DRUMMONDVILLE
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
L’hiver dernier, le gouvernement a décidé d’abandonner le programme AccèsLogis, arguant de son manque d’efficacité perçue, sans prendre en compte son sous-financement au cours de la dernière décennie explique Oumaima Grabzi, Directrice adjointe de la FROHMCQ,
Son remplaçant, le Programme d’Habitation Abordable Québec (PHAQ), prévoit des dispositions pour les promoteurs immobiliers privés, en ignorant le concept de logement social au profit de l’abordabilité.
La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a pointé du doigt la lenteur des groupes communautaires à développer les projets d’habitation ayant obtenu l’aval de la Société d’habitation du Québec (SHQ).
Pourtant, près d’un an après l’annonce des 41 projets de logement sélectionnés dans le cadre du premier appel à propositions du PHAQ, aucun des 1 723 logements n’a été construit. D’après nos informations, aucun chantier n’a encore été lancé affirme la directrice adjointe de la FROHMCQ,
Les promoteurs immobiliers privés ont manifesté peu d’intérêt pour ce nouveau programme
Selon la FROHMCQ, sur les 92 projets soumis, seuls 14 proviennent du secteur privé, soit un maigre 15%. Cela s’explique par l’incompatibilité entre l’abordabilité et la rentabilité dans la pratique.
Il est important de souligner que l’arriéré du programme AccèsLogis s’élève à environ 6 500 logements de rappeler Oumaima Grabzi,
Le secteur communautaire détient le potentiel de développer les milliers de nouveaux logements nécessaires, à condition d’avoir les ressources adéquates. Il est indéniablement le mieux positionné pour accomplir cette tâche. Dans le contexte actuel du marché du logement, un financement approprié et suffisant reste la clé pour répondre aux besoins des ménages à faible revenu ou à revenu modeste. Un exemple parfait de cela est l’organisme à but non lucratif « J’ai mon appart » à Shawinigan, qui offre aux adultes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme la possibilité d’avoir leur propre logement tout en bénéficiant d’un accompagnement répondant à leur besoin d’autodétermination.
La pénurie et l’inaccessibilité du logement continuent d’aggraver la situation des locataires, et malgré les mesures exceptionnelles mises en place, notamment par les municipalités, aucun changement structurel n’est constaté s
Comme l’a souligné notre président, Richard Maziade : « Malgré les préparatifs de la ministre Duranceau pour présenter un plan d’action, le Québec reste dépourvu d’une véritable politique en matière d’habitation capable d’orienter des mesures structurantes sur le long terme. ».
La FROHMCQ réclame un plan de sortie de crise axé sur le développement rapide de logements sociaux et communautaires.
Le logement communautaire reste la solution privilégiée pour faire face à la crise du logement et offrir des logements véritablement abordables et durables aux ménages dans le besoin.
Les organismes sans but lucratif (OSBL) d’habitation sont à la fois des acteurs communautaires enracinés dans leur environnement et des entreprises d’économie sociale qui contribuent au dynamisme et au bien-être des communautés. Leur rôle est de garantir l’efficacité et la durabilité des investissements publics dans le domaine du logement.
Actuellement, le marché du logement est déséquilibré, ce qui affecte particulièrement les ménages à faible revenu. Afin de remédier à cette situation, il est nécessaire que le gouvernement adopte une orientation claire visant à doubler la part des logements non soumis au marché locatif. Toutes les interventions gouvernementales doivent être alignées sur cet objectif.
Il est également essentiel d’obtenir un soutien permettant l’acquisition de logements véritablement abordables dans des immeubles existants sur le marché privé, afin de les protéger contre la spéculation immobilière.
Enfin, nous sommes fermement convaincus qu’une véritable politique nationale du logement, axée sur la réalisation progressive du droit au logement, est nécessaire. Une telle politique garantirait le maintien et l’entretien du parc locatif existant et éviterait la fermeture de logements. Le Québec a besoin d’un cadre structurant et durable, plutôt que d’un simple plan d’action limité dans le temps.
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