DRUMMONDVILLE
Environ une cinquantaine d’intervenants des différents services d’urgence de Drummondville se sont réunis à l’Olympia Yvan Cournoyer de Drummondville pendant deux jours, tous unis par le même objectif : sensibiliser et conscientiser les finissants et finissantes du secondaire aux risques réels de la conduite avec les facultés affaiblies.
Près de 50 intervenants d’urgence réunis pour laisser un message important aux finissants de Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Un objectif commun a mobilisé les différents services d’urgence : policiers de la SQ, pompiers de la MRC de Drummond, paramédics de Dessercom, coroners, journalistes, élèves en techniques policières et paramédics du Collège Ellis, l’équipe de Grafixels, remorqueurs, et même le service de la morgue ainsi que le transporteur de JN Donais. Pendant deux jours, ils ont réuni leurs services et leur volonté afin de sensibiliser et conscientiser les étudiants aux risques et aux conséquences réelles de la conduite avec les facultés affaiblies
Des émotions aussi proches de la réalité avaient pour objectif de sensibiliser les 1000 élèves de 5ème secondaire venus assister à la simulation d’un accident mortel causé par la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et/ou les drogues.
Le bruit des sirènes, le message d’alerte de la centrale 911, une victime éjectée du véhicule, une autre qui rend l’âme durant sa prise en charge par les paramédics, tandis que le conducteur est interpellé par un policier de la Sûreté du Québec. Les pompiers de la MRC de Drummond procèdent à la désincarcération minutieuse des trois occupants pris au piège dans l’amas de ferraille. Le coroner Yvon Garneau vient constater et confirmer le décès de l’un des leurs éjectés gisant au sol. Ensuite, il confirme à un journaliste, témoin de la scène, le décès d’un jeune étudiant éjecté qui sera placé dans un sac mortuaire et pris en charge par les transporteurs de JN Donais. Pendant ce temps, une deuxième victime subit les conséquences funestes d’un conducteur qui sera accusé de conduite avec les facultés affaiblies.
Tout est mis en œuvre pour faire vivre un scénario qui se répète trop souvent chaque année dans la réalité de ces intervenants, policiers, pompiers, paramédics, coroners et journalistes à l’approche des bals de finissants. Ils appréhendent que les rôles ne soient inversés et qu’ils deviennent les acteurs de l’imprudence et de l’insouciance d’un adolescent qui aura oublié les véritables risques de la conduite avec les facultés affaiblies.
Les trois représentations effectuées sous la coordination de Nancy Lussier, coordonnatrice pour une troisième fois, ont permis à Espace Rivière de dresser un bilan plus que positif de l’expérience, qui comportait sa part de défis, tant techniques que de rendre le tout aussi proche de la réalité.
La mère et la sœur de Joseph Robichaud, étudiant du Collège Saint-Bernard décédé dans un accident de la route, ont livré un message saisissant. Allan Guénette, étudiant du Collège Ellis, est ensuite venu parler de son arrestation et des conséquences sur sa vie © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Le décès d’un étudiant de Drummondville met en lumière les différentes facettes et enjeux de la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool, les drogues mais aussi la fatigue.
Les proches de Joseph Robichaud ont également témoigné de la perte d’un fils et d’un frère, décédé à la suite d’un accident de la route le 19 octobre 2014 à l’âge de 18 ans après s’être endormi au volant.
L’étudiant du Collège Saint-Bernard est décédé alors qu’il venait d’avoir 18 ans et allait rejoindre des amis. Dans son cas, il a pris la route avec les ‘’facultés affaiblies’’ par la fatigue a témoigné sa mère et sa sœur, une décision qui lui a malheureusement été fatale pour l’étudiant et sportif à la vie remplie d’espoirs, comme en ont témoigné avec émotion sa mère et sa sœur. Elles ont toutes deux rappelé l’importance de faire les bons choix avant de prendre la route afin de ne pas laisser les amis, les proches et la famille dans le deuil. « C’est si évitable, il s’agit de prendre conscience et de faire le bon choix, d’écouter ceux qui nous entourent parfois, » a ajouté la mère de Joseph Robichaud.
Si la mort physique n’est pas toujours au rendez-vous, la mort d’un projet de vie peut être la conséquence de la conduite avec les facultés affaiblies, comme en témoigne un étudiant Drummondvillois.
