En collaboration avec la Ferme R & R Boisvert inc. et Les Entreprises Frédéric Laforce inc. à Sainte-Elphège, ce projet consiste à ancrer du bois mort au fond du cours d’eau Daneau afin de stabiliser son débit en guise de solution durable aux problèmes d’érosion de la rive, un défi fréquemment vécu par les productrices et producteurs agricoles de la région.

Plusieurs experts du milieu, dont le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ), COPERNIC et la firme Rivières, spécialisée en morphologie des cours d’eau, ont collaboré à la réflexion et la concrétisation de cette initiative pouvant potentiellement répondre au besoin des productrices et producteurs agricoles de la région possédant des terres en bordure de cours d’eau dynamiques.

« Au début, mon plan était de faire un enrochement pour stabiliser le cours d’eau, mais après avoir vu la présentation de la firme Rivières, j’ai compris que cela ne réglerait pas mon problème », s’exprime M. Mathieu Boisvert, copropriétaire de la Ferme R & R Boisvert inc. de Sainte-Elphège.

L’enrochement est une technique couramment utilisée dans le monde agricole pour lutter contre l’érosion des rives. Cependant, cette méthode, qui est coûteuse pour les productrices et producteurs agricoles, ne résout que certains types de problèmes spécifiques. Actuellement, les experts cherchent des solutions qui répondent à la fois aux besoins des productrices et producteurs agricoles ainsi qu’aux exigences agroenvironnementales.

La méthode adoptée dans le cas du cours d’eau Daneau consiste à récolter des billes de bois et des branches pour créer des structures ancrées au fond du cours d’eau à l’aide de piquets de bois. Ces structures, semblables à de petits barrages poreux, permettent à l’eau de circuler tout en interceptant les sédiments. Sur un tronçon de 500 mètres, 25 de ces structures ont été installées. Cette approche permet de limiter l’élargissement du cours d’eau tout en favorisant sa renaturalisation, en créant des habitats pour la faune et en améliorant la qualité de l’eau.

« Il y a toutes sortes d’approches pour améliorer nos cours d’eau, mais de toutes les possibilités, le bois mort était la seule approche gagnant-gagnant pour ce site. On imite ce qui se passe en milieu naturel : les vieux arbres tombent dans les cours d’eau et participent à la dynamique des rivières. », souligne M. Sylvio Demers, hydrogéomorphologue chez Rivières.

Dans le cadre de ce projet pilote, un suivi sera réalisé avec la Ferme R & R Boisvert inc. et Les Entreprises Frédéric Laforce inc. pour évaluer les impacts de cette initiative. Les résultats recueillis au cours des prochaines années permettront d’explorer les moyens pour appliquer cette méthode à d’autres cours d’eau en milieu agricole. L’équipe de Ferme Progrès espère que ce projet pilote ouvrira la voie à de nouvelles pratiques durables pour la gestion des cours d’eau dans le secteur agricole.