La CDVQ préoccupée par la vente de ‘wax pens’ au cannabis au Centre-du-Québec

La CDVQ préoccupée par la vente de ‘wax pens’ au cannabis au Centre-du-Québec
Le vapotage est trois fois plus répandu chez les 15 à 17 ans que chez les adultes, @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Centre-du-Québec

Le 24 février dernier, un reportage de Radio-Canada révélait que la communauté abénakise de Wôlinak s’apprêtait à ouvrir, ce printemps, une boutique spécialisée dans la vente de vapoteuses au cannabis, connues sous le nom de wax pens

Pourtant, le 29 novembre, La Presse+ rapportait que la Société québécoise du cannabis (SQDC) s’apprêtait elle aussi à commercialiser ce produit, tant en magasin qu’en ligne, malgré son interdiction au Québec. Cette annonce suscite l’indignation de la Coalition des droits des vapoteurs du Québec (CDVQ), qui dénonce une incohérence flagrante et une posture hypocrite du gouvernement de la CAQ dans ce dossier.

Deux poids, deux mesures ?

Dans le reportage de Radio-Canada, le député Donald Martel, élu caquiste de Nicolet-Bécancour, s’opposait fermement à la mise en marché des wax pens, qu’il juge néfastes pour les jeunes. « Moi, je le fais vraiment pour la protection des jeunes. Pourquoi leur faciliterait-on l’accès à un produit aussi attractif ? », a-t-il déclaré.

Cependant, cette position entre en contradiction avec la décision de la SQDC, une société d’État, de vendre ces mêmes produits. « Le député Martel devrait faire preuve de cohérence, prendre son courage à deux mains et défendre avec la même intensité l’interdiction de ce produit dangereux auprès de son collègue, le ministre de la Santé Christian Dubé », a répliqué Valérie Galant, porte-parole de la CDVQ.

La SQDC prévoit commercialiser ces produits à l’automne prochain, conformément à la loi. Son objectif demeure de contrer le marché illégal et de protéger la santé publique en offrant des produits à moindre risque.

L’équipe des relations médias de la Société québécoise du cannabis (SQDC) précise que les produits de vapotage du cannabis ne sont pas interdits au Québec ni au Canada. Elle rappelle que la réglementation fédérale les autorise depuis octobre 2019 et cite la mise en contexte québécoise de l’Institut national de santé publique du Québec.

Par ailleurs, les produits de vapotage offerts par la société d’État seront strictement conformes à la réglementation québécoise.  » Contrairement à ceux disponibles sur le marché illégal ou dans d’autres points de vente, ils ne contiendront ni saveur ni arôme ajouté, leur taux de THC sera limité à 30 %, et ils feront l’objet d’analyses  par des laboratoires certifiés par Santé Canada. De plus, leur vente sera interdite aux personnes de moins de 21 ans »  précise le relationniste de la SQDC.

Un risque accru pour les jeunes

Après avoir interdit les arômes dans les produits de vapotage, sous prétexte de protéger les jeunes, le gouvernement québécois envisage maintenant d’introduire des vapoteuses au cannabis sur le marché légal. Une décision qui pourrait stimuler l’intérêt des jeunes pour ces produits et les inciter à se tourner vers des substances plus fortes et illicites.

En effet, comme le rapportait Le Vingt55, le vapotage est trois fois plus répandu chez les 15 à 17 ans que chez les adultes, un constat jugé inquiétant au Québec selon l’INSPQ.

Une étude dévoilée en 2022 par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), basée sur des données détaillées de l’Enquête québécoise sur le tabac et les produits du vapotage (EQTPV) réalisée en 2020 auprès de 13 533 Québécois âgés de 15 ans et plus, met en lumière l’emprise grandissante des cigarettes électroniques sur le quotidien des jeunes.

« Ce produit risque de créer un véritable engouement chez les jeunes. Après y avoir pris goût, plusieurs pourraient chercher à se procurer des variantes plus puissantes et illégales sur le marché noir », craint la CDVQ. De plus, puisque ces wax pens sont des dispositifs de vapotage, ils pourraient initier une nouvelle génération de jeunes au vapotage, contribuant ainsi à une hausse du taux global d’utilisation de la cigarette électronique chez les adolescents.

Cette situation soulève des questions sur la cohérence des politiques de la CAQ en matière de vapotage et de cannabis, exprime Mme Valerie Gallant, porte-parole, Coalition des droits des vapoteurs du Québec, alors que les restrictions se multiplient pour les vapoteurs adultes, tandis que la SQDC envisage la vente d’un produit potentiellement attractif pour les jeunes.

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Éric Beaupré
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