En effet, Allan Guénette, étudiant du Collège Ellis, a été arrêté en avril dernier alors qu’il croyait être en mesure de conduire après un verre ou deux.
« Déjà, si vous vous posez la question de savoir si vous êtes capable ou non, c’est que vous n’êtes pas en mesure de conduire, » a affirmé l’étudiant qui est courageusement venu témoigner de son arrestation. « Ma carrière de policier est visiblement compromise pour une conduite de deux minutes le soir d’une fête entre amis. J’ai été arrêté et je dois en subir les conséquences, » a-t-il ajouté. Son témoignage a eu un effet certain sur ceux venus assister à la présentation. Allan Guénette espère éviter à un autre étudiant, à l’aube de sa vie adulte, de subir des conséquences graves, telles que la perte de son permis de conduire et un casier judiciaire, un message de sensibilisation concret et important devant les quelques 1000 élèves.
Le coroner Martin Sanfaçon a pris la parole pour rappeler que la réalité d’un tel scénario est plus fréquente qu’on le croit, tandis que le coroner Yvon Garneau agissait à titre de coroner pour les présentations © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
De nombreux élèves ont constaté que la dure réalité d’un accident mortel dans leur vie et entourage montre que les accidents de la route n’arrivent pas qu’aux autres.
Les élèves, en grande majorité, étaient visiblement touchés par la scène et le scénario aussi grand et réaliste que dans la réalité. Un constat frappant soulevé par le coroner Martin Sanfacon.
Le coroner Martin Sanfaçon a pris la parole pour rappeler qu’ici, le scénario pouvait leur sembler loin de leur vie, jusqu’à ce qu’il interroge les jeunes sur ceux qui ont été touchés de près par le décès d’un(e) ami(e). Près du tiers d’entre eux ont levé la main, réalisant le nombre de personnes impactées par la perte d’un proche ou d’un ami lié à un accident de la route, un constat frappant et troublant qu’un trop grand nombre de jeunes sont déjà touchés par les accidents de la route sous une forme ou une autre.
Le député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, venu assister à l’une des représentations, n’a pas manqué de saluer l’objectif de cette présentation tout en rappelant l’importance de sensibiliser tant les élèves que les adultes de demain aux conséquences importantes de la conduite avec les facultés affaiblies. Il a souligné son soutien au travail d’Espace Rivière, qui permet la tenue de ce type d’événement. « Si cela permet à une seule personne de prendre conscience des risques de la conduite avec les facultés affaiblies ou de la responsabilité à l’égard des autres, la mission et l’objectif seront atteints, » a ajouté le député de Drummond-Bois-Francs, présent avec son équipe.
« La sécurité routière est l’affaire de tous, et l’implication notamment de futurs policiers du Collège Ellis et de paramédicaux de Dessercom permet de prévenir les comportements dangereux, » a mentionné le Ministre et député de Johnson, André Lamontagne. « Je félicite le travail de la directrice d’Espace Rivière, Nancy Lussier, qui réunit année après année les membres de la communauté drummondvilloise pour sensibiliser nos jeunes aux dangers de la conduite avec facultés affaiblies, » a ajouté le ministre André Lamontagne.
Le Vingt55, prenait part à la présentation à titre de photographe et vidéo journaliste © Crédit photo Vingt55. Tous droits réservés.
Le Vingt55 prenait part à la présentation à titre de photographe et vidéo journaliste et profite également de l’occasion pour souligner l’importance de ne pas conduire avec les facultés affaiblies, bien sûr, mais aussi d’agir face à un conducteur qui quitte une fête, une soirée, ou encore en tant que passager.
Rappelons que nous avons le pouvoir de ne pas monter à bord d’un véhicule si nous doutons des capacités de conduire du conducteur, ou d’inviter un conducteur à s’immobiliser. Il n’est jamais trop tard pour prendre la bonne décision et éviter un drame, ou empêcher un(e) ami(e) de conduire avec les facultés affaiblies en offrants de choisir un conducteur désigner pour la soirée, de prendre un service de raccompagnement, un taxi ou même de recontacter un parent qui sera heureux de vous parler plutôt que d’entendre parler de vous ou de recevoir la visite de policiers chargés d’annoncer l’une des pires nouvelles pour un parent, la perte d’un enfant à la suite d’un accident de la route.
Près de 50 intervenants d’urgence réunis pour laisser un message important aux finissants de Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.