DRUMMONDVILLE
Des représentants de regroupement de citoyens et de citoyennes préoccupés par l’enjeu de l’éolien @ Crédit photo regroupement citoyen Tous droits réservés.
Face à la menace de la dénationalisation de notre électricité et au contournement des mécanismes de consultation publique par le gouvernement provincial, nos municipalités doivent s’assurer que la production d’énergie soit développée dans l’intérêt collectif de leurs citoyennes et citoyens, et non celui des promoteurs privés.
Le juriste et sociologue, le Dr. Richard E. Langelier, a élaboré un projet de règlement municipal établissant des balises pour encadrer les projets de développement d’énergie renouvelable, visant à réaffirmer la compétence des municipalités en matière d’environnement sur leur territoire et leur devoir d’assurer la santé, la sécurité, le bien-être, la tranquillité et l’équité de leurs citoyennes et citoyens.
Lorsqu’il est adopté, ce règlement protège les élus en plaçant la transparence et la représentation fidèle des personnes les ayant élus au premier plan de toute décision. Les communautés locales sont consultées en amont de la création d’un projet de production d’énergie, plutôt que d’être confrontées à des faits accomplis, comme c’est le cas actuellement dans plusieurs MRC.
La consultation publique permet de sensibiliser la population aux avantages et inconvénients d’un projet, de réfléchir à minimiser ses impacts et ouvre également la discussion sur les différentes options disponibles pour la communauté, notamment le type d’énergie (solaire, efficacité énergétique, masse thermique, etc.) et le modèle d’affaires (par exemple, le Parc éolien Pierre-De Saurel, un projet communautaire de la MRC de Sorel-Tracy).
« Les choix orienteront l’avenir des Québécois et Québécoises tout au long du 21e siècle ; on ne peut se permettre de faire des erreurs. Nous avons besoin d’un débat sur la transition énergétique », déclare Gérard Montpetit du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement.
Face à l’accélération des projets éoliens, des regroupements régionaux s’organisent.
Une rencontre des regroupements de citoyens et de citoyennes concernés par la problématique des éoliennes est prévue le 24 mars pour s’organiser à l’échelon provincial.
La méthode actuelle, où des compagnies privées répondent à l’appel d’offres d’Hydro-Québec pour signer des contrats de projet éolien directement avec les propriétaires, pose notamment des enjeux de sécurité alimentaire (réduction de l’espace cultivable et perturbation des écosystèmes agricoles), d’impact écosystémique et de division sociale.
« Depuis toujours, la filière éolienne au Québec a été et est encore développée de façon scandaleuse, non seulement en raison de son grave déficit démocratique où les citoyens sont écartés des décisions, mais aussi parce qu’elle satisfait surtout les besoins de l’industrie », déclare Claude Charron, riverain d’un projet éolien de l’érable.
Des regroupements de douze MRC différentes sont derrière la conférence : Mékinac, Arthabaska, de L’Érable, des Chenaux, des Appalaches, des Sources, Drummond, Nicolet-Yamaska, Bécancour, des Maskoutains et des Jardins-de-Napierville. Ils sont appuyés par des représentants de Vents d’élus et du Regroupement vigilance hydrocarbure Québec (RVHQ).
Éolienne et energie renouvelable © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.