DRUMMONDVILLE

La crise du logement touche l’ensemble de la province, dont Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
La crise du logement touche l’ensemble de la province et des villes, dont Drummondville. En effet, alors que la précarité économique et l’itinérance continuent de prendre de l’ampleur dans la région, Drummondville figure encore au sommet d’un triste palmarès.
Une augmentation de 14,1 % du prix des logements a des impacts directs sur le coût de la vie des familles et accentue la pauvreté. Les demandes d’aide au Comptoir alimentaire de Drummondville explosent également, avec des conséquences majeures sur les personnes qui se retrouvent en situation de précarité, d’itinérance temporaire ou permanente, alors que les employés et bénévoles sont épuisés au Comptoir alimentaire, les ressources alimentaires et humaines viennent également à manquer par moments, selon des témoignages recueillis par le Vingt55 auprès des employés de l’organisme de Drummondville.
Comme le rapportait rapport obtenu par le Vingt55, au sommet de la liste des villes avec la plus importante hausse du prix des loyers. En 2024, les locataires de Drummondville ont subi une augmentation moyenne de 14,1 % des loyers, un sommet historique et inquiètent.
Comparativement, Trois-Rivières (13,8 %) et Saguenay (13,6 %) suivent de près. Certaines municipalités ont toutefois enregistré des hausses encore plus spectaculaires, comme Marieville (20,6 %) et Prévost (21,7 %).
Cette tendance, combinée à la pénurie de logements abordables, crée un climat d’incertitude pour les ménages locataires.
Contacté par le Vingt55, David Bélanger, directeur général de l’Office d’habitation de Drummond, mentionne: « Depuis un an, nous constatons une augmentation significative du nombre de personnes nécessitant un accompagnement de la part de l’Office d’habitation. Les gens que nous aidons rencontrent de plus en plus de difficultés à se loger. Ils doivent également faire face à des choix difficiles : payer leur loyer ou conserver leur argent pour des besoins essentiels comme la nourriture, les médicaments ou le transport », précise le directeur de l’OHD.
Contrairement à ce qu’elle affirmait en janvier dernier, lorsqu’elle soutenait que « ses mains étaient liées » , la ministre démontre aujourd’hui qu’elle a bel et bien le pouvoir de modifier ce règlement. Le RCLALQ accuse la ministre de tenter de réparer un règlement « brisé » en proposant des mesures qui bénéficieront aux propriétaires, au détriment des locataires.
Selon le regroupement, la nouvelle méthode de calcul ouvre la voie à des augmentations de loyer fondées sur la hausse moyenne du coût de la vie et les coûts liés aux travaux majeurs, plutôt que sur les dépenses réelles d’exploitation d’un immeuble. Cela aurait pour effet, souligne le RCLALQ, de normaliser des hausses de loyer basées sur la valeur marchande potentielle des logements, augmentant ainsi la spéculation immobilière.
Le RCLALQ précise que si ce nouveau règlement avait été en vigueur depuis 2015, les loyers auraient connu des hausses beaucoup plus importantes au cours des dix dernières années.
Des augmentations majeures en cas de travaux
La réforme permet désormais aux propriétaires d’imposer une hausse de 5 % sur les coûts des travaux majeurs, une mesure réclamée depuis longtemps par les associations de propriétaires. Le RCLALQ dénonce cette disposition, affirmant qu’elle oblige les locataires à assumer l’entièreté des frais de rénovation, sans contrepartie ni véritable encadrement. « On leur demande littéralement de payer pour leur toit… et pour la toiture », illustre l’organisation.
Une occasion manquée de contrôler les loyers
Pour le RCLALQ, cette réforme constitue une occasion ratée de lutter contre la précarité résidentielle et la spéculation immobilière. L’organisme critique également le refus du gouvernement d’instaurer des mesures complémentaires de régulation du marché locatif, telles que l’instauration d’un contrôle obligatoire des loyers et la création d’un registre public visant à prévenir les hausses abusives, notamment lors des changements de locataires.
Face à ce qu’il qualifie « d’affront », le RCLALQ appelle la population à se mobiliser contre les politiques de la CAQ et de la ministre Duranceau.
L’organisme invite les citoyennes et citoyens à participer à la manifestation nationale pour le droit au logement, prévue le 24 avril prochain à Drummondville, et à prendre part massivement à sa campagne de courriels visant à réclamer un gel immédiat et un véritable contrôle obligatoire et universel des loyers.