DRUMMONDVILLE
Accusé de possession de pornographie juvénile, Jean-Michel Fontaine, ancien enseignant d’anglais et musicien bien connu à Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Les chefs d’accusation portés contre lui incluaient l’accession, la possession de pornographie juvénile et le fait d’en avoir rendu l’accès possible. Après le prononcé de la sentence, Fontaine a pris le chemin des cellules pour débuter sa détention.
Un jugement soulignant la gravité des faits
Dans son jugement, le juge Chapdelaine a insisté sur l’importance d’imposer des peines dissuasives en matière de crimes liés à la pornographie juvénile. Il a rappelé que derrière chaque fichier téléchargé se trouvent de véritables victimes. À cet effet, deux lettres de victimes ont été déposées en preuve pour appuyer l’ampleur des conséquences.
Les informations obtenues par le Vingt55 révèlent que l’arrestation de Fontaine en novembre 2021 a été réalisée par l’Équipe intégrée de lutte contre la pornographie juvénile et le Service des enquêtes sur les crimes majeurs de la Sûreté du Québec, dans le cadre d’une vaste opération menée dans plusieurs régions du Québec. Des fichiers compromettants ont été découverts sur le matériel informatique personnel de l’accusé.
Le Vingt55 a également suivi les nombreuses comparutions de Fontaine, y compris celle du 7 décembre, au cours de laquelle, représenté par Me Renaud Blanchette, il a tenté d’invalider ses déclarations faites lors de son interrogatoire. Fontaine alléguait avoir subi des mesures abusives lors de son arrestation, mais le juge Chapdelaine a rejeté cette requête, estimant que ses déclarations avaient été faites librement et volontairement.
Tentatives de minimiser les faits par l’accusé
Fontaine a expliqué qu’il n’avait pas pleinement conscience du contenu qu’il téléchargeait. « J’ai rapidement déplacé des fichiers qui me semblaient inappropriés dans la corbeille, sans les consulter », a-t-il déclaré au Vingt55, sans préciser la nature des vidéos. Il a ajouté : « Il est difficile de savoir exactement ce que l’on télécharge. » Il soutenait avoir agi de manière involontaire en supprimant rapidement les fichiers concernés.
Cependant, lors du prononcé de la sentence, le juge Chapdelaine a accordé peu de crédit aux remords exprimés par Fontaine, notant qu’il avait tenté d’invalider le caractère volontaire de ses déclarations malgré son plaidoyer de culpabilité.
Rejet d’une peine dans la communauté
L’avocat de la défense avait proposé une peine à purger dans la communauté, mais le juge a estimé que la gravité des faits, notamment la nature des vidéos et la facilité de partage via les réseaux pair-à-pair, justifiait une peine de détention. Le juge a également pris en compte la durée des infractions, l’âge des victimes et les conséquences psychologiques des actes.
L’absence d’antécédents judiciaires et les déclarations incriminantes fournies aux policiers ont été considérées comme des facteurs atténuants. Cependant, le manque de transparence de Fontaine face aux intervenants et psychologues lors de la rédaction du rapport sexologique a pesé contre lui. Ce rapport soulignait un risque moyen de récidive, rendant difficile la conclusion que le risque était faible.
L’honorable juge Conrad Chapdelaine a prononcé une peine de 18 mois de détention pour le premier chef d’accusation, soit la distribution de pornographie juvénile. Pour le deuxième chef, soit la possession, Fontaine a écopé de 12 mois, et une peine identique a été imposée pour l’accession à ce type de contenu. Toutes les peines seront purgées de façon concurrente.
Inscription au registre des délinquants sexuels
En plus de sa peine de détention, Jean-Michel Fontaine, 38 ans, sera inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans. Il lui sera également interdit, pendant 10 ans, d’occuper un emploi le plaçant en position d’autorité auprès de mineurs ou d’utiliser Internet ou toute autre plateforme numérique pouvant le mettre en contact avec des enfants.