, pourrait être mis à mal par le projet de loi n° 89, qui contourne cette décision sans recourir à une loi spéciale.

Une atteinte aux droits des salariés

Pour la FIQ, l’instauration d’un service minimal en cas de grève revient à une extension déguisée de la notion de services essentiels, sans preuve tangible que la sécurité de la population en dépend. « C’est une attaque directe contre les salariés qui luttent pour des conditions de travail décentes », dénonce Julie Bouchard.

Une invisibilisation du travail des femmes

La FIQ souligne que ce projet de loi renforce les inégalités systémiques touchant les secteurs à forte présence féminine, comme la santé et l’éducation. « En restreignant les droits des salariés, le gouvernement perpétue un statu quo où les femmes sont marginalisées dans les décisions politiques qui les concernent. Le PL89 complique encore davantage la reconnaissance de leur expertise et leur accès à des conditions de travail équitables », ajoute la présidente.

Un appel au retrait du projet de loi

La FIQ exhorte le gouvernement à abandonner ce projet et à se concentrer sur l’amélioration des conditions de travail dans le secteur public. « Plutôt que de s’attaquer aux droits des travailleurs syndiqués, le gouvernement devrait investir dans le renforcement des services publics », conclut Julie Bouchard.

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Éric Beaupré
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