DRUMMONDVILLE
Les membres du SFPQ dans la fonction publique débrayeront à nouveau pour deux journées consécutives les 26 et 27 avril prochains © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
La grève a été adoptée comme moyen de pression après deux ans d’impasse dans le renouvellement de la convention collective et concerne les employés affiliés au SFPQ qui occupent majoritairement des emplois de bureau et de techniciens dans les ministères et organismes québécois. La convention collective est échue depuis le 1er avril 2020. Des affiches dénonçant la lenteur des négociations ont fait leur apparition aujourd’hui lundi 28 mars, dans les portes d’accès du palais de justice de Drummondville.
Le 18 mars dernier, un avis de grève pour le 30 mars 2022, de 10 h à 14 h, a été expédié au ministre du Travail, M. Jean Boulet, et au bureau de la ministre responsable du Secrétariat du Conseil du trésor, Mme Sonia Lebel. Les membres ont convenu qu’ils pouvaient aller jusqu’à dix journées de grève au besoin.
« On est rendu là », avait affirmé M. Dagenais en entrevue téléphonique au Vingt55. « Les membres nous ont parlé : le vote de grève a été de 81 % pour 55 % de participation. C’est un résultat qui est sorti le 7 mars, ça fait deux ans qu’on est en attente après le Conseil du trésor, on a vu ce qui s’est passé un peu partout, il y a d’autres secteurs qui ont réussi à trouver une entente, mais ce n’est pas le cas pour nous. »
Parmi les problématiques évoquées, il est question de la pénurie de main-d’œuvre. « On manque de gens, essentiellement, parce que la fonction publique n’est plus compétitive », a expliqué M. Dagenais. « Les salaires ne sont pas compétitifs, on se fait clencher par le privé, le municipal et le fédéral. À un moment donné, il va falloir que l’employeur, qui est le gouvernement du Québec, comprenne que s’il veut garder son monde, il va falloir qu’il les paie. »
Dans un communiqué rendu public par le SFPQ le 18 mars dernier, Christian Daigle, président directeur général du SFPQ indiquait : « Malgré l’accumulation des conséquences du manque de personnel sur les services à la population, le gouvernement refuse de reconnaître qu’il doit valoriser les emplois de la fonction publique. Ce que nous propose le gouvernement Legault est complètement déconnecté de la réalité du marché du travail, de la hausse de l’inflation et de la pénurie de main-d’œuvre. Après plus de deux ans de négociation, cette première journée de grève sera l’occasion pour l’employeur de réaliser que la patience de nos membres a atteint ses limites. Les travailleuses et les travailleurs des services publics réclament simplement des conditions de travail équitables. Monsieur Legault, combien de journées de grève faudra-t-il faire pour qu’enfin vous vous décidiez à mettre les services publics au cœur de vos préoccupations? »
Bon nombre d’emplois, dont des greffiers et des huissiers, sont importants au bon déroulement des activités de l’appareil judiciaire. Il s’agit même d’un service essentiel.
« Il y a beaucoup de monde là-dedans qui ne sera pas capable de faire la grève parce qu’ils seront en service essentiel, le 30 mars », avait renchéri M. Dagenais en entrevue au Vingt55. « Donc, c’est essentiel, mais le problème qu’on a, c’est que comme il manque beaucoup de gens, tout le reste leur tombe sur les épaules. On parle de fatigue, de difficultés au travail… Il va falloir qu’on soit capable de réembaucher du monde dans ces postes-là. »
« On nous arrive avec le projet de loi 60, qui nous dit que ce n’est pas une question de rétention, mais de détention. Si vous entrez dans la fonction publique, vous ne pourrez pas, par votre expérience, aller plus loin dans votre carrière. Vous allez devoir aller chercher un bac si vous voulez aller plus loin. C’est pour ça que le monde est plus capable. De la mobilisation comme ça, j’en ai rarement vu. »
Les employés de la SFPQ rappellent la lenteur des négociations quant à leurs conditions de travail, rappelant au passage l’écart de 48 % entre leur augmentation de 2 % et celle de 50 % octroyée à la magistrature et soulignant l’importance des employés de la fonction publique dans le bon fonctionnement de l’appareil et du système judiciaire. C’est un outrage à la justice décrié par les membres affiliés au SFPQ,
Le SFPQ et ses membres sont déterminés à en arriver à une entente et comptent bien se faire comprendre du gouvernement, faute d’avoir été entendus

Les membres du SFPQ dans la fonction publique débrayeront à nouveau pour deux journées consécutives les 26 et 27 avril prochains © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.