Par mesure de sécurité  »La grange du domaine Trent » sera démantelée

Par mesure de sécurité  »La grange du domaine Trent » sera démantelée
Domaine Trent © Photo Éric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Les élus du conseil municipal réunis en séance publique le 25 mai ont déposé une demande pour un permis auprès du ministère de la Culture et des Communications (MCC) du Québec pour le démantèlement de la grange du domaine Trent située à proximité de l’autoroute Jean-Lesage. Cette demande intervient à la suite d’une première requête acceptée par le MCC en 2014.

Domaine Trent  © Photo Éric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Bien que cette grange ne soit pas classée patrimoniale ou historique puisqu’elle fut déplacée sur le site en 1975 depuis Notre-Dame-du-Bon-Conseil, la Ville de Drummondville doit néanmoins obtenir l’aval du MCC pour aller de l’avant avec ce démantèlement, notamment car elle est installée dans une zone qui est, elle, patrimoniale. Une fois retirée, la grange fera place à de nouveaux aménagements à réaliser dans le cadre du réaménagement du parc des Voltigeurs. Une partie des planches du revêtement extérieur sera récupérée pour des fins d’interprétation ; d’autres éléments pourront être réutilisés par le Village québécois d’antan afin de réparer des bâtiments d’époque.

« Le patrimoine à Drummondville a toute mon attention. Mais dans ce secteur, l’état de délabrement de la grange du parc ne peut justifier d’y investir l’argent des contribuables. De plus, nous préparons un vrai renouveau pour le parc des Voltigeurs, et je sais que ce secteur patrimonial du parc bénéficiera d’une attention particulière », a souligné M. Yves Grondin, maire de Drummondville.

Production d’un rapport d’architectes indépendants

Pour appuyer sa réflexion, la Ville de Drummondville a fait appel à un cabinet d’architectes indépendant pour la production d’un rapport fouillé sur l’état de la grange du parc des Voltigeurs. Son mandat consistait à faire l’étude de vétusté du bâtiment sans porter sur la conformité de l’emplacement de cette structure. De plus, la Ville a mandaté un charpentier traditionnel afin d’évaluer la possibilité de réutilisation des planches de pruche composant le revêtement extérieur.

Les rapports ont produit ensemble une analyse méticuleuse sur de nombreux critères de la bâtisse. Les fondations, la toiture, les murs extérieurs, les finis intérieurs, le chauffage, l’électricité et la plomberie ont été étudiés.

Les conclusions des architectes et du charpentier traditionnel sont limpides. Puisque ce bâtiment n’a pas de valeur historique ou patrimoniale, selon les critères du ministère de la Culture et des Communications, les travaux requis pour le remettre en état d’utilisation seraient trop importants et représenteraient un coût supérieur à une reconstruction à neuf d’un bâtiment similaire. De tels travaux ne seraient pas justifiés, car aucun usage n’est prévu pour la bâtisse. Il est donc recommandé de la démanteler, notamment pour des considérations de sécurité, et le contraire serait trop onéreux pour les contribuables drummondvillois.

Soulignons que la Ville a toujours concentré ses efforts d’entretien sur la maison Trent, qui elle est patrimoniale. Au cours des dernières années, plus de 300 000 $ ont été consentis pour son entretien et une somme de 85 000 a été prévue au programme triennal d’immobilisations pour 2020 afin de continuer le maintien de ce bâtiment.

Tour d’horizon de l’état du bâtiment

Pour préciser l’état de la bâtisse, il est judicieux de mettre en lumière les conditions des principales parties de la grange.

Ainsi, sa fondation repose directement sur le sol et la construction intérieure prend appui sur une dalle de béton sur sol présentant des déformations, et par conséquent, les finis de plancher sont abîmés. Il y a déformation de la structure de la grange, vu que celle-ci repose directement sur le sol. De son côté, la toiture présente des infiltrations d’eau, la structure de bois montre des signes de dégradation et le revêtement de tôle est rouillé. La toiture complète de la grange est donc à la fin de sa vie utile.

Les murs extérieurs, faits d’un revêtement de planches de bois de pruche, sont dans un très mauvais état. Les architectes, tout comme le charpentier traditionnel, ont souligné la présence de pourriture à la base ainsi que des déformations importantes. À l’intérieur, la finition composée de placoplâtre et de céramique murale et au sol est fortement dégradée, notamment par l’absence de chauffage et l’infiltration d’eau. De plus, la présence de moisissures importantes sur le placoplâtre et la céramique démontre que ces finis sont à changer complètement.

Précisons que la coquille du bâtiment est ancienne, mais que l’intérieur n’a rien d’une grange puisque les lieux ont notamment accueilli une salle de réception, un musée et un restaurant au fil du temps, d’où la présence de murs de placoplâtre.

Le réaménagement de cette zone dans le cadre de la revitalisation du parc des Voltigeurs

Ce site fera éventuellement place à de nouvelles installations déployées dans le cadre du réaménagement complet du parc des Voltigeurs. Ce secteur du parc fera l’objet d’une attention toute particulière en respect de l’histoire agricole du site. La Ville de Drummondville finalise présentement un plan d’ensemble des divers aménagements qui seront annoncés en temps et lieu.

 

Éric Beaupré
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