Éducation
La question de la rémunération des stages est devenue centrale dans les préoccupations des étudiants. Le refus de rémunérer un travail souvent essentiel à la formation professionnelle est perçu comme une injustice que de nombreux étudiants rejettent fermement.
L’assemblée générale extraordinaire de l’Association Générale Étudiante de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (AGEFLESH) a voté un mandat de grève de trois jours, soit le 26, 27 et 28 mars prochains, en réaction au dépôt du budget provincial. Malgré un déficit de 11 milliards, ce budget ne tient toujours pas compte de la situation de précarité dans laquelle se retrouvent les stagiaires non-salariés.
Parallèlement, l’Association Étudiante du Cégep de Sherbrooke (AÉCS) s’est dotée d’un mandat de grève de deux jours, soit les 26 et 27 mars prochains, lors de son dernier référendum qui a duré quatre jours.
Ce qui est dénoncé par nos membres, c’est, certes, l’absence de salaire pour les stagiaires, mais encore plus la non-reconnaissance du travail des femmes dans des domaines d’emplois pourtant essentiels à notre société. Le travail invisible des femmes et cette non-reconnaissance débutent dès les bancs d’école ; c’est aberrant, explique Victoria Vieira, Responsable aux affaires externes de l’AGEFLESH. Il n’est pas normal qu’en 2024, alors que la condition précaire dans laquelle se retrouvent les femmes dans notre société est ouvertement reconnue, les stagiaires des domaines à prédominance féminine ne soient toujours pas payées. Ces stagiaires sont regroupées principalement dans les domaines du travail social, des soins infirmiers, de la physiothérapie, en techniques policières, en éducation et encore davantage en sciences humaines.
Comme l’indique Abdoullah Hajji, responsable de l’information et porte-parole de l’AÉCS, « On trouve que c’est inégal. Ce n’est pas quelque chose qui peut être faisable maintenant, qu’on fasse travailler des gens pour des tâches qui sont faites par des employés payés, alors que ceux qui les exécutent pendant qu’ils sont aux études ne le sont pas. » La colère monte d’un cran lorsqu’on considère qu’au contraire, les étudiants dans des domaines à prédominance masculine comme en génie, en sciences et en gestion sont payés durant leurs stages, en plus d’être accueillis avec de meilleures conditions de travail une fois sortis des bancs d’école.
Le dernier budget du gouvernement du Québec présentait un déficit de 11 milliards de dollars. Un budget qui s’annonçait mettant l’éducation et la santé au premier plan a encore une fois oublié les stagiaires et le travail des femmes. Comme le mentionne Victoria Vieira, responsable aux affaires externes de l’AGEFLESH, « Le travail des femmes, principalement le travail des stagiaires, est une nouvelle fois invisibilisé dans ce budget. Il n’est pas normal que des étudiants en génie aient des bourses en plus d’être payés, alors qu’en travail social, nous continuons d’être exploitées par le gouvernement. » Nous aimerions également rappeler que l’exploitation des femmes, qui ne peut plus être mentionnée à l’Assemblée nationale, a encore lieu dans nos sociétés, l’absence de salaires pour les stagiaires n’en est qu’un autre exemple.
La levée des cours se fera dans une ambiance festive teintée de colère. Paraîtrait-il que nous ne devons pas aller à l’école pour avoir accès à la décence de la part de notre gouvernement. En ce sens, au Cégep et à l’université, des activités seront organisées pour faire la grève et mettre en lumière notre mécontentement, encore une fois, face à l’indifférence du gouvernement et plus particulièrement celle de Mme Pascale Déry qui nous fait de fausses promesses.de dénoncer les deux représentants.