DRUMMONDVILLE
En quelques minutes, par des appels et des courriels, des fraudeurs sont parvenus à disparaître dans la nature avec quelques milliers de dollars, faisant de nouvelles victimes d’une fraude bien connue à Drummondville.
Selon les informations obtenues par le Vingt55, l’une des victimes a complètement vidé son compte de banque afin de venir en aide à un proche présumément victime d’un accident et nécessitant des garanties et des sommes importantes pour ses soins et les frais divers liés à son hospitalisation.
Plusieurs dossiers ouverts à Drummondville et au Centre-du-Québec
Contactée par le Vingt55 à propos de ce type de fraude, la sergente Audrey-Anne Bilodeau, porte-parole de la Sûreté du Québec, confirme en effet que le modus operandi fait encore l’objet de plusieurs enquêtes et avis par les enquêteurs de la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond.
Les fraudeurs ne reculent devant rien pour tenter d’arriver à leurs fins. « Certains fraudeurs opèrent par Internet, dans ce type de fraude », a expliqué la sergente Bilodeau, en entrevue au Vingt55, « alors que d’autres poussent la fraude et l’audace jusqu’à proposer d’envoyer un livreur amasser les montants soutirés auprès de personnes âgées, principales victimes dans ce type de dossier de fraude. »
» Les suspects utilisent souvent la même approche auprès de la personne âgée : ils communiquent avec elle par téléphone en personnifiant être leur fils, petit-fils, un policier ou un avocat et demandent quelques milliers de dollars pour procéder à la libération de la personne présumée incarcérée ou être impliquée dans une collision. Ils profitent de la vulnérabilité de la personne âgée pour lui mettre de la pression en jouant avec ses émotions. » d’ajouter la Sergente Bildoeau » Lorsqu’ils utilisent ces arnaques, les fraudeurs tentent de mettre de la pression sur leur victime. C’est pourquoi il faut s’assurer de toujours faire les vérifications nécessaires avant de faire confiance à quiconque »
Une victime souhaite exposer le stratagème afin d’éviter à d’autres d’être fraudés de la sorte
Après avoir été informé que les chances de récupérer son argent sont minces, le grand-père et homme d’affaires a préféré ne pas dénoncer à la police.
En effet, comme plusieurs victimes, l’homme d’affaires, visiblement impuissant devant le peu de chance de retrouver les montants volés, a contacté le Vingt55 pour faire état de sa situation et dénoncer le stratagème.
Hospitalisé à la suite d’un accident; des victimes, dont une passagère enceinte
L’homme d’affaires victime du stratagème explique qu’il a été victime de la « fraude grands-parents » à la suite d’un appel crève-cœur qu’il a reçu. L’urgence de la situation laissant craindre le pire, l’homme d’affaires et grand-père y a laissé pas moins de huit mille dollars.
Une histoire crédible et bien orchestrée
« Il était 22 h 30, explique le grand-père bienveillant, un appel avec un numéro identifié comme étant celui d’un hôpital anglophone nous a contactés pour nous aviser que notre petit-fils était hospitalisé d’urgence en Ontario à la suite d’un accident, dans un état critique nécessitant des soins rapidement. »
En plus d’élaborer sur les circonstances de l’accident de la route présumé, des termes médicaux et des soins prodigués rappelant l’urgence de poursuivre les soins, un numéro de dossier, le nom et même le numéro de carte d’assurance maladie du Québec du petit-fils ont été fournis lors de l’appel.
« Mon nom et celui de ma femme, et quelques informations, dont nos coordonnées présumément trouvées dans le cellulaire de notre petit-fils comme contact d’urgence, tout cela ajoute à la crédibilité de l’appel. Le présumé médecin traitant a demandé de défrayer les coûts de base des soins, affirmant que la carte d’assurance maladie du Québec n’était pas acceptée en raison d’un accident causé par l’alcool, donc criminel en plus, ce qui ajoutait au drame et à l’urgence que nous vivions tout à coup. J’ai tenté de contacter mon petit-fils, aucune réponse… Des minutes d’angoisse », d’ajouter le grand-père, qui craignait le pire et qui, voulant ménager la mère du jeune homme, a rapidement versé les montants nécessaires aux soins d’urgence.
Un paiement par carte de crédit seulement
Après avoir proposé de payer par Mastercard ou American Express, ne possédant que ces deux types de carte, « le service hospitalier nous avise qu’ils ne prennent que Visa. La méthode utilisée par les arnaqueurs est facile à comprendre après coup », a réalisé le grand-père, offrant du coup de trouver des cartes prépayées achetées en magasin pour la valeur de 3000 $ dans un premier temps. Une fois le tout réglé, une somme de 2000 $ pour couvrir les frais de transport vers un autre hôpital afin que des soins y soient prodigués est également exigée par le même type de paiements.
Des fraudeurs qui savent jouer avec le principe d’urgence et les émotions des gens
Une fois des reçus envoyés par courriel et une adresse dûment demandée pour ouvrir le dossier, un montant de 3000 $ supplémentaire a été demandé pour, cette fois, permettre d’acheter une assurance hospitalisation et médicale qui permettrait de limiter les frais supplémentaires, un piège dans lequel le grand-père bienveillant est tombé, payant les frais de la même façon.
Le grand-père, dans tous ses états, n’avait aucun moyen de parler à son petit-fils ou à une personne qui était avec lui au moment du présumé accident.
