DRUMMONDVILLE
Comme l’a rapporté Le Vingt55 lors des événements, l’accusé, Nrick Lépine, alors âgé de 23 ans, avait quitté les lieux sans se préoccuper de l’état de santé des victimes après la violente collision. Ce n’est que deux jours plus tard qu’il fut arrêté par les enquêteurs de la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond.
L’accident s’était produit un peu avant 21 h, le 2 juillet 2022, à l’intersection des rues Saint-Joseph et Saint-Alphonse à Drummondville, comme l’avait également rapporte Le Vingt55.
Selon des témoins et conformément à l’enquête menée par la Sûreté du Québec, le conducteur circulait à grande vitesse lorsqu’il brûla un feu rouge et percuta un véhicule. Sous la force de l’impact, ce dernier fut projeté sur un piéton, un homme de 73 ans, qui subit de graves blessures après avoir été violemment heurté.
Le conducteur, Nrick Lépine, était sous l’effet de l’alcool, selon les éléments de l’enquête déposés en preuve. Après avoir brûlé un feu rouge, il percuta violemment sa victime. Plutôt que de lui porter assistance, il prit la fuite à deux reprises et tenta d’échapper aux autorités pendant près de 48 heures, avant d’être finalement appréhendé par la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond, a rappelé la juge Ménard.
L’accident a laissé de lourdes séquelles aux victimes, a-t-elle précisé. « Le septuagénaire, victime du chauffard, a subi un traumatisme crânien et une fracture à la jambe, réduisant considérablement son autonomie et qualité de vie. La conductrice du véhicule impliqué souffre d’une entorse cervicale et doit composer avec d’importantes conséquences, elle aussi, depuis l’accident. »
Une sentence ferme de pénitencier
Face à une preuve accablante, Nrick Lépine a plaidé coupable aux infractions qui lui étaient reprochées, évitant ainsi la tenue d’un procès.
Peu de facteurs atténuants ont été retenus par la cour. Comme l’a souligné la juge, « la preuve présentée par la Couronne était lourde et accablante ». Contrairement aux regrets exprimés par l’accusé, jugés peu significatifs, la gravité des conséquences et ses antécédents ont lourdement pesé dans la balance.
La procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, a mis en lumière l’historique de conduite de l’accusé en matière de sécurité routière. Son dossier faisait état d’infractions répétées, notamment un excès de vitesse en 2022, une conduite imprudente en 2021 et une infraction liée à l’alcool au volant en 2020.
Ces antécédents, combinés à l’accident ayant mené à son arrestation, ont fortement pesé dans la balance judiciaire. Des facteurs aggravants ont été retenus par l’honorable juge Marie-Josée Ménard, qui a souligné la gravité des gestes posés lors de la prononciation de la sentence.
Au terme des audiences, la magistrate a écarté toute possibilité de peine purgée dans la communauté, insistant sur la nécessité d’imposer une sanction exemplaire.
Un rapport présentenciel a mis en évidence un risque de récidive et souligné que l’accusé avait agi de manière téméraire, sans tenir compte des conséquences de ses actes. La juge Ménard a rappelé ce comportement lors de la lecture de la sentence :
« Il est primordial, comme le rappelle le législateur, de souligner tant à l’accusé qu’à l’ensemble de la collectivité que ce type de comportement est inacceptable dans une société, a exprimé l’honorable juge Ménard. Deux personnes innocentes, qui ont croisé l’accusé au mauvais moment, souffrent encore de séquelles et de préjudices importants », a-t-elle déclaré, appuyée par la preuve déposée par le procureur de la Couronne, Me Vicky Smith, et l’enquête menée par la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond.
La juge Ménard a rapidement écarté la possibilité d’une peine purgée dans la communauté, affirmant qu’aucun élément ne permettait d’envisager une telle option.
Le ministère public avait plaidé pour une peine sévère, soulignant la gravité des faits, la présence de nombreux facteurs aggravants et la nécessité d’envoyer un message clair quant aux conséquences de tels actes.
Dans son jugement, la magistrate a rappelé que les victimes portaient encore les séquelles du comportement irresponsable de l’accusé, justifiant ainsi une peine à la hauteur de sa pleine et entière responsabilité.
Ainsi, l’honorable juge Marie-Josée Ménard a condamné Nrick Lépine à une peine globale de 30 mois d’emprisonnement, soit, 24 mois d’incarcération pour conduite dangereuse causant des lésions corporelles, 6 mois consécutifs pour le délit de fuite, tenant compte du temps de détention préventive. L’accusé, également impliqué dans d’autres dossiers, s’est vu imposer une sentence de 60 jours pour une introduction infraction commise dans le but de commettre un vol, et 90 jours pour un bris de probation.
Par ailleurs, il lui a été également imposé une interdiction de conduire pendant 48 mois et, de plus, il lui est interdit de posséder des armes à feu à perpétuité, conformément aux ordonnances en vigueur.
« J’espère que cette peine servira de rappel et incitera une véritable prise de conscience, tout en favorisant un processus de réhabilitation », a conclu la juge Ménard.
« Cette sentence demeure un rappel important, tant pour l’accusé que pour la collectivité, qui ne peut accepter de tels comportements », a-t-elle ajouté, alors que Nrick Lépine prenait le chemin des cellules, escorté par les constables spéciaux du palais de justice, sous le regard de ses proches, eux aussi éprouvés par la décision.
De son côté, Me Vicky Smith, procureure de la Couronne, s’est dite satisfaite du verdict. « C’est en effet un message clair qui devait être transmis avec l’imposition d’une telle sentence. Cette décision illustre efficacement la gradation des peines et l’approche judiciaire, qui vise à refléter la gravité des infractions liées à l’alcool au volant et à la conduite dangereuse », a-t-elle conclu lors d’une entrevue accordée au Vingt55 à la sortie du tribunal.