Le harcèlement sexuel de rue, moins banal qu’on pense! …Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle

Le harcèlement sexuel de rue, moins banal qu’on pense! …Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle
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DRUMMONDVILLE

Le harcèlement de rue est TELLEMENT COMMUN qu’il est perçu comme NORMAL et par le fait même, BANALISÉ. « C’est pas si grave » me direz-vous? Oui, ça l’est. Et plus qu’on le réalise!….Osons en parler!
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Sachez que le harcèlement sexuel est une expérience qui dévalorise les femmes et les hommes de toutes orientations sexuelles, cultures et croyances. Des commentaires déplacés aux gestes obscènes, en passant par le suivi persistant, ces comportements peuvent avoir un impact profond sur le sentiment de sécurité et de bien-être des personnes qui le subissent.

RECONNAITRE LE HARCÈLEMENT SEXUEL DE RUE

Pour bien se comprendre, commençons par définir ce qu’est exactement le harcèlement sexuel de rue. Mentionnons d’abord que c’est un problème de société qui touche de nombreuses personnes, MAIS, surtout des femmes, peu importe où vous habitez sur notre belle planète.

Il s’agit de comportements (attitude, paroles ou gestes) à connotation sexuelle adressés à des personnes dans des espaces publics, leur envoyant des messages irrespectueux, humiliants, menaçants, insistants et surtout non sollicités en raison de leur genre, orientation sexuelle, couleur de peau, croyance, situation de handicap…

Se produisant à toute heure de la journée, le harcèlement de rue inclut divers types de comportements. En voici quelques exemples :

Suivre – insulter – siffler – fixer du regard – commenter l’apparence physique, solliciter sexuellement, menacer, toucher, etc…

Le harcèlement de rue à caractère sexuel fait partie d’un continuum de violences souvent banalisées, qualifiées d’ordinaires. C’est une forme de violence sexuelle et non, même si plusieurs s’en amuse encore, ça n’a rien de drôle ou d’innocent pour les personnes qui le subissent.

L’AMPLEUR DU PROBLÈME

80% des femmes ont déjà été victimes

de harcèlement de rue.

Le harcèlement de rue est le 1er problème auquel les femmes font face dans le monde. C’est malheureusement une expérience courante pour elles et ce, surtout si elles sont âgées de 18 à 24 ans. Et vous savez quoi? C’est pire encore si elles sont de la diversité de genre, de la diversité sexuelle, racisées, autochtones ou en situation de handicap.

76% des gens en ont été témoins de harcèlement de rue.

Très peu ont réagi.

Pourquoi est-ce si difficile de faire quelque chose pour aider lorsque l’on est témoin de harcèlement de rue? Voici quelques raisons :

Personne d’autre n’intervient : l’effet spectateur. Plus il y a de témoins, moins il est probable que quelqu’un intervienne. Il faut du courage pour être le premier à agir.

Je crains d’aggraver les choses : Craindre pour soi ou pour quelqu’un d’autre est un sentiment légitime. Nous apprendrons plus loin qu’il est possible de choisir une action indirecte, comme demander de l’aide à quelqu’un.

Ce n’est pas si grave : la fameuse banalisation, une perception bien ancrée.

Lors d’une étude sur le sujet, 86% des personnes ayant été témoins de harcèlement de rue ont relevé un manque de formation sur les différentes façons d’intervenir.

LES CONSÉQUENCES

Les conséquences du harcèlement sexuel de rue sont multiples. Il peut engendrer un sentiment d’insécurité, d’anxiété et de peur chez les victimes, au point d’arrêter de fréquenter certains lieux ou de choisir d’autres moyens de transport. Quand on vit du harcèlement sexuel, on peut aussi développer une image de soi négative, voire un sentiment de honte.  De plus, il contribue à perpétuer les inégalités de genre en renforçant l’idée que les femmes sont des objets sexuels.

QUOI FAIRE?

Le harcèlement sexuel de rue est un problème complexe et nécessite une approche multidimensionnelle. Cela comprend l’éducation et la sensibilisation, l’application de la loi, et la création d’espaces publics sûrs et inclusifs. Il est également crucial d’encourager les témoins à intervenir lorsqu’ils sont témoins de harcèlement.

La méthode des « 5D » pour lutter contre le harcèlement de rue 1

Apprenez à réagir lorsque vous êtes témoin ou victime de harcèlement sexuel dans des espaces publics en suivant la formation de 10 mtes « Stand up » de la Fondation des femmes et l’ONG « Right to be » et L’Oréal Paris.

LIEN vers la formation en ligne : https://www.standup-international.com/fr/fr/

Une technique simple et facilement mémorisable par tous.tes.

Voici les 5 D: 

Distraire : si tu vois une personne en difficulté, intervient avant que la situation ne dégénère pour distraire l’attention de son harceleur. Tu peux lui demander l’heure, ton chemin ou même faire semblant de la connaître.

Déléguer : si tu ne te sens pas capable d’intervenir seul.e, demande de l’aide à quelqu’un d’autre (passants, commerçants, chauffeur.es de bus…) Ils pourront t’aider à gérer cette situation.

Documenter : si tu as ton téléphone sur toi, n’hésite pas à filmer ou photographier la scène. Dans ce cas, indique discrètement la date, l’heure et le lieu pour que ces informations figurent dans la vidéo. Non pas pour la diffuser sur les réseaux sociaux mais pour constituer des preuves que la victime pourra utiliser si elle souhaite porter plainte.

Diriger : selon la situation et sans te mettre en danger, tu peux directement intervenir auprès de la victime en demandant à l’harceleur d’arrêter et de partir.

Dialoguer : une fois l’harceleur parti, tu peux aller voir la victime pour la rassurer, lui dire qu’elle n’est pas seule et lui demander si elle a besoin de quoi que ce soit. Surtout ne pas la brusquer et lui expliquer que le comportement de cet harceleur n’est pas normal et qu’elle n’est absolument pas fautive.

LE MOT DE LA FIN :

« Quand un automobiliste crie un commentaire sur la rondeur des fesses d’une personne qui marche sur le trottoir; ce n’est pas un compliment.

Quand un inconnu interrompt une personne qui lit dans un parc pour lui demander son numéro de téléphone; ça ne crée pas une nouvelle amitié.

Quand un passager touche la poitrine de quelqu’un dans un autobus rempli, ce n’est pas « par hasard », parce qu’il manque d’espace. » 2

NON AU HARCÈLEMENT SEXUEL DE RUE.

Ensemble on peut faire une différence.

 

Julie Ouellet

Directrice générale – CALACS La passerelle

https://calacs-lapasserelle.org/

© Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Julie Ouellet
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