DRUMMONDVILLE
Depuis son arrivée en poste, la directrice générale de l’organisme Lyne Pelchat a réalisé l’ampleur du défi qui l’attendait. Le plan d’action passe notamment par une précision du nom de l’organisme dont le siège social est situé à Drummondville.
« La nomenclature Regroupement Langage Québec, plus générale, ne campait pas bien notre mission, notre raison d’être. Je veux que les gens comprennent clairement le TDL. Je souhaite qu’ils puissent intégrer ce mot dans leur vocabulaire; au même titre qu’ils connaissent les termes dyslexie ou TDAH », affirme Lyne Pelchat.
Anciennement appelé dysphasie, le TDL se manifeste par des difficultés importantes de langage qui peuvent affecter autant la compréhension que l’expression. En milieu scolaire, cette proportion représente près de 2 élèves par classe.
Des défis de taille
Le TDL représente des défis de taille pour les personnes et leur famille aux prises avec ce trouble.
« Il n’y a malheureusement pas assez d’encadrement pour les adultes et les enfants. On reçoit beaucoup d’appels de parents et de jeunes adultes qui se sentent délaissés, isolés. Ils cherchent des ressources. Ils ont besoin de discuter avec des gens au fait de leur problématique et soucieuses de les aider à trouver des outils et à mettre des mécanismes en place.
Chez un enfant qui a un retard, et dont le diagnostic n’est pas encore fait, ce retard ne fait que s’accentuer au fil du temps. « Les marches deviennent hautes à monter rapidement. D’ailleurs, plusieurs enfants et adolescents sont maintenant devenus des adultes et ils ont encore besoin d’aide », maintient la directrice générale.
Même si le TDL n’est pas très connu, la demande pour des services est grandissante, voire exponentielle depuis les deux dernières années. Les Associations régionales disposées aux quatre coins du Québec font face à des défis énormes.
« Les Centres intégrés de santé et de services sociaux (CIUSSS) dirigent un nombre croissant de gens vers les associations, mais la réalité c’est qu’elles ont peu de ressources pour y répondre », selon Mme Pelchat, exprimant un autre défi de l’organisme.
La bonne nouvelle c’est qu’une partie de la population est de plus en plus consciente du défi. Il y a deux ans, Regroupement TDL Québec s’est associé à Marie-Soleil Labelle comme porte-parole. Cette jeune femme brillante qui fait sa marque en course automobile représente une source d’espoir pour les personnes vivant avec un TDL.
Les défis sont grands, mais Lyne Pelchat est loin de baisser les bras.
« Faire connaître le TDL et aider les gens est pour moi une façon de m’accomplir. Les gens doivent être sensibilisés. Il y a beaucoup de personnes à aider. J’en fais mon devoir tous les jours. Récemment, j’ai transmis une publication sur le TDL à un ancien collègue. Ça l’a allumé! À 50 ans, il a réalisé qu’il avait un trouble développemental du langage. Ça lui a permis comprendre ses difficultés, mais aussi de savoir pourquoi il n’avait pas obtenu certaines promotions au fil de sa carrière. C’est triste qu’il ait eu accès à cette information aussi tard, mais il était content de mettre un mot sur son enjeu de langage.
Il y a encore beaucoup de travail à faire. Sans information ni diagnostic, comment les gens et leurs familles peuvent-ils trouver des solutions à un problème qu’ils ne connaissent même pas? », conclut Lyne Pelchat.