DRUMMONDVILLE
La première carte de Noël de Sir Henry Cole © Crédit photo Eric Beaupré. Tous droits réservés.
Une tradition qui, sans mourir se transforme, est celle des cartes de souhaits, en particulier des cartes de Noël. Là encore, comme toutes les traditions qu’on croit immémoriale, la tradition des cartes de vœux à une histoire.
La première condition pour l’existence de cette coutume, est l’existence d’un service postal. C’est en Angleterre en 1840 que fut inventé le timbre-poste moderne. Il arrivera au Canada en 1851. La carte de Noël fut inventée en 1843 par le directeur du Victoria and Albert Museum, Sir Henry Cole, qui eut l’idée de placer une carte dans une enveloppe pour envoyer des souhaits à ses proches et amis pour le 25 décembre. Il avait demandé à un artiste de l’Académie royale, John Halcott Horseley, de dessiner une carte à trois volets : sur le volet principal était représentés des aînés levant leur verre pour porter un toast ; les volets latéraux représentaient, d’un côté un don de vêtements à des pauvres et de l’autre le message « Joyeux Noël et Bonne Année! » On dit qu’il subsiste environ 12 exemplaires de cette première carte de Noël au monde.
L’idée de M. Cole fit son chemin et se démocratisa rapidement. Plus besoin de faire appel personnellement à un artiste : on vend des cartes toutes faites.
Dès 1860, plusieurs compagnies de cartes de souhaits sont fondées en Angleterre. La plus célèbre illustratrice de l’époque, Kate Greenway, dessinera des cartes pour Marcus Ward, compagnie londonienne. Les motifs, au début, étaient peu variés et comprenaient quelques scènes religieuses mais bientôt, les paysages, les enfants, les fleurs, les oiseaux et les animaux devinrent plus populaires. Cependant, à l’époque, on envoyait les cartes de vœux davantage pour le Jour de l’An que pour Noël.
Vers 1860, un certain Louis Prang, Allemand émigré aux États-Unis commence à produire des lithographies en couleur, reproduisant des tableaux à l’huile. Ses produits envahissent bientôt le marché nord-américain. En 1881, il imprime déjà 5 millions de cartes de Noël. Il obtient les motifs par un concours artistique pour lequel il offre jusqu’à 1 000 $ en prix !
C’est entre 1870 et 1880 que commence la production de cartes de vœux au Canada, reproduisant des œuvres de Krieghof, Henri Julien et autres artistes canadiens. Progressivement, après 1880, la carte de Noël supplante la carte du Jour de l’An. Toutefois, jusqu’à la Première Guerre mondiale, une bonne partie des cartes vendues aux Canada sont importées d’Angleterre, des États-Unis et surtout… d’Allemagne. En effet, vers 1890, le marché est envahi par des cartes allemandes vendues un sou. Leur prix modique leur permettra de supplanter les cartes des autres pays. Aux États-Unis, Prang doit cesser sa production avant 1900. La guerre mettra évidemment fin au monopole germanique.
Après, les compagnies fabricant des cartes de vœux se multiplient et, dans les années 1950 apparaissent les cartes affichant le Père Noël, des rennes, des thèmes comiques, etc.. Au Québec, on considère que l’âge d’or de la carte de vœux est atteint dans les années 1960. Les thèmes alors se diversifient : carte d’anniversaire, d’anniversaire de mariage, de baptême, de Pâques, anniversaire du conjoint, de la conjointe, etc. Néanmoins, Michelle Smye, vice-présidente chez Hallmark Canada, déclarait dernièrement au journal Le Devoir que la carte de Noël représente toujours un quart des ventes. Bien sûr, la carte de vœux traditionnelle subit aujourd’hui le contrecoup des nouvelles technologies : depuis 2004, le volume de courrier manipulé par Poste Canada va en diminuant au profit du courrier virtuel. Mais, après tout, une carte de vœux électronique, c’est encore une carte de vœux
La Chronique historique d’André Pelchat ….Raconte-moi l’histoire
André Pelchat admet être un « raconteux » compulsif. Depuis son enfance, il a eu le désir d’apprendre et son premier réflexe en apprenant quelque chose est de le raconter pour l’apprendre à quelqu’un d’autre. C’est ce qui l’a amené à faire des études en histoire à l’université Laval, puis à exercer les métiers de journaliste, réalisateur et guide-accompagnateur de touristes. Entre autres. Auteur de deux ouvrages d’histoire et de nombreux articles dans la revue « Canada’s History » autrefois « The Beaver », il siège sur le comité de direction de la revue « Empreinte » magazine d’histoire de la Mauricie/Centre-du-Québec et, depuis les années 1990, présente des chroniques historiques à la Télévision communautaire des Bois-Francs, à Victoriaville, et maintenant, il a, et offre sa chronique au Vingt55
Cartes de souhaits © Crédit photo Eric Beaupré. Tous droits réservés.