Ruptures de service appréhendées en pharmacie d’hôpital dès le 1er décembre 2024

Ruptures de service appréhendées en pharmacie d’hôpital dès le 1er décembre 2024

DRUMMONDVILLE

 L’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.) sonne l’alarme devant l’échéance du 1er décembre 2024 où les pharmaciens à l’emploi du réseau de la santé ne seront plus autorisés à travailler à titre de main-d’oeuvre indépendante (MOI) dans des hôpitaux en manque majeur de pharmaciens. Bien que l’A.P.E.S. ne soit pas favorable à cette forme de « dépannage », elle maintient que celle-ci demeure indispensable pour éviter des bris de service, et ce, tant que des solutions porteuses ne sont pas en place.

Étant donné l’expertise nécessaire pour exercer la pharmacie en milieu hospitalier, la main-d’œuvre indépendante dans ce secteur est en grande partie constituée de pharmaciens à l’emploi des hôpitaux. Ces pharmaciens « dépanneurs » vont prêter main forte de leur plein gré durant des vacances ou des congés sans solde. Le recours aux agences de placement de personnel est donc beaucoup moins fréquent en pharmacie d’établissement que dans d’autres catégories d’emploi.

Or, un règlement sur la main-d’oeuvre indépendante en vigueur depuis octobre dernier combiné à l’entrée en fonction de Santé Québec comme employeur unique font en sorte d’empêcher les pharmaciens des établissements de santé d’agir comme main-d’œuvre indépendante dans le réseau dès le 1er décembre. Le 30 octobre 2024, l’A.P.E.S. a informé les autorités du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) des défis que pose ce règlement.

« Depuis, des solutions irréalistes, voire farfelues, circulent et à quelques jours de l’échéance du 1er décembre, personne ne sait ce qui va se passer. Des départements de pharmacie craignent de se retrouver en rupture de service. C’est notamment le cas au Bas-St-Laurent et sur la Côte-Nord », a déclaré la directrice générale de l’A.P.E.S., Linda Vaillant, pharmacienne. « Pour sécuriser les services pharmaceutiques aux patients, nous demandons au gouvernement d’appliquer dès maintenant un moratoire sur le règlement relatif à la MOI. Cela donnera le temps aux parties de discuter de solutions pérennes pour les soins et services pharmaceutiques dans les hôpitaux », a poursuivi Mme Vaillant.

Éric Beaupré
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