Grève en CPE : 91 % des travailleuses de la CSN votent pour un mandat illimité

Grève en CPE : 91 % des travailleuses de la CSN votent pour un mandat illimité
Grève en CPE, 91 % des travailleuses de la CSN votent pour un mandat illimité @ Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

En négociation depuis deux ans, les travailleuses et travailleurs des Centres de la petite enfance (CPE) affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) accentuent la pression sur le gouvernement. Avec un vote massif de 91 % en faveur d’un mandat de grève générale illimitée, ils dénoncent les demandes de reculs dans leurs conditions de travail et réclament des améliorations pour contrer la précarisation des horaires et la pénurie de main-d’œuvre.

Alors que les négociations entre le gouvernement et les travailleuses des Centres de la petite enfance (CPE) affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) stagnent, un mouvement de grève de trois jours, du 2 au 4 avril, se prépare à travers la province. Une manifestation nationale est prévue le 3 avril à Québec, rassemblant les 13 000 travailleuses et travailleurs des CPE de la CSN.

Au Centre-du-Québec et en Mauricie, ce sont 22 CPE affiliés à la CSN qui seront touchés par la mobilisation. Une situation qui inquiète de nombreuses familles de la région, alors que la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau persiste et que plusieurs places en garderie restent vacantes.

Un message clair au gouvernement

Réunis en assemblée générale le 19 mars, les membres du syndicat ont voté à 91 % en faveur d’un mandat de grève générale illimitée, exigeant du gouvernement qu’il bonifie ses offres pour améliorer les conditions de travail dans le réseau. Selon les représentantes syndicales, les solutions mises en avant par Québec ne suffisent pas à répondre aux défis du secteur.

« Le gouvernement doit en faire plus pour les enfants à besoins particuliers, pour réduire la surcharge de travail et améliorer la rémunération des éducatrices, notamment en région », explique Stéphanie Vachon, représentante des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Dans le Centre-du-Québec, les éducatrices en CPE dénoncent des conditions qui rendent difficile l’attraction et la rétention du personnel. L’écart salarial avec d’autres secteurs du service public continue d’alimenter la pénurie, tandis que le recours aux agences privées devient de plus en plus fréquent.

Mobilisation régionale : 22 CPE en grève dans le Centre-du-Québec et la Mauricie

Avec 22 CPE affiliés à la CSN dans la région, la grève entraînera des perturbations importantes pour des centaines de familles. Dans des villes comme Drummondville, Victoriaville et Trois-Rivières, plusieurs parents devront trouver des solutions alternatives pour la garde de leurs enfants durant les jours de grève.

« Les cohortes d’étudiantes en éducation à l’enfance sont vides, et le gouvernement ne fait rien pour renverser la tendance. Si nous voulons assurer un service de qualité aux familles du Centre-du-Québec, il faut agir maintenant », insiste Mme Vachon.

Les employées des CPE Les P’tites Abeilles et Mini Campus ont manifesté bruyamment à Drummondville au cours des dernières semaines pour réclamer de meilleures conditions de travail et salariales. Elles demandent également des améliorations afin d’offrir de meilleurs services aux enfants et aux parents.

Rencontrées sur place par Le Vingt55 lors de la manifestation à Drummondville, plusieurs manifestantes ont souligné l’importance d’améliorer les conditions de travail, non seulement pour attirer de nouvelles employées dans les CPE, mais aussi pour favoriser la rétention du personnel en place. L’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre demeure une préoccupation majeure, notamment pour assurer la qualité des services aux enfants, ont-elles exprimé en entrevue au Vingt55.

Une manifestation nationale à Québec

Le 3 avril, les travailleuses des CPE du Centre-du-Québec et de la Mauricie se rendront en grand nombre à Québec pour une manifestation devant l’Assemblée nationale. L’objectif est de mettre de la pression sur le gouvernement, qui peine à respecter son engagement de créer les 30 000 places manquantes dans le réseau.

« Nous allons nous faire entendre. Si le gouvernement souhaite réellement offrir des places aux parents, il doit d’abord régler cette négociation et offrir des conditions acceptables aux travailleuses », souligne Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS-CSN.

Un bras de fer qui pourrait se prolonger

La CSN, qui représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées des CPE, ne compte pas baisser les bras. Caroline Senneville, présidente de la CSN, dénonce un gouvernement qui, selon elle, laisse traîner la négociation depuis trop longtemps.

« Si le gouvernement veut assurer de bons services aux enfants, il doit écouter les travailleuses. Plutôt que de s’attaquer aux droits syndicaux avec des lois comme le projet de loi 89, il doit régler les problèmes du réseau », déclare-t-elle.

Alors que le bras de fer se poursuit, les éducatrices du Centre-du-Québec restent déterminées à obtenir des avancées significatives. La mobilisation des 22 CPE de la région s’annonce majeure dans le cadre de cette lutte pour de meilleures conditions de travail.

Partagez et commentez sur les réseaux sociaux!
Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
PROFILE

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

Les derniers articles

Faits divers

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

facebookyoutube-icon
Partagez et commentez sur les réseaux sociaux!