DRUMMONDVILLE
Quant au coût du logement, il continue d’exploser, selon le FRAPRU. À Gatineau, le loyer moyen atteint maintenant 986 $ par mois, soit 8,8 % de plus que l’an dernier et 16,4 % de plus qu’à l’automne 2019. À Sherbrooke, il a augmenté de 8,7 % depuis l’an dernier, à Saguenay de 7,1 %, à Trois-Rivières de 6,1 % et à Québec de 4,7 %. Dans la région métropolitaine de Montréal, le loyer atteint maintenant 913 $ par mois, ce qui 8,6 % de plus qu’il y a deux ans. « La rareté des logements locatifs s’étend, alors que les loyers, eux, augmentent à un rythme accéléré. Comment le gouvernement caquiste de François Legault peut-il continuer à nier l’existence d’une crise du logement? Elle est au contraire plus vive que jamais », s’exclame Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU en réclamant de nouveau la mise en place de mesures structurantes pour faire face à la situation. L’organisme réclame l’intensification de la construction de logements sociaux, notamment via la bonification du programme AccèsLogis menacé de disparaître, un contrôle obligatoire des loyers ainsi que le renforcement des protections contre les évictions.
Montréal : un taux d’équilibre qui voile la réalité
Selon le FRAPRU, si le taux de logements inoccupés se retrouve à 3 % dans la région métropolitaine de Montréal et qu’il atteint même 3,7 % sur l’île même, c’est largement en raison de la pandémie qui a provoqué une forte diminution de l’immigration internationale et de la présence d’étudiants et d’étudiantes. Le regroupement estime par ailleurs qu’il ne faut pas laisser leurrer par le taux général de logements inoccupés. Le FRAPRU signale que le taux demeure très bas sur la Rive-Nord de Montréal (0,4%), de même que sur la Rive-Sud (1,1%), ainsi qu’à Laval (2,2%). Il souligne que le taux de logements inoccupés n’est que de 2,1 % dans la région métropolitaine pour les logements de deux chambres à coucher et plus, alors qu’il a grimpé à 6,5 % dans les studios et à 4,0 % pour les logements d’une seule chambre à coucher. « Pour les familles avec enfants, les logements locatifs sont encore plus rares », en conclut Véronique Laflamme. Elle ajoute que « de surcroît, ce sont les loyers se louant plus de 1000 $ par mois qui sont les plus nombreux, avec un taux de 3,9 %, alors que ce pourcentage n’est que 2,3 % dans les logements se louant entre 600 $ et 899 $ par mois.
Une rareté généralisée au Québec
Selon le FRAPRU, la pénurie de logements locatifs qui, au début des années 2000, était largement l’apanage des régions métropolitaines de Montréal, Québec et Gatineau, s’est étendu à presque tout le Québec. Ainsi, le Rapport sur le marché locatif montre que sur 42 régions métropolitaines et agglomérations de plus de 10 000 personnes, seulement deux ont un taux d’inoccupation plus élevé que le seul dit d’équilibre du marché de 3%. En certains endroits, la situation est dramatique. Ainsi, dans les villes de Drummondville et Rimouski, où la pénurie avait durement fait sentir ses effets en 2021, le taux de logements inoccupés n’est que de 0,2 %. À Granby et Marieville, il est de 0,1 %, aux Îles-de-la-Madeleine, à Rouyn-Noranda et Saint-Georges de 0,3 %. Il est de 0,5 % à Rivière-du-Loup, 0,6 % à Joliette, 0,7 % à Salaberry-de-Valleyfield et 0,8 % à Gaspé, Victoriaville, Montmagny et Sainte-Adèle. À Prévost, le taux stagne à 0,0 %.
Le FRAPRU fait enfin remarquer que les loyers sont aussi en hausse dans l’ensemble des centres de plus de 10 000 personnes. Elle y est en moyenne de 3,4 %, mais elle atteint 16,4 % à Lachute, 9,2 % à Shawinigan et 8,2 % à Salaberry-de-Valleyfield. « Dans les grandes villes des Laurentides, les loyers ont augmenté de 7 % à 15 % », conclut Véronique Laflamme.