Bientôt la fin du vapotage légal dans les dépanneurs du Québec ? Le CCID interpelle le ministre Dubé

Bientôt la fin du vapotage légal dans les dépanneurs du Québec ? Le CCID interpelle le ministre Dubé
Le vapotage trois fois plus répandu chez les 15 à 17 ans que chez les adultes, un constat inquiétant au Québec selon l’INSPQ@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Le Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs (CCID) a lancé aujourd’hui une mise en garde formelle au ministre de la Santé, M. Christian Dubé, concernant la dégradation généralisée du marché légal de vapotage au Québec de même que l’inaction flagrante et inacceptable de son ministère pour faire appliquer son propre règlement interdisant la vente de saveur de vapotage après plus d’un an de mise en vigueur.

Alors que plusieurs parents et commerçants dénoncent les lois mal appliquées concernant la vente des produits de vapotage, notamment l’accès facile pour les mineurs, ou encore l’aveuglement volontaire de plusieurs instances et autorités face à un fléau grandissant, le Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs (CCID) dénonce, pour sa part, l’inaction du gouvernement du Québec dans l’application de son propre règlement interdisant la vente de saveurs de vapotage, plus d’un an après son entrée en vigueur.

« Sous couvert de bonnes intentions, Québec a mis en place un régime dysfonctionnel qui récompense les délinquants et punit les 5 000 dépanneurs du Québec qui respectent la loi. Le gouvernement doit agir sans délai pour réparer ses erreurs et rétablir une concurrence juste, saine et loyale dans le marché », de lancer Michel Gadbois, vice-président Québec du CCID.

De fait, le marché illicite prend tant d’ampleur au Québec que l’on craint désormais que les grands manufacturiers légaux ne cessent d’approvisionner les dépanneurs comme c’est le cas dans l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick, deux provinces qui ont aussi interdit les saveurs.

Un marché légal aux abois

Depuis l’adoption en octobre 2023 du règlement interdisant la vente de saveurs, le marché québécois est devenu un véritable Far-West où l’on se moque des lois. Les consommateurs se tournent massivement vers l’achat illégal de produits de vapotage aromatisé sur internet, auprès de sites hébergés à l’extérieur de la juridiction québécoise. Ces derniers offrent l’intégralité des saveurs interdites au Québec à des prix compétitifs et en recourant à des pratiques illégales telles que des promotions, rabais et escomptes sur volume, avec livraison gratuite en plus.

Par ailleurs, des centaines de boutiques de vapotage se sont reconverties en boutique ouverte au public pour pouvoir vendre des saveurs en format individuel. Or, plutôt que de mettre ces boutiques à l’amende, Québec les tolère. En effet, selon des statistiques compilées par le CCID à même les informations diffusées par le MSSS, seulement 12 boutiques sur 388 ont reçu une contravention pour vente de saveurs au cours de la première année du règlement, soit à peine 3 % du total. Et à peine 148 des 388 vapoteries en activité ont été inspectées en un an, soit 38 % du total.

« Le gouvernement doit se ressaisir et agir urgemment pour renforcer le marché légal de vapotage, rétablir l’équité commerciale et cesser de récompenser les bandits. Car si on perd l’approvisionnement des grands manufacturiers, les dépanneurs en seront affectés et le marché sera alors livré pieds et poings liés aux tricheurs et aux délinquants », de conclure M. Gadbois.

Le vapotage trois fois plus répandu chez les 15 à 17 ans que chez les adultes, un constat inquiétant au Québec selon l’INSPQ@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Le vapotage trois fois plus répandu chez les 15 à 17 ans que chez les adultes, un constat inquiétant au Québec selon l’INSPQ

Une étude dévoilée par l’Institut national de santé publique par (INSPQ), en 2022 qui contient des données détaillées recueillies lors de l’Enquête québécoise sur le tabac et les produits du vapotage (EQTPV) réalisée en 2020 auprès de 13 533 Québécois âgés de 15 ans et plus, fait la lumière sur l’emprise que les cigarettes électroniques ont sur le quotidien des jeunes.

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Éric Beaupré
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