« En effet, selon l’adjoint du médecin traitant, mon petit-fils est toujours dans un état critique. L’un des passagers est interrogé et arrêté, au poste de police. L’autre victime, une jeune femme enceinte de quelques semaines et passagère de la voiture de mon petit-fils, pour ajouter au drame, était aussi hospitalisée, selon l’histoire fournie par le présumé médecin traitant et urgentologue », explique l’homme qui n’a jamais flairé l’arnaque, jusqu’au rappel du petit-fils qui explique ne pas avoir répondu au téléphone la veille, puisque déjà endormi au moment de l’appel. Il a également confirmé n’avoir jamais été impliqué dans un quelconque accident de la route.
Au chapitre des stratagèmes de fraude, une mère de famille a connu ce matin, à Drummondville, une version aussi connue et répandue, soit celle de l’arrestation et de la caution à verser d’urgence.
Une mère de famille a, en effet, reçut un appel d’un présumé avocat affirmant que son fils était emprisonné et qu’une caution de 4000 $ était requise rapidement pour sa libération avant la fin de semaine. La mère de famille a ainsi perdu la somme alors qu’une autre à qui les fraudeurs demandaient 7000$ a réussi à contacter son fils et à s’assurer que celui-ci était en sécurité.
La Sûreté du Québec, rappelant aux parents et aux grands-parents d’être vigilants à Drummondville, alors que les fraudeurs tentent, par différents moyens de stratagèmes d’urgence, de soutirer des sommes importantes.
Encore une fois, une fraude bien orchestrée
Les fraudeurs privilégiaient souvent les contacts par courriels seulement en expliquant qu’il est impossible de communiquer par téléphone pour différentes raisons, soit en raison des cellulaires interdits dans les chambres, dans l’hôpital, ou même parfois en prétextant être dans le Sud ou dans une autre province et qu’il est moins coûteux que d’ajouter des frais d’interurbains très coûteux, etc.
Dans les derniers cas rapportés au Vingt55, le fraudeur a même communiqué avec sa victime de vive voix, dans un premier temps. Les fraudeurs ont poussé l’arnaque jusqu’à mettre en communication téléphonique la compagnie d’assurance, qui expliquait être dans l’impossibilité d’avancer les sommes, mais s’engageait à rembourser les montants une fois la réclamation reçue officiellement, soit par l’émission d’un chèque de remboursement de la compagnie d’assurance directement au nom de son client et bénéficiaire ou encore par une entente possible avec la famille.
Comme le précise la Sûreté du Québec, les arnaqueurs sont très habiles
Ce type d’arnaque et de fraude est bien connu. « Il s’agit d’une fraude où la victime est sollicitée par téléphone, par messagerie texte ou par courriel, par des gens se faisant passer pour un proche, un membre de la famille », a expliqué la sergente Audrey Anne-Bilodeau.
Dans certains cas, il pourrait même s’agir d’un agent d’assurance médical, parfois même d’un médecin, expliquant l’urgence de la situation et de faire le paiement afin de payer les frais des traitements urgents déjà prodigués et devoir assurer ou garantir des montants avant de continuer les soins ou d’aller de l’avant avec l’opération. Cette technique, souvent bien rodée par les fraudeurs, a fait plusieurs victimes récemment, confirmait par ailleurs la Sûreté du Québec. Celle-ci en est une parmi de nombreuses autres.
Les fraudeurs créent un sentiment de panique ou d’urgence. Ils utilisent aussi, parfois, des menaces ou font du chantage selon l’approche préconisée. Par la suite, une fois la victime potentielle leurrée, ils demandent des paiements rapides au moyen d’une carte prépayée, par téléphone ou via un site Internet monté de toutes pièces et frauduleux, mais suffisamment crédible pour piéger certaines victimes, parfois meme ils informent la victime qu’un livreur pourrait même aller chercher le montant au domicile, au besoin.
Des arrestations ont eu lieu dans certains dossiers, mais la Sûreté du Québec désire rappeler aux aînés quelques conseils de prévention pour réduire les risques d’être victime de fraude de type « Grands-Parents ». Les fraudeurs ont recours à des stratagèmes variés pour arriver à leurs fins et soutirer de l’argent à leurs victimes.
Le Centre antifraude du Canada bien au courant de ce type de fraude
En effet, le Centre antifraude du Canada confirme que ce type de fraude est bien connu et explique en quoi consistent ce type d’arnaque et quelques variantes.
Dans les fraudes liées au besoin urgent d’argent, on vous fait croire qu’un de vos proches est blessé ou en détresse. Le fraudeur prétend être une de vos connaissances et vous dit qu’il a besoin d’argent immédiatement.
Voici quelques exemples de scénarios qu’il peut utiliser : il s’est fait arrêter et a besoin d’argent pour payer sa caution, il a eu un accident de voiture ou il a de la difficulté à revenir d’un pays étranger.
Le fraudeur peut prétendre être un ami ou n’importe quel membre de la famille, tante, oncle, mari, femme, mais c’est lorsqu’il se fait passer pour un petit-enfant que les grands-parents sont les plus vulnérables à la fraude.
Le fraudeur se fait passer pour un petit-fils ou une petite-fille et supplie le grand-père ou la grand-mère de ne pas dire à ses parents qu’il a des ennuis. De cette façon, ce n’est qu’après avoir envoyé l’argent que la victime se rend compte que ce n’est pas son petit-fils ou sa petite-fille qui lui a demandé de l’aide.
Les policiers de la Sûreté du Québec sont en contact avec d’autres services de police au Québec qui mènent des enquêtes ayant le même modus operandi.
Malheureusement, les sommes perdues ne sont que très rarement récupérées et les auteurs de ces crimes et arnaques se trouvent souvent très loin de notre territoire. Qu’elle soit commise sur Internet, par téléphone, par texto ou en personne, les fraudes doivent être signalées le plus tôt possible aux policiers et au Centre antifraude du Canada au 1 888 495-8501.
Votre section vidéo d’information locale – Vingt55