Hausse fulgurante des loyers : Drummondville figure au sommet d’un autre triste record au Québec

Hausse fulgurante des loyers : Drummondville figure au sommet d’un autre triste record au Québec
Drummondville figure au sommet d’un triste record avec une augmentation fulgurante de 14 % du prix des loyers @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

La crise du logement au Québec continue de s’aggraver avec la publication des nouveaux pourcentages applicables pour l’ajustement des loyers en 2025 par le Tribunal administratif du logement (TAL). Ces chiffres, très attendus, confirment une fois de plus une tendance alarmante : une explosion des prix des loyers dans plusieurs régions de la province. Parmi les plus touchées, Drummondville se distingue avec une augmentation fulgurante de 14,1 % en 2024, et les projections pour 2025 inquiètent déjà les locataires.

Drummondville figure au sommet d’un triste record avec une augmentation fulgurante de 14 % du prix des loyers @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

En effet, alors que la précarité économique et l’itinérance continuent de prendre de l’ampleur dans la région, Drummondville figure une fois de plus au sommet d’un triste palmarès.

Une augmentation de 14,1 % du prix des logements a des impacts directs sur le coût de la vie des familles et accentue la pauvreté. Les demandes d’aide au Comptoir alimentaire de Drummondville explosent également, avec des conséquences majeures sur les personnes qui se retrouvent en situation de précarité, d’itinérance temporaire ou permanente, alors que les employés et bénévoles sont épuisés au Comptoir alimentaire, les ressources alimentaires et humaines viennent également à manquer, selon des témoignages recueillis par le Vingt55 auprès des employés de l’organisme de Drummondville.

Une réaction forte du RCLALQ

Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a vivement réagi à cette situation. Selon le regroupement, l’augmentation des loyers met en péril la sécurité financière de milliers de ménages locataires, déjà fragilisés par un contexte inflationniste.

« Nous assistons à une véritable crise pour les locataires, et il est urgent de réagir. Les hausses de loyers, comme celles enregistrées à Drummondville, Trois-Rivières et Saguenay, sont tout simplement insoutenables », a déclaré Amy Darwish, porte-parole, lors d’une entrevue accordée à Vingt55 ce matin.

Des augmentations sans précédent, Drummondville figure au sommet d’un autre triste record

En effet, après avoir été reconnue comme la ville connaissant la plus forte croissance des agressions sexuelles et criminalités,au cours des dernières années, Drummondville figure cette fois, comme le rapportent les organismes et le rapport obtenu par le Vingt55, au sommet de la liste des villes avec la plus importante hausse du prix des loyers. En 2024, les locataires de Drummondville ont subi une augmentation moyenne de 14,1 % des loyers, un sommet historique.

Comparativement, Trois-Rivières (13,8 %) et Saguenay (13,6 %) suivent de près. Certaines municipalités ont toutefois enregistré des hausses encore plus spectaculaires, comme Marieville (20,6 %) et Prévost (21,7 %).
Cette tendance, combinée à la pénurie de logements abordables, crée un climat d’incertitude pour les ménages locataires.

Contacté par le Vingt55, David Bélanger, directeur général de l’Office d’habitation de Drummond, mentionne: « Depuis un an, nous constatons une augmentation significative du nombre de personnes nécessitant un accompagnement de la part de l’Office d’habitation. Les gens que nous aidons rencontrent de plus en plus de difficultés à se loger. Ils doivent également faire face à des choix difficiles : payer leur loyer ou conserver leur argent pour des besoins essentiels comme la nourriture, les médicaments ou le transport », précise le directeur de l’OHD.

« À Drummondville, 85 logements abordables ont été construits au cours de la dernière année. Les prévisions pour l’année prochaine tablent sur 199 logements supplémentaires », a-t-il indiqué en entrevue accordée au Vingt55.

Cependant, David Bélanger souligne que des mesures supplémentaires doivent être mises en place, car la situation demeure préoccupante à Drummondville. « Ces données confirment ce que nous anticipions : Drummondville, comme d’autres grandes villes, doit faire face à cette réalité et prendre les mesures adéquates pour y répondre », affirme M. Bélanger.

Des revendications pour un gel des loyers

Face à ces augmentations, le RCLALQ appelle à des mesures fortes. L’organisation milite pour un gel des loyers afin de donner un répit aux locataires. Elle critique également la méthode de calcul actuelle des ajustements de loyers, jugée inadaptée au contexte actuel.

Un appel à la mobilisation

Dans ce contexte, le RCLALQ invite les locataires à se mobiliser et à exiger des actions concrètes de la part des gouvernements. L’organisation rappelle que les hausses de loyers ont des conséquences graves sur la qualité de vie des ménages, réduisant notamment leur capacité à subvenir à leurs besoins essentiels.

« Une prise de conscience collective est nécessaire pour faire face à cette crise qui touche Drummondville de façon particulièrement préoccupante, mais aussi l’ensemble des régions du Québec », conclut le regroupement.

Itinérance et étalement urbain, un phénomène inquiétant qui progresse à Drummondville

François Gosselin, de l’Ensoleilvent, rappelait récemment que la situation de la pauvreté à Drummondville est inquiétante.
« Les solutions à court et moyen terme ne suffisent plus à répondre à la demande croissante dans la MRC et la région du Centre-du-Québec », avait confirmé le directeur général de l’organisme L’Ensoleilvent de Drummondville en entrevue au Vingt55 en décembre dernier.

Les indicateurs actuels ne laissent entrevoir aucune baisse pour les mois et les années à venir. Les ressources demeurent insuffisantes pour répondre aux besoins croissants, avait également confirmé François Gosselin. « Nos refuges, comme L’Ensoleilvent et les haltes-chaleur, sont déjà saturés. Depuis le 1er avril 2024, 455 demandes d’hébergement ont été refusées faute de place. Les besoins ont doublé au cours des deux dernières années », a-t-il également déclaré.

« La bonne volonté des intervenants ne suffit plus. Le nombre de personnes en itinérance, combiné aux problèmes de santé mentale et de dépendance, dépasse largement nos capacités d’accueil et d’intervention », a-t-il admis, rappelant la situation critique à Drummondville.

« Malgré une action coordonnée entre les instances politiques, les acteurs du logement social et les organismes communautaires, les statistiques et observations actuelles ne nous permettent pas d’inverser cette tendance alarmante », a-t-il souligné lors de cette même entrevue accordée au Vingt55.

Hier, un père de famille sollicitait de l’aide à l’intersection des boulevards René-Lévesque et Saint-Joseph pour subvenir aux besoins de ses enfants et de sa famille @ Crédit photo Éric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés
Éric Beaupré
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