DRUMMONDVILLE
Une situation toujours plus intenable que dénonce le FRAPRU
Drummondville n’échappe pas à la crise et à la pénurie de logements abordables. Le faible taux de disponibilité des logements est toujours préoccupant pour de nombreuses familles qui risquent, une fois de plus cette année, de se retrouver sans logis à Drummondville, tout comme dans plusieurs régions du Québec.
La pénurie de logements ne tarit pas. Le coût de loyers ne cesse d’exploser. Les reprises ou évictions en vue de faire du profit sont monnaie courante. Les expulsions représentent maintenant la principale cause de la perte de leur dernier logement, évoquée par les personnes en situation d’itinérance. Les fermetures et les changements d’affectation de résidences pour aînés (RPA) se multiplient et rendent extrêmement précaires la situation de nombreux ménages locataires aînés. Dans un tel contexte, le FRAPRU considère totalement inacceptable l’inadéquation de la réaction gouvernementale. « On le constate : non seulement ces phénomènes ne sont pas temporaires, mais ils s’aggravent. La lenteur du gouvernement à mettre en place des mesures concrètes pour réagir à la crise du logement contribue à la précarisation d’un nombre croissant de locataires, mais aussi à la hausse de l’itinérance », dénonce la porte-parole.
Des annonces insuffisantes dénonce le FRAPRU
Selon le FRAPRU, les 1,8 milliard $ (dont 900 millions $ en provenance du gouvernement fédéral) pour financer 8000 logements sociaux « et abordables » en 5 ans, annoncés lors de la dernière mise à jour économique du Québec, sont un premier pas, mais seront insuffisants pour freiner la crise. « Ça prendrait déjà l’assurance que ces fonds publics seront réservés au logement social, via un programme gouvernemental adapté », explique Véronique Laflamme, dénonçant au passage les délais nécessaires afin que les projets se développent, depuis la mise sur pied du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), pourtant censé être plus rapides.
Elle précise que « non seulement les logements annoncés dans un budget mettent des mois à obtenir une confirmation, mais la contribution gouvernementale est toujours insuffisante pour permettre leur démarrage. Sur les 2700 logements qui ont obtenu la confirmation de leur financement par le PHAQ, le gouvernement a privilégié des projets portés par le secteur privé et des institutions d’enseignement, à des projets soutenus par des offices d’habitation qui gèrent pourtant de longues listes d’attente. Puis ça, c’est sans compter les 7000 logements sociaux que la CAQ avait promis de construire dans son 1er mandat et qui sont aujourd’hui menacés de ne pas lever de terre. Dans le contexte actuel, le virage opéré par Québec n’a aucun sens ! ».
La porte-parole presse l’administration Legault de faire du logement social une priorité de son prochain budget.
Faisant référence au thème des consultations pré-budgétaires « Faire les bons choix pour le Québec », elle presse le gouvernement Legault de faire les choix fiscaux et budgétaires qui s’imposent, afin de contrer l’appauvrissement et l’insécurité grandissante des locataires du Québec : « En plus de protéger les locataires des abus, c’est le moment de donner un grand coup, en augmentant substantiellement la part de logements hors marché privé, sous forme de HLM, de coopératives et d’OSBL d’habitation. Pour ce faire, le lancement d’un grand chantier de 50 000 logements sociaux en 5 ans serait nécessaire. Il faut également mettre en place rapidement un programme complet, durable et spécifiquement dédié au logement social, pour soutenir leur réalisation ».
C’est le message que la population est invitée à porter en interpellant la ministre de l’Habitation et le Premier ministre, dans le cadre de la campagne du FRAPRU. Entre le 29 janvier et le 4 mars 2024, le visuel de la campagne fleurira dans plusieurs régions du Québec sur des abribus, des panobus, à l’intérieur de bus, ainsi que sur des panneaux lumineux et les écrans des wagons à travers le réseau du métro à Montréal. Il sera également diffusé via des publicités ciblées sur internet et les réseaux sociaux. Pour écrire à la ministre de l’Habitation, il suffit de se rendre sur le site du FRAPRU, à l’adresse : frapru.qc.ca/cle.
Le visuel de la campagne met en scène des portes fermées sur lesquelles sont écrits les mots : Non dispo, Rénoviction, Trop cher, Discrimination et Insalubre. Une seule porte, lumineuse, s’ouvre sur le slogan « La clé, c’est le logement social », avant de renvoyer à l’appel à l’action. « Ce qu’on a voulu représenter, c’est à quel point les locataires se retrouvent face à des portes fermées en ce moment : pénurie de logements, flambée des loyers, abus en tous genre. C’est violent pour les locataires qui le vivent.
Vu l’insuffisance de logements hors marché privé, la plupart n’ont pas vraiment d’alternatives. Alors que la situation ne cesse de se détériorer depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement caquiste s’obstine à financer le logement social au compte-goutte, tout en élargissant au secteur privé les fonds qui lui sont destinés. C’est incompréhensible sachant qu’il s’agit de la formule la plus complète et permanente d’aide au logement, en offrant un milieu de vie répondant tant aux besoins des locataires, qu’à leur capacité de payer. La clé, c’est vraiment le logement social! On espère que la ministre sera mieux disposée à l’entendre, en se faisant interpeller directement par la population », explique Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.