Cinq étudiants en Techniques policières du Collège Ellis, Lloyd, Anthony, Cédric, Raphaël et Emmy, ont pris l’initiative d’un projet de sensibilisation contre la fraude grands-parents @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Le Vingt55 a rencontré trois des cinq futurs policiers, étudiants au Collège Ellis inscrits au programme de Techniques policières à Drummondville, qui ont choisi de s’attaquer à ce fléau, en menant une campagne d’information et de prévention : Lloyd , Anthony et Cédric. Leur objectif, tout comme celui de leurs collègues Raphaël et Emmy est de briser les mythes entourant ces fraudes, de sensibiliser les jeunes aux conséquences de leurs actes et d’outiller les aînés afin qu’ils puissent se protéger.

« Dès l’âge de 12 ans, certains jeunes s’essaient à ce type de fraude sans même en comprendre la gravité ou les conséquences juridiques », souligne Lloyd en entrevue au Vingt55. « Il est primordial de les éduquer avant qu’ils ne franchissent des lignes irréversibles. »

Leur initiative comprend également un volet communautaire important. Les étudiants iront à la rencontre de personnes vulnérables, notamment en résidences pour aînés (RPA), pour leur fournir de l’information pratique et des outils concrets de prévention.

« Il ne suffit pas de compter sur les institutions bancaires ou les forces de l’ordre. Il faut aller sur le terrain, parler aux gens, les informer et prévenir », insiste Anthony impliqué activement dans le projet.

La technologie facilite désormais des fraudes de plus en plus sophistiquées. L’intelligence artificielle, la synthèse vocale et les outils d’imitation vocale permettent à des fraudeurs, parfois basés à l’étranger, de se faire passer pour un membre de la famille afin d’extorquer de l’argent.

« Ces escrocs n’ont aucun scrupule. Ils peuvent soutirer de quelques centaines à plusieurs milliers de dollars à leurs victimes », explique Cédric « C’est aussi notre rôle, comme futurs policiers, d’agir en prévention. »

Les étudiants évoquent quelqu un des types courants de fraudes de type « grands-parents » et moyens de prévention :

Un appel d’un prétendu petit-fils hospitalisé ou arrêté, demandant de l’aide financière urgente.

Un faux avocat réclamant une caution à payer d’urgence pour un membre de la famille.

Des fraudeurs prétendant que des cartes bancaires ont été clonées et envoyant un complice pour les récupérer.

L’utilisation de courriels ou de messageries imitant des institutions financières.

Cinq étudiants en Techniques policières du Collège Ellis, Lloyd, Anthony, Cédric, Raphaël et Emmy, ont pris l’initiative d’un projet de sensibilisation contre la fraude grands-parents @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Il ne faut jamais sous-estimer la créativité, l’originalité et surtout la détermination des fraudeurs ou des personnes mal intentionnées.

Il est essentiel de rappeler qu’un montant aussi minime que 50 $ peut, si la stratégie fonctionne dix fois dans une même journée, représenter des gains de plusieurs milliers de dollars à la fin de la semaine.

Les trois étudiants proposent d’ailleurs plusieurs conseils de prévention tirés de leur dépliant :

Toujours vérifier l’identité de la personne qui appelle, notamment en posant des questions auxquelles seul un proche peut répondre. « N’hésitez pas à établir un mot de code ou une réponse convenue à l’avance, cela permet de s’assurer que vous parlez bien à un membre de votre famille », recommande Cédérick. Il rappelle également que « les outils technologiques peu coûteux et facilement accessibles permettent aujourd’hui d’imiter une voix avec une précision troublante ».

Ne jamais fournir d’informations personnelles ou bancaires par téléphone ou courriel. Une simple question, comme « Hey grand-papa, c’est moi ton petit-fils ! », peut suffire à tromper la vigilance. « Répondre spontanément “Est-ce bien toi, Samuel ?” donne directement le nom du petit-fils au fraudeur », explique Antony. Les escrocs peuvent ensuite recouper ces informations en multipliant les appels pour mieux piéger leurs victimes.

Ne pas se laisser emporter par la pression émotionnelle ou l’urgence invoquée, une technique fréquemment utilisée selon les recherches effectuées par les cinq étudiants. La panique est une arme redoutable pour les fraudeurs, de préciser Lloyd.

Contacter un proche et valider les faits avant de transférer de l’argent. « Si c’est une véritable urgence, elle le sera encore dans une heure ou après avoir pris le temps de vérifier l’information », rappellent les cinq étudiants.

Les étudiants du Collège Ellis souhaitent aussi rejoindre les proches des aînés, qui hésitent parfois à aborder le sujet.

« Nos dépliants et affiches sont conçus pour informer autant les aînés que leur entourage, et pour ouvrir la discussion », précise Lloyd. « On veut éviter qu’une autre personne vulnérable ne devienne victime. »

En collaborant avec leur communauté et en se préparant déjà à leur futur rôle dans les services policiers, ces cinq étudiants du Collège Éllis posent un geste concret pour lutter contre une fraude encore trop répandue au Québec.

Cinq étudiants en Techniques policières du Collège Ellis, Lloyd, Anthony, Cédric, Raphaël et Emmy, ont pris l’initiative d’un projet de sensibilisation contre la fraude grands-parents @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.