DRUMMONDVILLE
C’était aujourd’hui l’une des étapes importantes dans le dossier de Danny Abel, reconnu coupable en mai dernier de crimes à caractère sexuel envers une personne âgée de moins de 16 ans au moment des faits.
Danny Abel s’est présenté dans le box des accusés entouré de deux agents correctionnels pour l’étape des représentations sur sentence. Maintenant sans avocat, l’accusé a choisi de se représenter seul pour cette importante étape judiciaire.
Le résident de Sainte-Perpétue était accusé d’avoir eu des contacts sexuels avec une personne âgée de moins de 16 ans et d’avoir rendu accessible du matériel pornographique et sexuellement explicite à sa victime.
Une relation et des gestes à caractère sexuel qui ont duré plusieurs mois
Le Vingt55 a assisté au procès de l’accusé, où la victime, un jeune homme dont l’identité et le lien avec l’accusé sont gardés confidentiels en raison d’une ordonnance du tribunal, a raconté les nombreux sévices sexuels dont elle aurait été victime aux mains de l’accusé, Danny Abel.
Selon ce qu’il a été possible d’apprendre lors du procès, Abel aurait d’abord établi un lien de confiance avec la jeune victime. Le jeune homme a expliqué comment Danny Abel, qui tenait une fermette et une famille d’accueil lors de la période visée par les accusations, a réussi à obtenir de lui de nombreuses relations sexuelles. L’accusé lui aurait, à deux reprises, selon le témoignage, fait regarder des films pornographiques à connotations lesbienne, hétérosexuelle et homosexuelle.
La poursuite demande huit ans d’emprisonnement pour les gestes reprochés
De son côté, Danny Abel a tenté de faire valoir qu’il reconnaissait certains faits, et qu’il avait fait une certaine prise de conscience depuis son arrestation, alors que la procureure de la couronne a démontré, par les rapports sexologique et psychologique de l’accusé, son peu d’implication dans le processus judiciaire et lors des évaluations. La procureure a également rappelé de nombreux facteurs aggravants, soit l’abus de confiance, la situation d’autorité de l’accusé, le jeune âge de la victime ainsi que la fréquence et le préjudice important envers la victime au moment des agressions, tout comme les conséquences et les répercussions importantes qu’il a subies durant toutes ces années.
La procureure de la couronne, Me Magali Bernier, a de plus demandé que l’accusé, au terme de sa sentence, se voie interdit, pour une durée de vingt ans, de se trouver dans un parc public ou une zone publique où l’on peut se baigner s’il y a des personnes âgées de moins de quatorze ans, ou s’il est raisonnable de s’attendre à ce qu’il y en ait, ainsi que près des garderies, des terrains d’écoles, des terrains de jeux ou des centres communautaires. Il lui serait également interdit, pour cette même période, de chercher, d’accepter ou de garder un emploi, rémunéré ou non, ou un travail bénévole qui le placerait en relation de confiance ou d’autorité vis-à-vis de personnes âgées de moins de quatorze ans, à moins qu’un adulte dument informé de ses conditions de remise en liberté soit présente.
Danny Abel tente lui-même de convaincre le juge qu’une peine de trois ans et demi soit suffisante
Danny Abel a pour sa part présenté quelques dossiers tirés des journaux, à titre de jurisprudence, afin de soutirer une sentence moindre que les huit ans proposés par la couronne. Celui-ci a suggéré une sentence de 42 mois et a plutôt tenté de minimiser les impacts et les agressions, reconnaissant cependant les conséquences négatives sur le cheminement de sa victime dans cette affaire et du cheminement qu’il devra faire lors de sa période d’incarcération.
L’honorable juge Conrad Chapdelaine a longuement écouté l’accusé tenter de faire valoir qu’une peine moindre que celle proposée par la procureure de la couronne, soit 42 mois, lui soit imposée, évoquant être un « actif » pour la société. L’accusé a également parlé de difficiles conditions liées à son incarcération.
Danny Abel purge déjà une sentence d’emprisonnement pour des gestes et agressions à caractère sexuel.
Au terme des représentations, l’honorable juge Chapdelaine a pris le tout en délibéré et mentionné qu’il rendrait son verdict le 20 janvier 2023.