WICKHAM
Un homme de 25 ans a quitté seul, à pieds, le «party» de Noël de son employeur alors qu’il était intoxiqué et a été retrouvé mort gelé, un kilomètre plus loin. Le coroner Garneau a remis son rapport sur le fil des événements de cet accident.

© Photo Caroline Lepage | La famille de Tommy Bisaillon-Daigneault a installé une croix, près de la rivière où il a été trouvé mort, en décembre dernier. L’employeur offre toujours un service de raccompagnement gratuit, sur place, lors de ses «partys» de Noël.
«Il était vêtu seulement d’une chemise et d’un pantalon; son manteau a été retrouvé à une certaine distance dans la neige», écrit le coroner Yvon Garneau, dans son récent rapport.
Tommy Bisaillon-Daigneault avait festoyé, le 16 décembre denier, au party de Noël de son employeur, Les Planchers de Bois-francs Wickham, au Centre-du-Québec.
Selon le dg, Mario Bolduc, le travailleur est parti vers 22 h 30 à pieds pour aller dormir chez un ami qui demeurait près de la salle du Camping de la Plage des Sources de Wickham, où se déroulait le party.
Il se serait égaré en chemin, alors qu’il faisait -20 degrés Celcius. Son corps a été retrouvé le lendemain après-midi, environ un kilomètre plus loin, au bas d’une pente abrupte qu’il aurait dégringolée, près de la rivière Saint-Germain.
Jugement altéré
Ce dernier statue que la victime est décédée des suites d’hypothermie et de polyintoxication à l’alcool, la cocaïne et la méthamphétamine.
«Les effets cumulés de ces substances ont contribué au décès en altérant le jugement de la victime qui ne s’est pas protégée adéquatement du froid», poursuit le coroner.
La conjointe de M. Bisaillon-Daigneault, Lisa Thiboutot, travaille également à cette entreprise et était présente au party, mais elle était partie plus tôt, ce soir-là, sans M. Bisaillon-Daigneault. Elle ignorait, selon elle, que son ex-conjoint avait consommé ces drogues.
Les Planchers de Bois-francs Wickham paye deux raccompagnateurs de l’organisme Prudence qui restent sur place durant les partys de Noël pour offrir gratuitement le transport du retour à la maison aux travailleurs qui en ont besoin.
«On n’a pas le contrôle sur les gens qui décident de partir à pieds», déplore le dg.
De plus, l’employeur n’offre que deux consommations par travailleur durant la fête pour ne pas encourager la consommation abusive.
«C’est un malheureux accident. Tommy était un employé très apprécié», ajoute M. Bolduc, qui précise que le party de Noël se déroulera à un autre endroit, cette année.
Bout de clôture manquant
La mère de la victime, Julie Bisaillon, croit que ce décès aurait peut-être été évité si une clôture plus longue avait longé la rivière St-Germain, près de laquelle son fils a été trouvé.
«C’est un ravin. Il y a un camping à côté. Pourquoi n’y-a-t-il pas de barrière ? Je ne comprends pas», lance-t-elle.
Celle-ci protégerait les nombreux enfants qui jouent à proximité, l’été.