|Drummondville| Benjamin Bonzi a causé toute une surprise au Challenger Banque Nationale. Il a éliminé le premier favori, Vasek Pospisil, devant une foule abasourdie de 559 spectateurs, samedi après-midi au Tennis intérieur René-Verrier.
Visiblement épuisé et souffrant à un genou et à un bras, le natif de Vernon, Colombie-Britannique a réussi à faire durer le suspense, mais s’est tout de même incliné en trois manches de 7-5, 3-6, 6-1. Tout le crédit revient cependant au cousin natif de Nîmes qui, comme la veille face à J.C. Aragone, a joué du tennis de très grande classe. 222e à l’échelle mondiale, Bonzi a contrôlé les échanges dès le début du match, variant parfaitement ses coups et y allant de « passing shots » fabuleux lors des tentatives de montées au filet du Canadien.
Après que Pospisil, déçu, soit sorti du court central en coup de vent, celui qui, pas plus tard qu’en octobre dernier, occupait le 176e échelon à l’Association de tennis professionnel (ATP), a exprimé toute sa satisfaction, s’excusant tout de même d’avoir éliminé le favori de la foule.
« J’ai connu un très bon match. J’ai réussi à démarrer mieux qu’hier et à contenir Vasek du fonds du terrain. Désolé d’avoir éliminé l’un des vôtres… », de dire le Français, qui ne faisait pas partie des têtes de série.
Schnur éliminé
Dans la première demi-finale en simple, l’Ontarien Brayden Schnur a subi l’élimination contre l’Américain Denis Kudla en deux petites manches de 6-4, 6-2. Constamment attaqué sur son revers, le huitième favori du tournoi a raté une chance en or de briser son adversaire dès le deuxième jeu du match. En avance.
Par la suite, le cinquième favori s’est montré intraitable, dominant la majorité des échanges. « Ça s’est bien passé pour moi dans tous les aspects du jeu aujourd’hui. Ma position sur le terrain était toujours bonne et j’ai très bien servi. J’ai aussi profité de quelques bonds chanceux ; somme toute, je suis très satisfait de ma performance », a commenté la cinquième tête de série du Challenger.
Le double échappe à Peliwo et Martinez
Le troisième Canadien à l’oeuvre samedi après-midi, Filip Peliwo, et son partenaire Luis David Martinez, sont tombés tout juste à court en finale du double, face à la paire composée du Belge Joris De Loore et du Danois Frederik Nielsen, qui l’ont emporté en deux manches de 6-4, 6-3. Juste à voir la feuille de route de De Loore, on pouvait se douter que le match n’allait pas être de tout repos pour les favoris de la foule ; 67 titres, dont Wimbledon en 2012, comparativement à six pour Peliwo et 26 pour Martinez… On peut donc dire que la logique a été respectée.
Pour un, Peliwo a semblé déçu, mais résigné après le match : « C’est dommage d’avoir perdu, mais il faut dire que nos adversaires ont très bien joué », d’avouer l’athlète de la Colombie-Britannique, qui en était à sa quatrième présence en autant d’années à Drummondville et qui repart avec une récole de 48 points en double. « J’ai beaucoup aimé ma semaine à Drummondville. Ça n’a pas été ma meilleure en simple, mais je suis très heureux que nous nous soyons rendus aussi loin avec Luis David (Martinez) », a-t-il conclu. Reverrons-nous les deux faire la paire dans le futur ?
Si on se fie aux propos de Martinez, ça pourrait très bien se produire.« Merci à Filip pour cette belle semaine. J’espère que nous pourrons continuer de jouer ensemble », de préciser le bouillant mais très sympathique athlète.
Excellente récolte de points pour les Canadiens à Drummondville
Avec trois Canadiens en demi-finale du Challenger Banque Nationale de Drummondville, soit deux en simple et un en double, Tennis Canada a atteint son objectif fondamental, qui consiste à permettre à des joueurs portant l’unifolié de cumuler de précieux points à l’Association de tennis professionnel (ATP).
Au moment d’écrire ces lignes, on ne connaissait pas encore le résultat final de tous les matchs de la fin de semaine, mais le directeur des tournois de T Tennis Canada à Montréal, Richard Quirion, s’est dit fort satisfait de la récolte canadienne.
« Nous investissons dans les Challengers et les Futures, justement dans le but que les joueurs d’ici puissent améliorer leur position sur le circuit et avoir accès plus facilement à d’autres tournois de plus grande envergure. C’est notre quatrième année à Drummondville et d’une édition à l’autre, nos joueurs cumulent de plus en plus de points. Déjà, avec huit joueurs dans le tableau principal, c’était un succès. Le fait que Peliwo, Shcnur et Pospisil aient fait aussi bien nous permettra peut-être d’atteindre une récolte de points record », d’expliquer celui qui supervise les tournois de Tennis Canada.
En quatre éditions du Challenger, on réalise que les amateurs de tennis drummondvillois ont été particulièrement choyés. Ils ont été aux premières loges pour les montées fulgurantes de deux vedettes en devenir du tennis mondial, Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov.
Cette année, voilà que Vasek Posipsil, défait justement par Auger-Aliassime à Indian Wells la semaine dernière, fait son apparition (qui l’eût cru ?) sur des courts du Centre-du-Québec. Pourtant, ce ne sont pas les options qui manquaient au 75e joueur mondial, avec les Challenger de Chenzhen (Chine) et de Irving, Texas (États-Unis).
« Vasek aurait effectivement pu choisir d’aller au Texas, où la bourse et le nombre de points sont environ deux fois plus élevés qu’à Drummondville (et à Chenzhen).
Cependant, notre rôle consiste à sensibiliser nos joueurs et à les inciter à participer aux événements que nous organisons au Canada. Heureusement pour nous, Vasek s’est laissé convaincre de venir à Drummondville », précise M. Quirion.
Autant du côté du comité organisateur que de celui des amateurs de tennis de Drummondville, et en dépit de sa défaite en demi-finale, il va sans dire que personne ne s’est plaint de cette décision.