Hôpital Sainte-Croix : les problèmes s’accumulent, le personnel à bout de souffle, un projet de nouvel hôpital toujours absent du PQI

Hôpital Sainte-Croix : les problèmes s’accumulent, le personnel à bout de souffle, un projet de nouvel hôpital toujours absent du PQI
Le débat politique autour de la construction d’un nouvel hôpital à Drummondville semble s’être transformé en mauvais vaudeville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

L’hôpital Sainte-Croix de Drummondville demeure en pleine crise, subissant une dégradation constante de ses infrastructures et des conditions de travail préoccupantes. Les infiltrations d’eau répétées, les risques structurels croissants et les pannes fréquentes d’ascenseurs compromettent la sécurité et l’efficacité du personnel au quotidien. Ces problèmes ont également un impact réel sur les patients, qu’ils se présentent aux urgences ou dans d’autres départements pour recevoir des soins essentiels.

Cette situation, maintes fois dénoncée, mobilise le personnel de l’hôpital, les médecins ainsi que les membres de la coalition pour un nouvel hôpital régional à Drummondville, dirigée par son président David Bélanger.
Des employés de l’hôpital n’hésitent plus à exposer publiquement l’urgence et la gravité des problèmes rencontrés, notamment par le biais de vidéos qui dénoncent et rappellent les nombreux bris d’équipements et l’état de désuétude de l’établissement. Selon eux, ces enjeux ne sont plus à démontrer, mais nécessitent d’être pris en charge efficacement et sans délai.

Les « codes émeraude » – déclenchés pour des urgences telles que des dégâts d’eau nécessitant l’intervention d’équipes de nettoyage – sont devenus presque routiniers, témoignant à la fois de l’ampleur de la crise et de l’absurdité de la situation actuelle, selon plusieurs employés.

Des mesures provisoires, telles que l’installation de filets de protection et de bâches pour empêcher la chute de briques des façades endommagées, ainsi que des interventions ponctuelles pour gérer des inondations, n’ont pas suffi à inciter le gouvernement du Québec à agir et à prendre les décisions qui s’imposent plus rapidement.

Récemment, une panne simultanée des deux ascenseurs principaux a contraint le personnel à transporter les patients sur des civières ou en fauteuils roulants, en utilisant le seul ascenseur fonctionnel destiné aux soins intensifs, a confirmé la Dre Catherine Tétreault. Cette situation a également compliqué la distribution des repas aux étages. « Ce n’est malheureusement pas un cas isolé, mais une situation fréquente », a expliqué une employée, corroborant les propos de la Dre Tétreault.

L’employée a également précisé que les bris récents et récurrents des ascenseurs sont bien documentés, tout comme d’autres problèmes tels que des dysfonctionnements de gicleurs ou des défaillances d’isolation et de plomberie dans l’hôpital. « Il est courant de devoir faire appel aux pompiers pour régler ces problèmes », a-t-elle déploré.

Par ailleurs, un scanneur médical est également tombé en panne durant cet épisode, ajoutant encore plus de pression sur un personnel déjà épuisé.

Une logistique mise à rude épreuve

Une inondation récente dans la zone d’urgence, près de l’entrée des ambulances, a encore compliqué la gestion des services. « Nous improvisons pour maintenir un fonctionnement minimal, mais cela ne peut plus durer », affirme une employée, exprimant l’exaspération de ses collègues.

Elle critique vivement le fait que les conflits politiques prennent le pas sur l’urgence réelle. « Les discours et promesses politiques n’ont rien changé. Pourquoi cela prend-il autant de temps alors que la situation exige des actions immédiates ? », interroge-t-elle.

Une détérioration inquiétante

Les infiltrations d’eau, les problèmes de plomberie et les ascenseurs défectueux affectent gravement l’hygiène et la sécurité, augmentant les risques pour le personnel et les patients. Certains employés évitent même d’utiliser les ascenseurs par crainte d’y rester coincés.

« Si les mêmes problèmes survenaient au Parlement, les décisions seraient prises dans l’heure avance une employée Pourquoi ne pas accorder la même priorité à l’hôpital Sainte-Croix ? », questionne une employée. Elle ajoute que le débat politique autour de la construction d’un nouvel hôpital à Drummondville semble s’être transformé en mauvais vaudeville, où une brique est devenue un symbole absurde de l’inaction gouvernementale.

Malgré ces conditions, le personnel continue de fournir des soins à la population, mais demande au gouvernement et au ministre de la Santé de reconnaître l’urgence de la situation.

« Nous avons besoin d’infrastructures sécuritaires et adaptées pour soigner dignement nos patients », conclut une employée, déplorant que les besoins réels soient relégués derrière des enjeux politiques. L’employée de l’hôpital souligne que le travail dans ces conditions aussi précaires et difficiles ne devrait plus être toléré. « Il est temps que les dirigeants prennent des engagements concrets et réalisent les actions nécessaires pour garantir un avenir sécuritaire et fonctionnel à l’hôpital Sainte-Croix », ajoute-t-elle.

Inscription au PQI dans le prochain budget? Rien n’est encore joué

Les annonces et confirmations tardent à venir. En effet, selon des informations obtenues par le Vingt55 et qui restent à être confirmées officiellement, l’inscription d’un nouvel hôpital régional au Plan québécois des infrastructures (PQI) n’est toujours pas officialisée. Des sources ayant témoigné au Vingt55 indiquent que des montants pour une étude pourraient être annoncés, mais que l’inscription officielle du projet dans sa globalité au PQI ne figure pas encore dans le prochain budget provincial.

Un budget d’environ 50 millions de dollars permettrait de poursuivre certaines étapes, mais ne garantirait pas pour autant l’inscription complète du projet au PQI. Cette situation est vivement déplorée par plusieurs élus et employés de l’hôpital. « Il faut des annonces claires et des engagements fermes pour aller de l’avant avec ce projet. La question n’est plus de savoir si nous avons besoin d’un nouvel hôpital, mais où et quand il sera construit », affirment plusieurs employées de l’hôpital rencontres par le Vingt55.

Bien que la bonne volonté des députés Sébastien Schneeberger et André Lamontagne soit reconnue, le manque de décisions concrètes et l’attente des annonces du ministre de la Santé suscitent frustration et inquiétude chez les parties prenantes.

Éric Beaupré
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