Les agressions à caractère sexuel sont présentes dans les événements publics, et nécessitent une responsabilité collective où les organisateurs, les partenaires et les instances municipales doivent collaborer pour assurer une sécurité efficace.

« Ce sont des statistiques inquiétantes, mais bien réelles, 56,4 % des festivalières ont déjà été victimes d’une agression ou de harcèlement dans le cadre d’un événement grand public ou d’un festival », rappelle Julie Ouellet, directrice générale du CALACS La Passerelle,

Un constat inquiétant, qui appelle des mesures concrètes et urgentes. C’est précisément à cette problématique que le protocole SécuriFest entend répondre, en offrant un cadre clair, structuré et applicable pour prévenir les violences à caractère sexuel dans les milieux festifs.

« L’idée derrière ce projet était de renforcer le sentiment de sécurité pour les femmes qui participent à des événements, peu importe leur envergure », a souligné Julie Ouellet, directrice générale du CALACS La Passerelle, lors du lancement médiatique de cette nouvelle initiative lancé à Drummondville. Ce projet voit le jour alors que la saison estivale et les festivals à grand déploiement sont à nos portes.

« Dès le départ, nous souhaitions créer un projet exportable, que n’importe quel festival pourrait adapter. L’objectif, c’est que les gens se sentent rassurés, en sachant que les intervenants ont été formés. Le logo SécuriFest devient un gage de confiance visible, une sorte de sceau de sécurité qui rassure à la fois les participantes, les proches et le grand public », a conclu Florence Vigneux.

À titre d’exemple, le protocole SécuriFest permet d’identifier les zones à risque sur les sites d’événements, comme les coins sombres, les endroits isolés ou mal éclairés. Cette évaluation aide les organisateurs à mettre en place des mesures concrètes pour sécuriser ces espaces.

« Parmi les recommandations, on propose notamment de mieux situer et baliser les zones destinées aux toilettes, afin qu’elles soient visibles, accessibles et sécuritaires,  plutôt que reléguées dans des secteurs peu surveillés, où le risque d’agression peut être plus élevé », explique Florence Vigneux.

Autant de questions pratiques désormais abordées dans le protocole, qui permettent de renforcer la sécurité globale des lieux grâce à une meilleure planification et à une sensibilisation accrue des partenaires impliqués dans le projet.

« Ce sont des éléments essentiels que nous avons pris soin d’intégrer dans SécuriFest, pour que chaque événement qui adhère au protocole puisse réellement offrir un environnement plus sécuritaire », a précisé Florence Vigneux en entrevue au Vingt55.

« C’est un protocole et une trousse clé en main, facilement exportable pour tout type d’événement ou de spectacle. Elle permet aux femmes présentes de savoir que les organisations en place ont pris des mesures concrètes pour prévenir les agressions à caractère sexuel », explique Florence Vigneux, coordonnatrice clinique et formatrice en agression et exploitation sexuelle au CALACS La Passerelle.

Ces mesures incluent notamment de la formation offerte aux organisateurs, aux bénévoles et au personnel, afin de mieux réagir et intervenir en contexte festif.

Une coordination essentielle au cœur du protocole

Lors du point de presse, Mme Vigneux a tenu à rappeler que la formation offerte dans le cadre de SécuriFest vise à sensibiliser les équipes aux risques d’agressions sexuelles dans les milieux festifs. En signant le protocole, les festivals s’engagent non seulement à former leur personnel, mais aussi à favoriser une coordination étroite entre tous les intervenants, sécurité, premiers soins, organisation, pour assurer une réponse rapide et efficace. « Sans cette synergie, l’application du protocole devient difficile », a-t-elle souligné.

Prévention des agressions, SécuriFest, un modèle et protocole présenté par le CALACS La Passerelle pour assurer la prévention et la sécurité lors des événements @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Une identité visuelle forte et un message mobilisateur

« Dans le cadre du projet, nous avons apporté notre expertise pour développer l’identité visuelle et le concept artistique de la campagne, avec l’objectif d’alléger le discours tout en mettant en lumière les enjeux des agressions sexuelles dans les festivals. Le défi consistait à proposer des outils concrets et accessibles pour agir », a déclaré Marie-Michelle Bouchard-Roussin, responsable des communications, présidente et directrice artistique chez Emblème communication.

Selon elle, cette approche a permis de créer une campagne distinctive, à la fois éducative et mobilisatrice, qui transmet un sentiment de sécurité tout en affirmant clairement l’engagement des organisateurs à agir en prévention.

Une application mobile, actuellement en phase 1 de développement, est également prévue pour bonifier l’initiative et pourrait être déployée dès cet été pour accompagner le déploiement de la campagne.

Un projet Drummondvillois qui rayonne à l’échelle provinciale

Pour la conseillère municipale Diane Léger qui a pris la parole lors du dévoilement médiatique cette initiative prend tout son sens afin de protéger les femmes lors des festivals et événements. Soutenue par la Ville de Drummondville, elle constitue une heureuse initiative et une bonne nouvelle, qui permettra assurément de travailler efficacement à la prévention des agressions à caractère sexuel, a ajouté la conseillère municipale.

« À Drummondville, nous avons la chance de pouvoir appuyer des gens extrêmement créatifs et engagés dans diverses sphères. Cette initiative, née ici, va rayonner à travers le Québec. Être mieux outillé permet d’agir avec plus d’assurance. Je suis très fière que ce projet provienne du CALACS La Passerelle, et qu’il soit maintenant repris à l’échelle provinciale, et pourquoi pas un jour, à l’international », a affirmé Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville.

La direction du CALACS La Passerelle confirme que l’identité visuelle et le logo de SécuriFest ont d’ores et déjà été adoptés par plusieurs événements phares, notamment Drummond en Bière, le festival Générations de Nicolet, le Festival de la poutine, ainsi que les festivités de la Fête nationale à Drummondville.

Prévention des agressions, SécuriFest, un modèle et protocole présenté par le CALACS La Passerelle pour assurer la prévention et la sécurité lors des événements @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.