Les violences obstétricales et gynécologiques : Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle

Les violences obstétricales et gynécologiques : Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle
Des centaines de manifestants de la CSN envahissent Drummondville pour dénoncer la privatisation © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés

DRUMMONDVILLE

Le 28 mai c’était la journée internationale d’action pour la santé des femmes, l’occasion parfaite pour parler d’un phénomène malheureusement trop courant, banalisé et encore tabou : les violences obstétricales et gynécologiques.
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Lorsqu’on parle de violences obstétricales/gynécologiques ou VOG, on entend : tout comportement, paroles, actes, pratiques humiliantes non nécessaires médicalement et/ou non-consenties commises par des professionnels de la santé lors de soins/examens gynécologiques ou obstétricaux. Nombreux sont les témoignages de personnes qui en ont subies, pourtant aucune statistique n’est encore disponible sur le sujet. Ça démontre l’ampleur du problème.

Plus concrètement voici quelques exemples/témoignages :

« Sans m’avertir ou me le demander, il a introduit ses doigts dans mon vagin »

On a ici un exemple d’intervention médicale non consentie. Même en contexte médical, les patientes ont les droits sur leur corps et doivent consentir à toute intervention. L’épisiotomie (incision du périnée lors de l’accouchement) non nécessaire et non demandée est un autre exemple de violence obstétricale où l’intervention médicale est non consentie.

 « J’ai crié pendant une procédure douloureuse, le médecin m’a tapé sur les cuisses en me disant « Ça ne faisait pas mal, mais maintenant ça va le faire. » »

Ignorer les demandes de la patiente, banaliser ses douleurs et continuer alors que la patiente demande explicitement d’arrêter est un exemple de négligence et de coercition. La personne est forcée de continuer et n’a ici aucun pouvoir sur son corps.

« L’infirmière m’a demandé pourquoi je voulais avoir l’air d’une jeune fille en me rasant. » « Le gynécologiste m’a dit en regardant ma vulve : « Wow, ton mari est chanceux! » »

Critiquer le corps de la patiente, la rendre mal à l’aise en faisant des commentaires inappropriés c’est violent psychologiquement et ça peut avoir un impact réel sur la personne.

« La médecin a inséré le spéculum brutalement puis est sortie de la pièce en laissant la porte grande ouverte. J’étais à la vue de tous, les pieds dans les étriers et le spéculum encore inséré. »

Humiliation, manque de respect et de dignité sont d’autres façons de commettre des violences obstétricales.

Trop souvent, les violences vécues dans un contexte gynécologique/obstétrical sont banalisées. C’est difficile à concevoir qu’un professionnel de la santé ait pu commettre un tel geste. Les gens vont donc avoir tendance à remettre la faute sur la victime. Les VOG s’inscrivent donc dans le continuum des violences faites aux femmes, un peu à l’image de « la culture du viol ». On parle d’une « culture des violences obstétricales et gynécologiques ».

« Tu exagères », « Tu n’es pas la première femme qui accouche », « À quoi tu t’attendais? » « Petite nature », « Faible ». Ce sont des mots qui reviennent dans plusieurs témoignages. Tous des mots qui diminuent la victime et la responsabilisent.

Trouble de stress post-traumatique, douleurs génitales, cauchemars, flashbacks, difficultés dans les relations amoureuses, honte, sentiment de culpabilité …

Les personnes qui subissent des violences obstétricales et gynécologiques vivent souvent les mêmes impacts que les victimes d’agressions sexuelles par la nature même de l’acte violent. Ce sont des gestes reliés à la sexualité commis sans le consentement.

Quoi faire?

Vivre une VOG c’est difficile et ça peut être traumatisant. Voici les options et les ressources possibles pour aller chercher de l’aide et gérer la situation :

Déposer une plainte auprès de l’établissement de santé où l’incident à eu lieu et/ou auprès de l’ordre professionnel concerné (ex : Collège des médecins) ou auprès du Protecteur du citoyen.

Contacter l’organisme Regroupement Naissance-Renaissance (RNR) peut fournir de l’information et offrir du soutien. C’est un organisme spécialisé dans les VOG.

Contacter le CALACS.

Sortons les VOG de l’ombre, parlons-en, changeons les choses,

On vous croit.

Élisabeth-Anne Mailloux

Intervenante – CALACS La Passerelle

 

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