M. Guy Morin, de l’entreprise Giguère & Morin, située à Saint-Félix-de-Kingsey, se dit inquiet en entrevue au Vingt55, comme plusieurs autres entrepreneurs @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Alors que les réactions et le programme du gouvernement fédéral sont attendus en réponse aux tarifs douaniers en vigueur depuis hier, le député Martin Champoux a réagi par voie de communiqué, en marge de la rencontre des manufacturiers et des entreprises de la région de Drummond et du Centre-du-Québec, qui se tenait ce matin au Centre Expo Promutuel de Drummondville. Andrée-Anne Béliveau, directrice de bureau et responsable de la gestion, des communications, des relations avec les entreprises et les municipalités ainsi que des programmes de subvention, y représentait le député de Drummond.

« On commence à voir un peu plus clair dans la stratégie de Donald Trump explique par voie de communiqué le député Martin Champoux, : couper l’air à ses principaux partenaires commerciaux ; monopoliser l’attention des médias et de l’opinion publique, et tenter le plus longtemps possible d’attirer les entreprises et les sièges sociaux aux États-Unis avant que l’inflation, les bourses ou les taux d’intérêt ne le forcent à reculer. Il est impératif que le Québec, le Canada, le Mexique et l’Europe puissent établir une stratégie commune pour couper court aux manœuvres américaines. On doit procéder sans tarder : l’agriculture, l’aluminium, le bois ou la culture du Québec sont aux premières lignes. Ces secteurs sont des proies clairement identifiées par le prédateur économique de la Maison-Blanche. Quelqu’un devra les protéger, parler pour le Québec. Je m’engage, aux côtés de mes collègues du Bloc Québécois, à me battre pour nos industries, nos ressources, nos PME et les emplois de notre monde, ainsi que pour les retraités, dont le pouvoir d’achat est de nouveau affaibli », affirme M. Champoux.

Des entrepreneurs rencontrés ce matin s’inquiètent de la situation et de la crise économique dans laquelle le président Donald Trump plonge les entreprises.

M. Guy Morin, de l’entreprise Giguère & Morin, située à Saint-Félix-de-Kingsey, se dit inquiet, comme plusieurs autres entrepreneurs.  « Dès demain, une hausse de 25 % des droits de douane américains entrera en vigueur. Ensuite, il faudra négocier avec mon client américain dans un contexte commercial incertain. Comme les enquêtes ne sont pas incluses dans nos contrats pour déterminer qui paie ces droits, les entreprises américaines nous répercutent ces coûts, et nous en subissons directement l’impact », explique M. Morin en entrevue au Vingt55.

Cette situation exerce une pression énorme sur plusieurs entreprises, qui risquent de voir leurs clients américains se tourner vers d’autres fournisseurs aux États-Unis, au détriment des importations et exportations locales.

« À titre d’exemple, mon entreprise pourrait perdre un client qui se tournerait vers un autre fournisseur, ce qui représenterait une perte annuelle de 250 000 $ de chiffre d’affaires », ajoute M. Morin.« Nous espérons donc voir le gouvernement fédéral réagir et, surtout, que les ententes commerciales se stabilisent rapidement », conclut-il.

De son coté le député de Drummond précise « Nous réitérons notre ferme engagement envers les Québécois à mettre de l’avant leurs priorités et leurs intérêts économiques uniques et différents, que ce soit dans la négociation menée par le Canada, en Amérique ou au niveau international. Face aux tentatives d’intimidation de Donald Trump, la voix du Bloc Québécois va s’affirmer avec force pour préserver les intérêts économiques du Québec et, en particulier dans mon cas, ceux des entrepreneurs de la région de Drummond. Il suffira au Canada d’être un partenaire de bonne foi pour pouvoir compter sur notre collaboration », indique le député Champoux.

« La crise est très grave et il serait irresponsable de la minimiser. Je pense quand même qu’il s’agit d’une occasion de rattraper des échéances de changements et d’adaptation de notre économie qu’on aurait dû entreprendre il y a longtemps en termes de résilience, en termes d’innovation, en termes de verdissement de l’économie québécoise et évidemment, de capacité d’adaptation. D’ici là, nous devrons déployer un programme de prêts au bénéfice des entreprises pour assurer des liquidités transitoires et nous assurer que les secteurs propres au Québec ne seront pas sacrifiés au profit du secteur automobile de l’Ontario ou des pétrolières de l’Ouest. De même, il faudra prendre la mesure des revenus que généreront les contre-tarifs et inviter Ottawa à s’aligner sur la réponse rapide de Québec », conclut Martin Champoux.